XXVII

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Sur les coups de dix heures, les portes du bureau d'Harry étaient closes et Père avec lui. Personnes ne se doutait de ce qu'il se passait actuellement dans le bureau du Maître, Anna se promenait dans la petite cours avec son mari, tandis que les garçons s'occupaient aux jeux et à la discussion avec quelques valets intéressés. 

Tandis que tout au contraire Marthe dansait gaiement à chacun de mes pas et s'amusait sans cesse à me suivre dans les couloirs pour me conter ses nouvelles idées quand aux couleurs de ma robe, le choix des fleurs ou l'onctuosité du glaçage sur notre gâteau de mariage. 

" Oh Belle si vous saviez comme je suis heureuse !, me confia-t-elle lorsqu'elle réarrangeait ma coiffure pour la énième fois
- Croyez-moi, je l'avais déjà deviné, lui répondis-je en lui souriant par le miroir
- Il faut que je vous dises, j'en était absolument certaine. Il n'y avait aucune raison pour que vous eussiez tombé dans le champ de rose sinon et cela s'est confirmé lorsque je vous ai vu passé autant de temps à arranger vos buissons dehors ! 

- Alors vous êtes une liseuse d'avenir n'est ce pas ?

- Ne vous moquez pas de moi ma chère, les regards que vous vous échangiez, les mots doux et la manière dont vous vous courriez tout les deux après pendant tout ce temps. Croyez-moi il était grand temps que cela arrive. 

- Je vous obligerais à m'appeler ' Ma Comtesse Bien Aimée ' lorsque je serais mariée, pour vous punir de toutes ces fois où j'ai du vous écouter parler pendant des heures, je lui lançais un sourire collé aux lèvres.
- Et je vous laisserez dormir dans votre cuvette à vomis lorsque les fœtus du Comte votre tordrons l'estomac, ce qui pourrait ne pas tarder à arriver puisque vous n'avez pas daigner attendre votre nuit de noce petite sotte ! 

- Aïe ! me plaignais-je lorsqu'elle enfonça volontairement une épingle à cheveux trop fortement.
- Oh ce n'est rien comparer à la douleur de votre futur accouchement ma fille, croyez-le ! "

Je savais, en regardant le sourire et l'émerveillement de Marthe par le miroir, que même si je devais rester ici toute ma vie, sans sortir de la barrière que formais les bois, si les visites avec ma famille serait bien nombreuses et les sorties dans le monde inexistantes, et bien j'aurais l'amie la plus chère à mes yeux et la plus honnête à mon égard tout près de moi. L'homme le plus doux et le plus aimant à mes côtés et une immense famille dans chaque recoins de la maison. 

" Vous savez ce qu'il y a de bon à épouser un homme qui se rend malade rien qu'à l'idée de sortir ? me questionna-t-elle lorsqu'elle s'occupait de serrer le corset.
- Il accordera beaucoup de temps à sa femme ?
- En effet, mais je ne pensais pas à cela. Répondit-elle en riant. J'allais vous dire qu'il n'y aura aucunes maîtresses dans les parages puisqu'il n'y a certainement aucunes maisons closes dans nos jardins !

- Mais pensez-vous que je devrais mettre en garde toutes les domestiques pour qu'elles ne s'approchent pas de mon époux ?, succédais-je après notre fou rire.
- Oh je pense que votre plus jeune frère c'est déjà occupé de toutes les charmer vous n'aurez aucun problème. "

Un valet vînt toquer un peu plus tard, quand Marthe sortit avec son panier de linge et mon draps maculé de sang caché au fond de tout le linge sale. Elle m'adressa un clin d'œil complice et sortit avec malice. ' Monsieur votre Père demande à vous voir dans la bibliothèque Mademoiselle Belle ', m'informa le valet avant de repartir.  

Et je n'avais jamais été aussi heureuse de retrouver mon père, même lorsque nos relations étaient stables voir plaisantes, je n'étais jamais dans un tel état d'euphorie. 
Il était debout face à la cheminée allumée, se tenant droit à l'aide de son illustre cane et je devinais, même de dos, qu'il brossait sa barbe du bout de ses doigts. 

La Belle et La BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant