Chapitre dix

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« Tu...m'as téléporté...Dans un autre pays juste pour faire...Du shopping?! » Demandais-je, incrédule.

« Crois-moi Boo, ça vaut le coup. » Il répliqua.

Trender avait l'air ravi d'être de retour dans son pays d'origine. Il souriait, contrairement à Slender, ce qui ne m'était pas familier. Il semblait naturel, humain même, avec ce maquillage. C'était extraordinaire. Je souriais à mon tour. Trender prit ma main avant de nous diriger vers l'un des nombreux magasins. « Viens, Sky, ça va être génial ! »

Finalement, faire du shopping n'était pas aussi horrible que prévu. Je ne m'attendais pas à trouver quelque chose qui m'aille. Ou du moins, quelque chose qui m'aille ET qui ne me fasse pas ressembler à une baleine. Je devais admettre que Trender savait ce qu'il faisait. Tout ce qu'il me proposait rendait bien, même avec mon énorme ventre.

Nous avons beaucoup parlé pendant cette session shopping. Nous avons appris à nous connaître. Trender m'a parlé de tous les designers qu'ils avaient rencontré et avec lesquels il avait travaillé, sans vraiment se rendre compte queleurs noms à peine cité, j'avais déjà tout oublié. Les vêtements étaient simplement son domaine. Le meurtre était à Slender et le bonheur à Splendor ce qu'était la mode à Trender.

Il m'a aussi parlé de son enfance, ce qui m'intriguait. Slender ne me parlait jamais de son passé, et quand je lui demandais il me répondait simplement que tout ça était bien loin derrière lui. Trender, cependant, n'avait pas autant de réserve. Il me parlait avec plaisir de sa jeunesse. Ardemment (et un peu coupable), j'ai profité de la situation pour en savoir plus sur Slender.

« Eh bien, les goûts vestimentaires de Slender ressemblent beaucoup à ceux de notre mère... » M'avait dit Trender lorsque je lui avais posé des questions à propos de leurs parents. « Notre père ressemblait plus à Splender, de ce que je me rappelle. Mais il n'était pas souvent là. » Ses sourcils s'étaient froncés au souvenir des siècles passés. « Ils sont morts quand Slender était encore un bébé. Je n'étais qu'un adolescent. Aucun de nous trois ne se rappelle comment c'est arrivé...J'aurai tant voulu m'en souvenir.Jusqu'à présent, nous ne savons si c'est possible de nous tuer. »Il arborait un sourire triste, dépourvu d'humour.

« Si vous n'étiez que des enfants, comment avez-vous fait pour survivre ? » Ai-je demandé. Il leva les yeux de la jupe qu'il était en train d'inspecter avant de me lancer un sourire, révélant ses dents pointus. Il ressemblait plus à un prédateur qu'à quelqu'un de sympathique. Ça me fit presque frémir.

« Slender n'est pas le seul qui peut tuer, c'est juste que lui, il aime ça. » A t-il expliqué.

Trender continua de me raconter son histoire. « Je suis le plus vieux, donc je suis me suis occupé de mes frères. J'ai chassé jusqu'à ce qu'ils soient capables de le faire eux-même. Mais Splendor, lui, refuser de chasser les humains.Il était fasciné par eux, et refuser de les attaquer. »

« Qu'est-ce qu'il mange,alors ? » Ai-je demandé. Une partie de moi se demandait si c'était normal de ma part de discuter aussi calmement du fait de chasser des humains.

« Des animaux, principalement.Mais il se sentait mal pour eux, alors il a fini par devenir végétarien. » Il leva les yeux au ciel, ce qui me fit rire.

« Quoiqu'il en soit, nous étions encore en Allemagne en ce temps là. »

« En Allemagne ? »Demandais-je, l'interrompant.

Il hocha la tête. « Nous sommes nés là bas. Nous y avons vécus tous les trois ensemble jusqu'à ce que nous soyons en âge de se séparer. Splendor est allé en Irlande, moi en France pendant que Slender, lui, est resté en Allemagne. Slender s'est fait un nom assez rapidement, ''Der Ritter''. En attendant, je découvrais le monde de la mode ! »S'est-il exclamé. Après une pause dramatique, il a reprit : « Splendor et moi n'avons pas beaucoup voyagé après ça, mais Slender oui. Au cours du XXème siècle, il est allé partout. De la Russie au Royaume-Uni, en passant par l'Amérique avant de revenir en Allemagne. Il bougeait énormément. Il était installé aux États-Unis depuis seulement dix ans quand vous vous êtes rencontrés. » Il mit la robe qu'il tenait dans ses mains devant moi pour voir comment elle m'irait avant de me regarder à nouveau dans les yeux. « Tu sais, je suis vraiment heureux qu'il t'ait trouvé. Je pense que tu es la seule chose qui peut soulager son errance...Tu es son roc. Tu l'as aidé à faire quelque chose que nous essayons de faire depuis des centaines d'années avec Splendor : prendre conscience qu'il n'est pas un monstre. Bon,il ne parle pas de tout ça avec moi alors je n'en suis pas sûr,mais je pense que tu le fais sentir comme un homme différent. Il agrandit en sachant seulement tuer et survivre. C'était normal pour lui, c'était ce qu'il était. Mais quand il est avec toi...Je crois qu'il s'en fiche de ça. Sa survie l'importe peu, tout ce qui compte c'est la tienne. Lorsqu'il t'a rencontré et qu'il nous a dit qu'il n'avait pas tué depuis des semaines pour toi, c'est là que j'ai réalisé qu'il essayait de devenir humain. Pour toi. Il avait toujours détesté les humains, comme notre mère, et voilà qu'il essayait d'en devenir un...Félicitations, Sky Steele. Tu as changé le Slenderman. Tu as fais fondre son cœur de pierre. » Avec sa main, il prit ma joue pour que je ne puisse pas détourner le regard.« Et dans un sens, tu l'as sauvé. On te doit tous les trois beaucoup. Merci, Boo. »

Je rougissais furieusement. Je n'avais rien, c'est Slender qui m'avait sauvée, pas l'inverse. Je n'avais rien fais pour mériter toute cette reconnaissance, si ce n'est tomber amoureuse, ce qui n'était pas quelque chose que j'avais pu contrôler. « Je n'ai vraiment rien fais Trendy, tu sais.. »Ai-je répliqué.

« Allez, ne sois pas si modeste. » Il fronça les sourcils. « Tu as fais des miracles avec ce vieux grognon démodé. » Seul Trender pouvait insulter quelqu'un et pourtant le faire avant tant d'amour. « La seule chose qui pourrait être encore mieux c'est si tu pouvais le faire sortir de ce vieux costume moisi ! »

« Voilà de nouveau le problème du costume, » pensais-je. Je me mis à rire. « Peut-être qu'on pourrait en profiter pour lui acheter quelque chose ? »Suggérais-je, machiavéliquement.

Trender colla ses mains l'une contre l'autre avant de les presser contre ses lèvres. « J'adhère ! »

Nous avons payé nos achats avant de filer vers une boutique que Trender disait être l'une de ses favorites. Un seul coup d'oeil à l'intérieur du magasin et je pressais ma main contre ma bouche pour m'empêcher d'éclater de rire.


« Oh, ça va être amusant... »Fit mon subconscient, en riant méchamment.  

A Slender Child / Traduction française.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant