Chapitre seize

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La température du parc était plutôt agréable pour cette période de l'année. Nous n'avions pas la chance de pouvoir sortir en t-shirt, mais il faisait assez chaud pour porter des pulls légers, et pour laisser de côté nos énormes vestes d'hiver. Nous étions dans une zone éloignée du parc, un endroit que Slender avait découvert lors d'une de ses nombreuses excursions de nuit, ce qui signifiait que nous n'aurions pas besoin de nous soucier de la réaction que quelqu'un pourrait avoir en nous trouvant là, moi, la jeune mère couchée dans l'herbe avec mon bébé aux côtés du fameux Slenderman. Ce n'est pas exactement ce que les gens ont l'habitude de voir quotidiennement, vous savez? 

C'était plutôt agréable. Slender et moi n'avions pas eu le loisir de faire beaucoup de choses depuis la naissance du bébé, et même si elle était avec nous, pour une fois, elle ne pleurait absolument pas. 

Ce dernier n'ayant pas d'yeux, je ne pouvais pas dire si Slender était actuellement endormi ou non, mais je le soupçonnais de l'être. Il ne parlait pas, ne bougeait pas d'un pouce. Je le laissais alors dormir tranquillement. Il était tellement fatigué ces temps-ci...Comme moi, à vrai dire. J'esquissais un sourire en le regardant. Ma pauvre légende méritait bien une pause. 

Je m'asseyais alors, Robin sur mes genoux, jouant et discutant avec elle sans pour autant faire trop de bruit. Le soleil brillait, projetant de jolis reflets sur ses boucles noires corbeaux, tandis que ses joues d'habitude si pâles étaient rougies par l'air frais. En voyant cette si belle petite vie, là, devant moi, il m'était difficile de croire qu'il y a encore quatre mois elle était dans mon ventre. Le temps passait si vite. 

Je grimaçais à son encontre, et Robin me récompensait avec des petits rires adorables. Je l'aimais tant quand elle était de si bonne humeur, comme ça. Il y avait des moments, comme ceux-là, où j'appréciais d'autant plus d'être devenue mère. 

Ce n'est pas que le reste du temps n'était pas appréciable, être parent était une expérience...incroyable. On apprend des choses en si peu de temps, des choses que l'on avait jamais pensé apprendre un jour. Pourtant, tout était tellement nouveau, même après quatre mois. 

Etre parent était aussi terrifiant. Les moments où votre bébé roule sur lui-même, et qu'il est à deux doigts de tomber du lit...Alors vous vous jetez au sol pour le rattraper, comme si il était un vase en verre inestimable dans une sitcom à la télé, vous savez, celles où la scène est au ralenti, et que le vase est prêt à heurter le sol...Jetez vous à terre, brûlez vous avec le tapis s'il le faut vraiment mais il faut à tout prix sauver ce vase. 

Et il y avait aussi les moments où j'étais seulement assise, là, à la regarder dormir paisiblement en me demandant quelle personne elle serait plus tard. Est-ce qu'elle sera heureuse dans sa vie? Quelle sorte de problèmes devra t-elle affronter? Est-ce qu'elle sera une bonne travailleuse? Une combattante? Trouvera t-elle l'amour? J'avais tant de question à propos de cette petite vie, je ne voulais que le meilleur pour elle. Elle ne méritait que ça. Que le meilleur. 

Ma parfaite petite Robin. 

Je savais évidemment que sa vie serait différente de celle de la plupart des autres filles. Après tout, le père des autres filles n'était pas connu pour assassiner des enfants, même si il avait arrêté des années auparavant. La plupart des filles n'avaient pas besoin de grandir avec le lourd fardeau de devoir cacher l'identité de leurs pères. Cela me rendait triste. Robin allait manquer des étapes normales de la vie d'une fille. La danse avec papa en maternelle, l'apprentissage de la conduite, plus tard, BEAUCOUP plus tard...Tant de choses que j'aurai espéré pouvoir lui offrir. Comment tout cela affectera sa vie, plus tard?  

Et puis, il y avait bien d'autres choses pour lesquelles s'inquiéter...Comment est-ce que j'allais annoncer son existence à mes proches? Pendant ma grossesse, j'avais refusé de voir qui que ce soit, je ne savais pas comment leur expliquer tout ce bazar. Tout ce qu'il savait était que j'avais un petit ami depuis un bout de temps. Comment diable j'aurai pu tomber enceinte? Je me demandais ce qu'il se passerait si je racontais simplement toute la vérité à mes parents, qu'ils rencontraient Slender et Robin, dont il était le père. Dans ma tête, une vision en train de dégainer son fusil me fit sortir immédiatement de ma rêverie. Pf, comme si un fusil pouvait affecter Slender...

Robin, une main enroulée dans mes cheveux, tirait en riant sur ces derniers, me sortant de mes pensées. 

"Eh ma jolie, qu'est-ce que tu penses faire, là?" Je la grondais, sous pour autant m'empêcher de sourire comme une idiote, ruinant mon autorité. 

Robin ne faisait que rire. 

Je riais, moi aussi. Son petit rire était si mignon et contagieux, c'était ma petite boule de soleil personnelle. Je jouais avec elle, la faisant doucement monter et descendre dans les airs, avant de venir planter un baiser sur son nez alors que je la reposais sur mes genoux. 

"Je vais t'avoir!" M'exclamais-je en frottant mon nez contre son visage. "Nom-nom-nom-nom," Je faisais en même temps, et les rires de Robin ne faisaient que redoubler d'intensité. 

Un rire plus profond se fit entendre derrière moi. Je me retournais alors pour en trouver sa source. Slender avait les mains pliées sur son ventre, détendu, ses lèvres étaient tordues par un sourire adorable. 

Je lui souriais en retour, un peu soucieuse. "Désolée, on t'a réveillé?" Je demandais.

Il secoua la tête. "Non. Tu sais, j'aime beaucoup te regarder jouer avec elle." Il souriait. En tout cas, entendre ses rires au réveil est beaucoup plus agréable qu'entendre ses pleurs." 

Je riais. "Mon dieu, je suis totalement d'accord!" 

Il étendit les bras vers nous. "Je peux la tenir dans mes bras?" 

Je clignais des yeux. Wow. Depuis sa naissance, Slender n'avait presque jamais tenu Robin dans ses bras. Il s'était convaincu après quelque temps que sa présence ne la faisait que pleurer. Malgré mes efforts pour l'en dissuader, il avait décidé qu'il ne la tiendrait plus, à moins que ce soit vraiment nécessaire. "Pourquoi la rendre malheureuse si elle n'en a pas envie?" Il m'avait si souvent répété. 

"Bien sûr," Je répondais, en lui donnant le bébé. "Je t'en supplie Robin, ne pleure pas, je t'en prie, ne pleure pas!" Je priais silencieusement. Si elle se mettait à pleurer maintenant, Slender ne voudrait plus du tout l'approcher de nouveau. 

Le grand homme installait sa fille contre sa poitrine, et, un peu hésitant, lui souriait avec douceur en espérant qu'elle ne pleure pas. 

"Bonjour, ma toute petite," Il fit doucement. 

Pause. Je retenais mon souffle, attendant une quelconque réaction de Robin. 

Cette dernière se mit seulement à rire, attrapant au passage la cravate de son père en tirant doucement dessus, avec le peu de force qu'elle avait. Je poussais un soupir de soulagement.

Un sourire s'étendait maintenant sur le visage de Slender. "Tu aimes ma cravate?" Il lui demanda, sûrement soulagé et heureux à la fois. 

Je posais ma tête contre l'épaule de Slendy, souriant à la vue de mes deux personnes préférées qui s'entendaient finalement. Aujourd'hui était une très bonne journée. C'était agréable de sortir de la maison pour une fois, et de faire une pause. 

Dieu sait que nous avions tous les trois grandement besoin. 


A Slender Child / Traduction française.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant