La Belle et La Bête

XXIX

Je n'arrive pas à croire qu'il puisse pleuvoir un tel jour, avant annoncé Marthe alors qu'elle m'habillais dans ma chambre. 

En effet, il pleuvait. Mais le temps n'avait aucun impact sur mon humeur. En toute honnêteté rien ne pouvait effacer l'euphorie dans laquelle je me trouvais actuellement, ni le temps, ni les piaillements de mon amie, ni l'absence de ma famille. Je m'étais réveillé ce matin, le sourire aux lèvres et depuis celui-ci ne m'avais plus quitté.

Aujourd'hui était le jour où je deviendrai Comtesse, le jour où je ne serais plus invitée de ce château mais dorénavant la maîtresse de maison, plus important encore, aujourd'hui est le jour de mon mariage. Dans quelques heures je serais sienne. 

" Ne soyez pas comme ça Marthe, je trouve au contraire que c'est idyllique, la rassurais-je en me tournant vers la grande fenêtre qui donnait sur le jardin. 
- Ne bougez pas enfin j'essaye de fermer votre corset ! Mugit-elle. 
- Ne trouvez vous pas cela splendide ? demandais-je mais elle ne répondit point. Lorsqu'il fait grand soleil il n'y a aucun bruit. Tout est silencieux et très éblouissant, tandis que la pluie, je soupirais, la pluie apporte une note musical. 
- Oui enfin, ceci est bien moins confortable que d'entendre les oiseaux gazouiller ou de devoir tenir sa robe afin qu'elle ne soit pas couverte de boue le jour de son mariage. Pesta t-elle. Je vous avait bien dit que c'était une mauvaise idée de planifier ce mariage aussi rapidement ! 
- Vous êtes si négative mon amie. 
- Mais enfin Belle, votre robe n'est qu'une ancienne tenue de Feu la Comtesse qui nous avons du repriser en vitesse. Le repas n'aura rien d'extraordinaire, il n'y a ni fleurs, ni familles et vous allez devoir vous contentez de la petite chapelle du château. "

Je me tournais et pris les mains de Marthe dans les miennes, elle cessa sa tirade et me regarda éberluée. Je n'étais encore qu'en corset et jupon et mon teint était pitoyable. Mais sa nervosité était encore bien pire, la pauvre femme haletait et suait abondamment. 

" Marthe, murmurais-je, j'aime Harry. Mon unique souhait, si vous l'acceptez, est de munir à lui ici, aujourd'hui. Je me penchais pour embrasser ses petites mains. Et je me moque que nous soyons en plein hiver, sous une tempête, que le repas soit composer des restes des domestiques ou que ma robe ne soit pas fraichement débarquée de Londres. J'inspirais et fermais les yeux. La seule chose que je désir vraiment et la seule chose qui face réellement mon bonheur, c'est lui. Et c'est tout ce qui importe. 
- Oh mon enfant, pleurait-elle, Belle ... 
- Et puis, vous mentez, vous êtes ma famille. Et vous serez avec nous à la chapelle, enchéris-je. " 

Marthe se laissa tomber sur mon lit, et le visage enfouie dans ses petites mains blanches, elle pleura à chaude larmes. Avec la délicatesse d'une jeune femme, je m'agenouillai devant elle et posa mes mains sur ses jambes. 

Elle releva la tête pour me regarder et son sourire valait milles mots. Elle porta sa main à mon visage, me caressa la joue et déposa un baiser sur mon front.

" Mon seul regret fût de ne pas avoir d'enfant, commença t-elle, et puis le petit Comte est arrivé et j'étais folle de joie. Seulement les tragiques évènements n'ont pas joués en notre faveur, et j'ai tout fait pour élever ce garçon, j'ai vraiment tout essayer, sanglotait-elle. 
- Vous vous en êtes admirablement sorti Marthe, la rassurais-je.
- Non. J'ai fais beaucoup de mauvais choix, je l'ai trop gâté, pas assez écouté ou trop peut-être, murmurait-elle, lorsque sa famille à disparue... elle pleurait une nouvelle fois et cherchait une manière de poursuivre cette conversation, il était si petit mon Dieu ... J'ai essayer, d'être une mère pour ce petit. J'ai tentée de l'élever du mieux que je le pouvais. Nous avons tous essayés. Mais ces dernières années, j'étais certaines d'avoir échouée. 
- Mais non enfin, murmurais-je.
- Il était si triste, rongé par la culpabilité, si apeuré de l'extérieur, si... si en colère je pense. 
- Et égoïste, antipathique, têtue... riais-je. "