Partie 16:

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Nous entrons dans l'aéroport et nous nous asseyons sur un banc près de la zone d'arrivée. Je suis pressée de les voir, elles m'ont tellement manqué !

Je ne parle pas à Jawad, en fait je n'y arrive pas.. Dans trois heures, la femme qui a brisé le cœur de mon père sera là en face de lui. Je redoute tellement ce moment.. Jawad ne parle pas et je suis contente parce que là j'en n'ai pas la moindre envie ! Je suis là à réfléchir à comment je vais faire quand mon père sera face à elle.. Malgré tout, je ne regrette pas de les avoir invités ! Je fixe un point mort et me torture l'esprit encore et encore..

— Lana ! S'écrit une femme que je connais par coeur en s'avançant dans ma direction avec une petite fille dans les bras.

Quand je les vois en face de moi je me lève du banc et les prends dans mes bras. Nos larmes coulent..

— Ne pleure plus, mon bébé. Chuchote t-elle a l'oreille.

— Tu m'as tellement manqué, maman. Lui dis je en portugais.

Je lui embrasse le front et regarde celle pour qui j'ai prié toutes ces années.. Elle est tellement belle ! Ma main se pose sur sa joue et quand mes yeux croisent son regard mes larmes coulent encore plus. Son regard, ce regard c'est exactement le même que celui de mes défuntes petites sœurs. Ce regard qui m'a tant fait pleurer et regretter d'avoir eu un semblant de fierté ! Ce regard qu'elles m'ont adressé avant de retourner aux côtés de Dieu.. Ce regard qui m'a conduit à ma perte.. Ce regard qui est la seule chose qu'elles m'ont laissé.. Ce regard qui, aujourd'hui je suis heureuse de revoir. Ses magnifiques yeux bleus m'observent sans comprendre. En la voyant j'ai l'impression de revenir de loin ! Il n'y a plus rien qui compte à ce moment là, j'en n'oublie même ma reine, les problèmes qui vont arriver et celui que j'aime.. Je la regarde, l'admire sans quitter ses yeux. Je ne veux pas qu'elle parte elle aussi ! Je la prends dans mes bras et la sers fort contre moi. Mes larmes coulent toujours mais un sourire est sur mes lèvres. Je continue à la serrais dans mes bras en gardant mes yeux dans les siens. Je l'aime, il faut qu'elle le sache. Je ne veux pas faire les mêmes erreurs, je regrette tellement de ne pas leurs avoir dit.. Mon front collé au sien, une larme tombe de ma joue et s'abat sur la sienne.

— Je t'aime ma petite princesse. Lui dis je en espagnol.

Elle me sourie et je lui fais un bisou sur le front. Ma mère essuie mes larmes et me demande de ne plus pleurer ce que je fais après mettre remis de toutes ses émotions. Je me retourne vers Jawad et le présente à ma mère. Elle lui sourie de toutes ses dents et lui tape la causette le temps que les bagages arrivent.

On descend de la voiture puis on rentre dans la maison. J'ai pas eu le temps de dire à ma mère que mon père était là aussi, en fait c'est un manque de courage.. Quand ma grand-mère paternelle voit ma mère elle vient direct la prendre dans ses bras avec pleins de larmes qui coulent. Ça fait au moins neuf ans qu'elle ne se sont pas revus.. Elles sont restées un moment comme ça puis moi je rigole avec mon petit bébé dans les bras et Jawad. Quand mes parents étaient encore ensembles, ma mère et ma grand-mère étaient très proches. Pour ma grand-mère sa belle-fille restera à jamais ma mère..

Une fois ce moment émouvant passé, elles vont s'assoir au salon et nous allons dans le jardin surveiller les petits entrain de jouer. Il fait très chaud aujourd'hui ! On s'assoit sur les transats qui sont à côtés de la piscine creusée à l'ombre puis Jawad me regarde avec insistance. J'ai remarqué que toute à l'heure il était grave ému et cela m'a fait plaisir qu'il soit touché.. Et là je sais qu'il veut me demander quelque chose mais il hésite.

«Se Deus quiser» Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant