Chapitre 22 - Célébration

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La flotte de Tev Vanth II, ou du moins ce qu'il en restait, avait fui Cachin pendant la nuit oubliant son commandeur suprême sur place.

Tev Vanth II se retrouva seul et il ne lui restait qu'un pauvre blaster, quelques rations de survie de sa capsule de sauvetage et une trousse de premiers soins. Il avait repris connaissance durant la nuit et voyant sa flotte disparaissant sous ses yeux, il avait crié de toute sa haine et maudit ses hommes pour l'éternité. Ses hommes, son équipage, l'avaient trahi. Aross Talphar en était le principal responsable. Se sachant en fâcheuse posture et pas franchement en odeur de sainteté, il préféra quitter la ville au plus vite et rejoindre la clandestinité. Il n'avait plus rien. Il ne jeta pas un regard en arrière, se débarrassa de son lourd manteau de tyran et s'effaça dans l'obscurité en claudiquant. Il vit une crevasse faite par un tir de canon dans le sol et décida de s'y cacher. Au moins pour la nuit. Il devait réfléchir. Et il était épuisé.

Dès le lendemain, des dizaines de vaisseaux de la République se posèrent à la périphérie de Cachi-Mee. Des centaines d'hommes et de droïdes envahirent les lieux pour prêter main forte aux Cadiens. Il fallait dans un premier temps déployer un hôpital d'urgence afin d'y accueillir le plus de Cadiens possible et ensuite reconstruire. Tout reconstruire. Et c'est par centaines que des machines débarquèrent des vaisseaux de la République pour déblayer, aplanir, dégager, désencombrer et nettoyer la Capitale. Il faudrait des mois pour débarrasser la ville de sa poussière et lui rendre un semblant de vie. Trois gros générateurs d'énergie furent placés aux endroits stratégiques de la ville. Dans quelques jours, les turbines tourneraient à nouveau. Dans quelques jours, l'eau coulerait à nouveau. Mais il avait tant à faire encore.

Le Roi Zaharcha se tenait sur les décombres de la tour. Il pleurait sa fille disparue par de longues et pénibles plaintes. La Reine se tenait non loin de lui, le regard sombre, entourée par la cour et ses plus proches conseillers. Le vaisseau amiral du Roi s'était abîmé dans les faubourgs de la ville. Il faudrait plusieurs jours d'un travail acharné pour le faire redécoller.

Au bout d'une heure, la Reine commençait à perdre patience devant le spectacle ridicule que donnait son Roi de mari. Et elle s'impatientait sérieusement. Le Roi, genoux à terre, marmonnait des suppliques pour lui-même entrecoupées de longs sanglots.

— Mon trésor, mon petit trésor. Que t'ont-ils fait ? Ma fille chérie. Comment vais-je pouvoir vivre sans toi ? Sans ta joie de vivre et sans tes rires ? Tu as fais de moi un orphelin. Un Roi sans sa fille, sans son héritière, n'est plus rien. Tu ne me laisses pas le choix Sajura.

Le roi se tourna alors vers la Reine et la cour.

— Moi Roi Zaharcha, en ce jour maudit, déclare mon abdication formelle sur les ruines du cimetière de ma fille bien aimée. Je nomme sur le champ, ma femme, ma Reine, régente de mon royaume. Tig-Mus ! Tig-Mus où es-tu ?

Tig-Mus s'approcha. Quand il fut assez prés du Roi, il s'agenouilla.

— Je suis là oh mon Roi.

— Je ne suis plus Roi. Tig-Mus, je veux que tu m'emmènes jusqu'à la cellule la plus froide et plus sombre du Royaume. Tu m'accompagneras dans mon expiation jusqu'à la mort, qui ne tardera pas, j'en suis certain.

— Mais votre Altesse êtes-vous certain que...

— Tais-toi ! Je ne suis plus Roi. Je ne suis plus rien. Je m'appelle Hern Zaharcha. Tu m'accompagneras, tu seras mon confident, mon ami et mon serviteur jusqu'à la mort. Voici ma dernière décision irrévocable. Qu'il en soit ainsi.

Il s'adressa ensuite directement à la Reine.

— Votre Altesse. Je vous donne les clefs du Royaume. Vous en serez digne, je le sais. Ne pleurez pas mon exil. Ne versez aucune larme pour moi. Prenez-soins de vos Sujets ma Reine. Je vous quitte donc sur ces mots. Tig-Mus, aide-moi à me relever.

Star Wars : La Révolte des PoussièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant