Partie 46:

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Je ne veux pas de Karim, je veux que Jawad. Je veux que ses bras. À ce moment là même mon père ne peut pas soulager ce sentiment de culpabilité que je ressens. Je repousse Karim en lui disant que je veux être seul, il insiste pour rester et je lui lance les premières insultes qui me viennent, pourquoi ? Tout simplement parce que je sais dans le fond que Reda et Karim étaient au courant. Ils ont préféré me laisser croire à cette abandon soudain de Jawad pendant que je souffrais. Karim n'insiste pas plus et sort après m'avoir dit que si j'ai besoin il se trouve dans le salon.

Karim est quelqu'un de bien, sur qui on peut compter mais sur le moment j'ai un gros doute. Moi qui lui ai tout raconté sur ce qui s'est passé entre Jawad et moi, quand il est partit sans rien me dire, les soirées que j'ai passé à pleurer, les bourrages de crâne que m'avait fait Stan ainsi que Lewis pour que je le déteste etc.... Je suis sûre d'une chose à ce moment là, c'est que les deux frères m'ont prise pour une idiote et bein comme il faut ! En plus, ils surenchérissaient sur Jawad pour bien que je le hais, mais en découvrant une toute petite partie de la vérité, ce sont eux que je haïs.

Beaucoup de choses deviennent claires maintenant. Mais comment m'en remettre après après avoir pris connaissance de tous ces détails ? Avant de savoir je faisais la fille qui allait bien le jour et la nuit j'étais la fille mal qui pleurait pour sa famille et pour un gars qui était la cause de pratiquement tous ses problèmes mais particulièrement d'un, un cœur en mille morceaux. Ouais malgré tout je l'aime toujours surtout que maintenant que je sais la vérité je lui en veux plus, non, la seule personne à qui j'en veux c'est moi. C'est vrai qu'au début j'ai essayé de chercher à comprendre le pourquoi du comment mais comme personnes ne m'a rien dit j'ai laissé tomber alors que j'aurai dû insister jusqu'à ce qu'ils me disent ce que je voulais savoir. J'ai été lache, ouais je l'ai lâché, j'aurai dû continué mes recherches ou même demander à Anas ou à mon oncle peut-être que lui il me l'aurai dit que Jawad était en prison avec Teddy. Mais en même temps, Jawad n'avait rien à se reprocher donc comment voulez vous que la prison soit une quelconque possibilité ? Je n'aurai jamais cru ça. Alors sur un coup de tête une bonne heure après avoir repoussé Karim et à pleurer, j'enfile mes chaussures sans prendre de manteau avec pour seul vêtement l'ensemble de foot du Portugal et je décide de foncer chez Mina. Tata Jamila essaie de me retenir mais c'est peine perdu. Karim finit par lui dire de me laisser partir et qu'il faut attendre que je me calme.
Que je me calme ? Oui j'ai bien entendu. Ils m'ont encore plus détruite mais faut rester calme ? Il faut encore une fois que je me contrôle même si j'en n'ai pas la force. Je veux l'insulter, lui dire que lui aussi il s'est foutu de ma gueule, que c'est qu'une merd* et que finalement il ne vaut pas mieux que son frère mais je ne peux pas faire vivre ça à Tata Jamila. J'ai beaucoup trop de respect en vers elle puis c'est la seule innocente avec son mari dans cette maison.

Je descends à toute vitesse encore entrain de pleurer et cours chez ma grande soeur. La pluie se multiplie mais je ne m'arrête pas et continue ma course. J'ai l'impression que le ciel pleure pour moi, la pluie me donne l'impression d'être plus lourde à chaque foulée que je fais, mais j'ai aussi cette impression d'avoir Deus dans ce dur moment alors que je pense qu'il m'a encore une fois laissé tomber. À plusieurs reprises je tombe au sol puisque ma vison est totalement brouillée mais je ne sens pas la douleur de mes chutes. La seule douleur que je ressens à ce moment là c'est celle de l'abandon. Tout le monde m'avait laissé sombrer, alors que la plupart savait la vérité. J'ai réussi à me relever deux mois après son absence et maintenant tout me revient, enfin je croyais que je m'étais relevé parce que maintenant je peux vous dire que j'étais loin de mettre relever c'était juste un aperçu de ce que je pouvais vivre. J'ignorai totalement que la tempête n'était pas encore arrivée et que c'était qu'un tout petit aperçu de ce qui m'attendais, je m'étais menti à moi même en croyant qu'on ne pouvait pas mourir à petit feu juste parce qu'il nous manque une personne.

«Se Deus quiser» Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant