Chapitre 8 - Destination Infernale

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L'ambiance était plombée dans un silence imposé par Obi-Wan. Personne ne parlait. Haïn et Jiin communiquaient par signes, tout à fait conscient, qu'un seul mot prononcé pouvait déclencher le courroux du maître Jedi. Anakin s'affairait à vérifier le bon fonctionnement de l'ensemble de l'ordinateur de la navette. Il essayait encore de faire tenir en un seul morceau cette maudite embarcation, qui, bien que plus ou moins réparée, ne répondait pas au doigt et à l'œil du jeune chevalier. Ce qui était pour lui une source d'agacement constant. Il profitait aussi de cette aubaine pour éviter le regard de son Maître. Il éprouvait un sentiment étrange : comme si l'espace d'un instant Obi-Wan n'était plus Obi-Wan.

Il pensait aussi à Ruhn et a son triste sort. Il s'en voulait. Mais il en voulait aussi à son maître.

Haïn et Jiin continuaient leur conversation par signe jusqu'à ce que Haïn s'emporte.

— Il n'avait pas à sa place dans la navette Jiin ! Maintenant ça suffit. Va donc préparer quelque chose à manger... avec tout ça... j'ai faim. Allez !

Pendant que Jiin faisait un bruit de tous les diables en farfouillant dans les placards, Anakin jeta un œil vers son maître. Il allait dire quelque chose quand celui-ci le coupa.

— Je sais à quoi tu penses.

Pendant quelques secondes il resta silencieux. Puis Obi-Wan continua.

— La mission. Le plus important c'est la mission. Rien ne doit jamais te dévier du but que tu dois accomplir. Cela sera ta leçon d'aujourd'hui : Certains sacrifices sont indispensables.

— Nous aurions pu le sauver.

— Nous n'avions pas le temps Anakin. Au fond de toi tu le sais très bien.

Le jeune Jedi ne savait plus quoi penser. Après tout, Obi-Wan avait sûrement raison. Si Anakin écoutait véritablement son cœur, il n'entendait aucune plainte, ni douleurs. Le sort de Ruhn Rapuhn s'étiolait doucement dans son esprit. Il ne voulait plus penser à lui. Il se concentra à nouveau sur ces maudits écrans de contrôle qui passaient leur temps à afficher des informations aberrantes. Il tapa plusieurs fois du bout du doigt sur un écran, en vain.

Au fond de la navette, les deux droïdes mécaniciens, après quelques échanges de cliquetis incompréhensibles, décidèrent de passer à l'action. Ils s'enfoncèrent donc tous les deux avec précaution dans les méandres de la navette, entre les gaines qui pendaient et quelques éruptions d'étincelles. Au bout de quelques secondes, l'un des droïdes fit tomber un objet, alors qu'ils étaient juste au-dessus de la cabine de pilotage.

Jiin fut le seul à entendre quelque chose, ce qui l'arrêta instantanément dans sa quête de nourriture, et par reflexe, il déploya une de ses grandes oreilles en mode radar.

— Seigneur ? Vous avez entendu ? Demanda Jiin.

— Ha ! C'est prêt ?

Haïn se dressa d'un coup sur ses pieds et martela son ventre.

— Non mon Seigneur. Le bruit juste au-dessus, vous l'avez entendu ?

— Jiin... mon tout petit, les entrailles de l'étoile forment un orchestre dont le concert et une douce mélopée à mes oreilles. Cesse donc de papillonner et CONCENTRE TOI ! J'AI FAIM !

— Oui oui mon Seigneur ! Je m'y emploie.

Jiin se remit au travail en farfouillant dans les boites métalliques à la recherche de victuailles pour son Seigneur et le capharnaüm mêlé à l'orchestre de la navette reprit de plus belle. Dans ce genre de situation le Saboteur se trouve très vite débordé et par conséquent d'une extrême maladresse. Il renversa des bouteilles, balança quelques objets par dessus son épaule et à la fois frénétique et hystérique il finit par trouver l'objet de ses recherches. Il se retourna vers Haïn, triomphant :

Star Wars : La Révolte des PoussièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant