Ils marchèrent toute la nuit. Par de petits sentiers tortueux qui serpentaient entre les montagnes, parfois si minces qu'un pas de travers les auraient précipités dans un ravin vertigineux. Ils marchaient en file indienne en silence, passant de cols en cols toujours plus étriqués. Plusieurs fois Haïn voulu contester ou tout simplement râler. Mais à chaque fois, une peau grise lui avait flanqué un coup dans le dos. Il avait donc fini par se soumettre et du se résoudre à ne marmonner que quelques onomatopées inaudibles. Sur le chemin, à peu près tous les dix mètres, il y avait un anneau fixé au sol ou parfois sur les parois rocheuses.
La petite lune de Cachin orbitait mollement sur l'horizon et éclairait la nuit tout juste suffisamment pour distinguer son chemin. Et comme la veille, Obi-Wan remarqua que lorsque la lune de Cachin apparaissait, le sable et la poussière s'élevait du sol. Le chef des peaux grises ouvrait la marche suivit de Runh Rapuhn. Celui-ci paraissait moins grand, moins costaud. Sa carcasse orange le jour avait plutôt une teinte grisâtre dans la nuit. Anakin le remarqua et se dit que cela devait être la manifestation d'une sorte de mimétisme. Runh était une créature surprenante et difficile à cerner mais on pouvait compter sur lui et Anakin l'appréciait.
Ils gravirent encore des cols, crapahutèrent sur des sentiers presque verticaux, parfois s'aidant de leurs mains ligotées pour se tenir à une pierre. Ensuite ils dévalaient des pentes raides, leurs pieds glissant temps en temps, frôlant la catastrophe. Jiin manqua de tomber plusieurs fois et une peau grise l'obligea à descendre sur les fesses les parties du sentier les plus dangereuses. Au fur et à mesure, l'air changea. Il sembla moins sec. Ils avaient tous respiré un air asséché pendant plusieurs jours et c'était un petit plaisir de sentir une once d'humidité. Mais vers la fin de la nuit ce fut plutôt le froid qui devint mordant. Après quelques contorsions, Anakin réussit à remettre sa capuche comme venait de le faire son mentor juste devant lui.
Les peaux grises ne parlaient que très peu entre eux. Ils portaient des sandales à lacets qui remontait sur leur mollet jusqu'aux genoux, des tuniques taillées serrées assez courtes sans manches et des bracelets de cuir larges qui couvraient leurs avant-bras décharnés et enfin une ceinture qui maintenait une machette à la lame courbée. Leur chef avait un bout de tissus autour du front comme signe de distinction avec un nœud au-dessus de la nuque ainsi que plusieurs boucles d'oreilles sommaires sûrement en bois, toutes très fines et pointues.
Ils firent deux pauses dans la nuit. Le temps de boire un peu d'eau directement depuis les outres qu'ils portaient sur leur dos. Ils firent boire Haïn et Jiin, mais Runh refusa poliment. Anakin et Obi-Wan déglutirent quelques gorgés d'eau bienvenues. Après encore une heure ou deux ils entrèrent dans un canyon étroit. Au-dessus d'eux, des grandes arches étaient comme posées de part et d'autre du canyon. Obi-Wan fit un signe à Anakin. Ces grandes arches étaient la preuve irréfutable d'une civilisation avancée sur cette planète. Anakin fut un peu rassuré. Si ce peuple des peaux-grises avait pu construire de tel choses, alors, c'était certain, ils trouveraient un moyen de communiquer ou un vaisseau pour quitter Cachin. Enfin, il essayait de s'en convaincre. Mais il n'était pas convaincu. Ces grandes arches de pierres taillées étaient ciselées et recouvertes de motifs ressemblants à des fleurs dont les pétales s'étalaient sur toutes les surfaces. Et bien qu'Anakin les trouvaient relativement belles, cela ne prouvait rien. En effet, elles pouvaient très bien êtres les vestiges d'une civilisation disparue depuis des centaines d'années.
Et alors que l'aube naissait paisiblement, ils découvrirent un paysage radicalement différent : Ils débouchèrent sur une grande plaine vallonnées qui s'étendait de part et d'autre, couvertes de végétation. Des arbres gigantesques pour la plupart tordu et tourmentés. De l'herbe à profusion agrémentée d'un tapis de fleurs aux pétales multicolores. Un petit ruisseau explosait d'une crevasse de la montagne derrière eux en une charmante cascade idyllique pour ensuite nourrir une rivière qui se lovait entre les arbres. D'énorme champignons dont le chapeau extravagant ressemblait a des collerettes inversées poussaient le long de la rivière. Si la plaine du four était un espace sans vie ou presque et sans bruit hormis les vociférations du vent, ici c'était tout le contraire. La vie y était pleine et foisonnante. La nature y était luxuriante et animée par des chants d'oiseaux invisibles. Anakin s'en émerveilla. Lui qui avait depuis toujours vécu sur une planète quasi déserte, ne pouvait s'empêcher d'avoir un sentiment de bien-être quand il arpentait des terres fertiles et généreuses. Le sentier qu'ils empruntaient était toujours bien marqué, preuve qu'il était très fréquenté. Et comme toujours, à peu près tous les cent mètres, il y avait un anneau planté dans le sol.
VOUS LISEZ
Star Wars : La Révolte des Poussières
FanfictionAnakin poursuit sa formation de Jedi auprès de son mentor : Obi-Wan Kenobi. Après la découverte du tombeau d'un antique Sith, les deux Jedis sont diligentés par le Conseil Jedi afin d'enquêter sur le meurtre de la fille du Roi Zaharcha. Des bas-fond...