Chapitre quatorze

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Un cri aigu perça le silence paisible de la nuit. J'échappais un gémissement, enterrant mon visage dans la poitrine de Slender pour échapper au bruit.

« Ta fille pleure. » Grogna t-il.

« Avant six heures du matin ; c'est ta fille. » Répondis-je en somnolant, dans un soupir. Sans trop savoir comment, je trouvais finalement le courage de sortir de la chaleur réconfortante du lit pour rejoindre la chambre de Robin.

« Eh, Robin chérie, qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi est-ce que tu réveilles papa et maman aussi tôt ? » Marmonnais-je alors que je la prenais dans mes bras, l'installant confortablement contre ma poitrine. Doucement, je caressai son dos en la berçant. « Shh, calme toi maintenant, je suis là. » je chuchotais. Finalement, ses pleurs cédèrent la place à de petits bruits ensommeillés, et elle ne se tortillait plus autant. Doucement, je commençais à chanter. Je n'avais jamais été une très bonne chanteuse, mais Robin avait l'air de s'en ficher. La minuscule personne dans mes bras retomba finalement lentement dans le sommeil, ses petits paupières bougeant au rythme de ce qu'elle pouvait voir dans ses rêves. Je ne pouvais m'empêcher de sourire face à ce spectacle. Elle était si belle.

Même si la pièce était sombre, la pâleur de sa peau était bel et bien visible, et extrêmement présente, même pour un nouveau né. Sa peau était à peine plus bronzée que celle de son père, et de petits cheveux noirs recouvraient son crâne. Ses traits ressemblaient aux miens lorsque j'étais moi-même enfant, à l'exception de son nez fin qui, comme sa peau, venait de son père. Même si elle dormait, je pouvais voir ses yeux dans mon esprit. Elle avait des yeux qui lisaient dans votre âme, des yeux auxquelles personne ne pourrait résister, des yeux qui feraient craquer absolument tous les garçons plus tard. Des yeux fantômes, perdu entre le gris et le bleu.

Doucement, je posais de nouveau la beauté pâle dans son berceau, essayant ensuite de ne pas la réveiller alors que je quittai sa chambre pour rejoindre mon lit. Des bras encerclèrent ma taille alors que je me glissais sous les couvertures, et des lèvres se pressèrent ensuite contre mes cheveux.

« Je pensais que tu te serais déjà rendormi. » Murmurais-je, les yeux clos. J'étais totalement épuisée. Robin se réveillait toutes les heures, toutes les nuits, et même si ça ne faisait que quelques jours que nous étions rentrés à la maison, j'avais déjà du mal à faire face au manque de sommeil.

« Le lit n'est pas aussi confortable sans toi. » Il répondit, doucement, d'une voix à peine audible.

Je souriais. « Eh bien,heureusement pour toi je suis de retour. Et Robin ne devrait pas se réveiller d'ici quelques heures. »

« Dieu merci. » Grogna t-il.

« Mhh. » J'acquiesçais.Être parent était extraordinaire, mais j'avais terriblement besoin de dormir.

Je devais m'être endormie car soudainement, je n'étais plus dans mon lit, mais au beau milieu d'une grande prairie. Une partie de moi riait silencieusement, ça ressemblait à la praire dans Twilight.

Le vent était chaud sur ma peau, et le soleil au dessus de moi était caché par les nuages. Je pensais brièvement au fait que j'étais sûrement en train de rêver, mais je ne m'attardais pas trop là dessus, bien trop occupée à admirer la magnifique petite fille à la peau pâle et aux cheveux noirs qui courait dans ma direction. Je n'avais jamais vu cette fille avant,mais dans mon état de rêve, je savais sans l'ombre d'un doute que c'était ma Robin.

Un sourire se dessina sur mon visage,je m'agenouillai pour accueillir ma fille, mais je me figeais quand en sentant l'atmosphère changer du tout au tout.

Instantanément, même si je ne savais pas quoi, je savais que quelque chose ne tournait pas rond. Mon instinct me hurlait de protéger ma fille, de tout.

Je me réveillai en sursaut, m'asseyant machinalement. « C'est quoi ce délire ? » Je murmurai, paniquée et désorientée.

« Qu'est-ce qui se passe ? »Le murmure venait de quelque part dans le noir, près de moi.

Je secouais lentement la tête,attendant que mon pouls ralentisse. « Reprends-toi, Steele. »Me fit mon subconscient.

« Rien, » Répliquais-je enfin. « Rien qu'un mauvais rêve. »

« Ne t'inquiète pas, » Fit Slender en se penchant vers moi. « Je te protégerai toujours. »

« Mais ce n'est pas pour moi que j'ai peur... » Pensais-je, mais je gardai ça pour moi. Ce rêve ne voulait rien dire, c'était seulement mon instinct maternel qui me jouait des tours. Ma mère me racontait elle aussi ses cauchemars,avant. Elle a toujours dit que ses pires cauchemars étaient ceux ou mon frère et moi avions des problèmes. J'inspirai profondément alors que je m'installais de nouveau dans les bras de Slender. « Tout va bien, » Pensais-je. « Robin n'a aucun problème. »


« Pour l'instant... » Chuchota mon subconscient, malgré moi.

A Slender Child / Traduction française.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant