Chapitre 9 - La Plaine du Four

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L'aube grignota la nuit. Les étoiles disparaissaient peu à peu derrière les rayons rosés du matin. La carcasse de la Cyclatte fumait encore vaguement. Haïn était complément allongé sur le sol et Anakin pouvait voir son ventre se soulever au rythme de sa respiration. Il ronflait le bougre. Parfois il gigotait, sûrement en plein action dans un rêve. Il agitait alors ses deux jambes comme si il était poursuivi par un monstre effroyable.

Anakin avait passé le reste de sa garde a essayé d'établir un contact amical avec Runh. Mais celui-ci l'avait éconduit avec politesse. Apparemment Runh n'aimait pas trop parler. Pourtant, dans la Cantine Solitaire il s'était montré beaucoup plus volubile. Là, il était debout et encore une fois à l'écart du groupe. Anakin se demandait à quoi il pouvait bien penser. Runh restait impassible. Même lors de l'attaque de la Cyclatte pendant la nuit, Runh avait à peine bougé. A peine s'était-il senti concerné. Là, il scrutait la plaine du Four de Cachin. Un paysage de plaine de désolation. Du sable sale et grêlé de gravier qui s'étend sur des kilomètres à perte de vue. Pas un arbre, aucune verdure, juste une plaine immense parfois perturbée par un rocher qui crève sa surface.

Obi-Wan ouvra un œil lorsque le soleil de Cachin pointa le bout de son nez. Il se leva et s'étira. Ensuite il colla ses lunettes de vision sur ses yeux et dirigea son regard vers l'ouest. La chaîne de montagne vue la veille semblait toujours aussi lointaine et floue. Obi-Wan savait déjà que la journée allait être longue. Très longue.

— Anakin, réveille les deux zouaves. Nous devons nous mettre en route dès maintenant.

— Vous savez ce qu'il vous dit le zouave ?! Grommela Haïn, tandis qu'il essayait péniblement de se relever.

— J'aurais préféré faire le chemin de nuit. Mais nous devions tous nous reposer. Il va faire chaud. Très chaud. Continua Obi-Wan.

Jiin, lui, au réveil, semblait ne pas comprendre où il était. Il jeta quelques regards apeurés mais quand il vit Haïn se gratter les fesses, il fut tout de suite rassuré. A le voir comme ça au réveil, avec son sourire niais, il l'avait l'air d'un nigaud plus que débile. Pourtant, Jiin était quelqu'un de bien ou alors il avait un bon fond. Anakin voyait du bien en lui. Il en avait la conviction.

Haïn prit quelques morceaux de viandes qui frissonnaient encore alors que les braises étaient devenues du charbon. Il les rangea délicatement dans son sac à dos.

— Runh ? Vous êtes avec nous ? Demanda Obi-Wan.

Runh fit un signe de la tête et s'approcha du groupe.

— Où allons-nous ? Demanda-t-il à Obi-Wan.

— Vers l'ouest. Vers la chaîne de montagne.

— Et qu'est-ce qui nous attends la-bas ? S'enquit Haïn.

— L'espoir. Peut-être de la vie intelligente. Peut-être une civilisation et surtout peut-être un moyen de réparer la navette ou de trouver un autre vaisseau. Et puis nous avons une mission à accomplir.

— Ça fait beaucoup de suppositions... qu'est-ce qui vous dis que nous allons trouver quelqu'un ou quelque chose ? Grogna Hain.

— Mon instinct. Seigneur Haïn. Répondit Obi-Wan dans un demi sourire.

— Votre instinct !! Et bien on n'est pas arrivé !!! Tu entends ça valet ?! Hain donna un coup de pied à Jiin et imita Obi-Wan en se caressant sa barbe invisible : Mon instinct me dit que tu es un abruti... Allons ! Il faut que je m'assoie et que je médite...

La petite troupe se mit en ordre de marche. Comme la veille c'est Runh qui prit la tête de l'équipée, suivit de près par Haïn et Jiin. Anakin resta auprès de son mentor. Ils avançaient d'un pas décidé. Haïn avait retrouvé l'usage entier de sa cheville et ne semblait pas le moins de monde gêné par quoique se soit. Anakin en fit la remarque d'un signe de la tête pour Obi-Wan.

Star Wars : La Révolte des PoussièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant