Partie 32

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Je suis épuisée. Mes coéquipières le sont aussi ainsi que nos adversaires.. Le match se termine dans dix minutes et je sens plus mes jambes. J'ai juste envie c'est de rester allongé parce que là les kebabs pour le coup, je les sens bien ! Reda est toujours là comme tous ses amis d'ailleurs mais Mina est partie à la mi-temps. Sab, Tania, Mae et Nabilla sont entrain de m'hurler dessus pour que je me lève mais je vous avoue que la douleur est insupportable.. Je ne suis pas loin du claquage musculaire ! J'ai des bourdonnements pleins la tête et le coeur qui bat à vingt mille kilomètres heures.. J'ai envie de me lever mais le choc a été trop brutale, j'étais déjà secouée à cause de tous les efforts et les nouvelles techniques qu'on a mise en places avec les filles mais là pour le coup je le suis encore plus. L'herbe humide me rappelle la fois où je me suis pris un carton jaune pour avoir tacler par derrière un gars sur le terrain de Chaves en 2010, je me suis ouvert l'arcade sourcilière en me prenant le crampon en pleine tête. La douleur était un soutenable, j'avais l'impression de ne plus être sur terre comme en ce moment même. Si ma grand-mère aurait été là elle m'aurait ordonné d'y retourner pour faire encore mieux parce que c'est quand on a mal que l'on dépasse nos propres limites. Et comme toujours, elle a raison..

Je me redresse et me lève avec l'aide de celle qui m'a fait tomber. Elle s'excuse et m'accompagne jusqu'au point de penalty qui bien sûr, est en notre faveur. Heureusement quand même ! Après avoir bien observé la goal je sais qu'elle a tendance à plus flancher sur les tirs centrés à gauche et délaisser les tirs dans le petit filet par manque de taille. Je vais jouer avec cela.. Tir levé sur la gauche mais dans le petit filet à la André Silva. Un jour je vais me marier avec lui vous n'allez pas comprendre !

Je m'élance et ferme les yeux. Au moins si on perd je ne verrai pas.. Mon pied dégomme le ballon et j'entends rien pendant cinq secondes puis des hurlements provenant de partout se font entendre. Je me fais écraser par des corps et des cris. Je crois que vu les cris de mon équipe, on peut dire que je viens d'utiliser notre dernière chance de prendre de l'avance afin qu'elles ne reviennent pas encore au score. Cinq à trois. On se replace et au moment où l'attaquante adverse va pour engager l'arbitre siffle trois grandes fois. Ce match est enfin fini.

On est mardi treize février. Cela fait du bien un long week-end ! J'ai passé vendredi et samedi avec Nabilla puis dimanche et lundi avec Anas. J'ai regardé le match de Porto avec eux, mon bébé d'amour André a fait un triplé j'en n'ai pleuré et embrassé la télé ! Nabilla est venue chez Reda comme tata Jamila et tata Mina, qui est la mère de Nabilla, sont copines. Anas lui, c'est Karim qui l'a invité chez eux en disant que c'était son pote donc comme la dernière fois pour que je puisse le voir. Sur le coup il a passé deux jours chez Reda avec moi. Karim est rentré le lendemain du match et depuis il n'est pas retourné travailler au bureau. Il m'a emmené à Bordeaux juste pour manger un tacos pour me féliciter mddr. Bon je vous avoue j'ai craqué j'ai encore plus mangé qu'au grec mais c'est bon roh c'est pas tous les jours! J'étais plus qu'heureuse ce week-end, Reda il a rien cramé j'étais trop contente de lui mettre à l'envers pour une fois. Cela me faisait oublier un peu les regards de Jawad de voir mes amis, surtout ceux qui me font trop rire ! Je sais qu'au fond de moi il me suit partout mais je n'ai pas à lui prêter d'attention, c'est trop tard pour lui.
Je ne vais pas tout vous détailler mon week-end parce que je trouve que cela sert à rien, franchement je veux trop me refaire un week-end comme celui ci ! Se Deus quiser.

J'ai commencé les cours de ce matin à huit heures et j'ai finis à dix-sept heures trente comme tous les mardis.. Le soir je suis allée à l'entraînement puis je suis rentrée me coucher.

Aujourd'hui on est lundi. J'ai cours. Je commence à huit heures et finis à dix-huit heures, à force vous devez savoir ! Cette routine va me rendre folle, je n'ai plus les petits pour me divertir..

Il est midi, j'ai la pause déjeuné plus trois heures de permes parce que ma prof d'anglais n'est pas là, super ! Une journée à attendre quoi ce qui m'agace.. On décide avec Sablena de se promener en ville, donc on part sur une terrasse dans un bar et on mange. On reste au moins une heure à parler là bas puis on vas vers la rue piétonne, après avoir fait un petit tour on va rejoindre des gens du lycée qui sont aux jeux du jardin public dont Aboudou et Tania. Mais d'abord il faut traverser tout le jardin pour y aller, je n'aime pas !

On essaie de couper pour éviter de passer par la cour du musée au cas s'il y a Reda là bas. On est presque arrivées quand on entend deux personnes crier. Curieuses comme on est, on se rapproche sans hésiter une seule seconde.

— N'as-tu pas compris ce que je t'ai dis la dernière fois ? S'écrit une voix grave qui m'est très familière.

— Crois-tu me faire peur ? Je veux la voir wallah et tu sais quoi j'irai la voir as-tu compris ? Ce n'est pas toi qui va m'en empêcher ! Lui répond un homme.

— Elle ne veut plus de toi, pourquoi ne veux-tu pas le comprendre ? Depuis que vous me l'avez donner elle vous déteste ! Tu vas la faire tuer si tu la vois ! Reprend la grosse voix d'un ton mi moqueur mi sérieux.

— Tais-toi ! J'ai pas eu le choix c'était pour sa protection ! Lui hurle l'autre homme en perdant patience d'entendre ce que dit Reda.

— Maintenant que j'ai les sous je peux faire ce que je veux mais laisse moi faire mon boulot !

— Débrouilles toi avec ton patron et tu as intérêt à tenir ta parole, sale abruti !

Pendant qu'on écoute avec Sab on se rapproche des voix, j'avais déjà distingué la première, la deuxième me disais quelque chose mais c'est comme si m mon cerveau souhaitait l'oublier..

À la vue de la tête de ces deux personnes, je regrette d'avoir étais curieuse.. Ces deux personnes me détruisent chaque jour un par un et maintenant il faut qu'ils se mettent à deux contre moi !
Je suis perdue, je ne bouge même plus, je suis comme déconnectée du monde. Je vois juste Sab qui parle et bouge mais je ne l'entend pas. Je vois sa main atterrir sur chacunes de leurs joues à tour de rôle et puis Jawad s'approche de moi pour me prendre dans ces bras mais Reda l'en n'empêche pour essayer de le faire à sa place. Ils me parlent tous les deux mais je ne comprends pas et j'ai pas envie de les écouter. Je me recule d'eux et je pars en courant. Je ne calcule même pas Sab, non la seule personne que je veux voir actuellement est mon père. Alors je cours jusqu'à ce que j'arrive à son chantier et dès que je le vois je me jette dans ses bras en craquant.
Tout est de trop. Je préfère ne jamais rencontrer André que de rester encore à côté d'eux..

@_invisible-lg_ alias @andreSilvavie

«Se Deus quiser» Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant