Partie 49:

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En entrant dans le bar je vous jure que je me suis senti chez moi, on aurait dit que l'âme d'Isma était avec nous. Lana n'a pas quitté mon bras depuis que je lui ai parlé d'Isma et je ne peux pas vous cacher que même si de venir ici me retourne les tripes le fait qu'elle soit là, à mon bras change le contexte. Et c'est à ce moment là que j'ai compris à quel point elle pouvait avoir de l'emprise sur moi wallah ! On pourrait me prendre pour un fou mais wallah qu'assis à cette table en sa compagnie j'oublie tout. J'ai même envie de me maudire de ressentir ce que je ressens tout simplement parce que certain dirait que je suis un grand or qu'elle n'est qu'une minot et que de la laisser entrer dans ma vie la mettrai deux fois plus en dangers mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? De la voir sourire malgré sa mine triste me réchauffe le cœur.

— Je ne pensais pas qu'un jour je te verrai avec les larmes aux yeux alors là je ne sais pas comment réagir, m'avoua t-elle en lâchant un petit rire.

Je lui sourie légèrement après ce qu'elle vient de me dire. J'ai l'air plus compliqué en apparence alors que dans le fond je suis un agneau et j'en suis contient seulement cette image de "gros dur" que les gens ont de moi est primordiale. J'ai pas construit mon réseau au hasard je l'ai fais proprement et discrètement. Je connais pas mal de gens dans le monde entier qui bossent pour moi c'est pourquoi je ne peux pas me permettre de me comporter en "patron" quand je suis en contact avec eux. Pour eux je suis seulement celui qui fait passer les ordres et les exécutent à leur coté, je suis comme eux c'est-à-dire froid et détaché mais près à tout pour mon organisation. Ainsi que pour mon entourage et Lana. Avant Cynthia avait sa place aussi dans ma tête mais c'est plus d'actualité. Je vous ai pas encore vraiment parlé d'elle parce que j'en n'ai pas eu l'occasion, Cynthia c'est une perle et une bombe mashAllah. On avait cette relation stable que je kiffais wallah même si n'importe qui s'en serait lassé moi je l'ai toujours aimé pour cette simplicité. Et même si c'était une relation dans le haram starfAllah. Aucunes prises de tête et aucuns coups de gueule, on était droit tous les deux on a jamais eu à se reprocher heja. J'étais comblé et heureux mais le réseau occupe beaucoup de place dans ma vie et même si ça allait faire cinq ans qu'on était ensemble je ne pouvais plus faire semblant. C'est que depuis six ou sept mois que j'ai réalisé que cette relation allait nous mener au mariage or je n'avais toujours pas réglé cette histoire de réseau qu'elle ignore totalement. Je tiens à sa sécurité comme celle des autres. On a eu une belle histoire mais pour le moment je ne peux pas lui offrir le mariage qu'elle veut et mon cerveau n'est pas prêt dans l'immédiat d'effacer la hmara qui se trouve en face de moi. Lana est encore plus simple que Cynthia mais les problèmes qu'elle traine m'attire vers elle. Enfin plutôt me lie entièrement à elle.

— J'ai un cœur même si souvent je fais l'armoire, je lui réponds accompagné d'un sourire charmeur.

Elle laisse échapper un petit rire contagieux. Faut avouer que je suis loin d'être indifférent face à elle mais comme je l'ai déjà dis c'est compliqué et pas réciproque, pour elle je suis la personne qui a gâché une année de sa vie sans raison. N'importe qui réagirai pareil à sa place. Je commence à lui parler de tout ce qui me passe par la tête jusqu'à ce que je me remarque qu'elle fixe le mur derrière moi. Je passe ma main devant son visage affin qu'elle écoute la suite de ce que je veux lui dire mais c'est peine perdu. Des larmes montent d'un coup ce qui me fait me poser des questions. Qui se trouve derrière moi ? Après des longues minutes à réfléchir je la vois se lever donc je la suis du regard en me retournant sans savoir à quoi m'attendre. Elle regarde heja près du mur, une pression énorme retombe quand je me rends compte que personne n'est en face d'elle. Enfin à part le mur. Dans un premier temps je me dirige vers le bar pour commander deux oasis pomme cassis framboise et des frites avec une pizza puis en me retournant je vois qu'elle est toujours face au mur mais cette fois elle pleure. Alors sans hésiter une seconde j'avance vers elle pour la prendre dans mes bras mais quand je tombe sur ce qu'elle regarde j'ai moi même envie de pleurer. Trois photos sont accrochées sur ce mur, trois photos qui nous ramènent tout droit à Isma, trois photos qui nous rebrisent le cœur. La première a été prise devant le bar c'était il y a cinq ans nous étions en seconde au lycée avec Kais, Mounir, Isma et moi. La deuxième il y a Isma et le dirigeant du bar. Je pense que c'est la dernière qui fend le cœur à Lana parce qu'elle est présente sur la photo accompagnée de Samir, d'Isma mais aussi d'un un autre gars plus âgé qu'eux tous. La photo doit dater d'au moins sept ans Lana devait avoir même pas huit ou neuf ans. J'essaie de la réconforter au maximum mais c'est peine perdue. Aucun mot ne sort de ma bouche pour appuyer mon soutient.

— Tout le monde m'a dit qu'aucun Tiago n'avait fait partit de ma vie... que c'était un ami imaginaire.... et que je devais l'oublier.... Essaya t-elle de m'expliquer. Pourquoi il est là avec nous ? Pourquoi Isma et Samir le connaissait alors ? Je n'étais donc pas folle, Tiago Limã celui que je prenais comme mon grand frère existait.

Elle s'est écartée de moi et a commencé à faire les cents pas. C'est impressionnant comment tout est confus j'arrive à peine à comprendre et Tiago Limã me dit vaguement heja de nom mais ça fait tellement longtemps wallah que je n'en suis même plus sûr. Les seules choses qui me viennent en tête à ce moment là c'est Isma et le nom de famille du gars qui est le même que celui de la grand-mère paternelle de Lana, « Limã ». Est-ce une coïncidence ? Et comment l'a-t-elle connu ?
Imaginez qu'on aurait voulu me faire croire à moi aussi que ce Tiago n'existait pas et qu'Isma et Lana avaient des troubles du comportement ? Je ne sais pas, je suis perdu. Je me souviens qu'un jour Isma nous avait parlé de ce gars avec Kaïs et Mounir comme quoi il n'avait plus de nouvelles. Cette histoire remonte tellement que je ne suis pas sûr de moi mais Lana a l'air de s'en souvenir comme si c'était hier. Comment peut-on faire souffrir un enfant ? Le faire passer pour fou ? Honteux wallah.

— Je me souviens qu'il devait rejoindre sa femme et il n'est jamais revenu, mon grand frère... Il allait même être papa d'un petit garçon ! Mon Tiago n'est jamais revenu, je me souviens juste que sa femme était venue en pleurant chez nous un soir peu après sa disparition mais j'étais petite. Trop petite mais plus innocente. J'aurai dû comprendre qu'il avait réellement existé ! Pourquoi j'ai pas compris qu'il y avait quelque chose de bizarre ? Tout le monde voyait cette jeune femme déjà seule pourtant mariée et tout le monde savait qu'il avait bien existé mais pour notre bien « morale » ils l'ont fait passé comme un ami imaginaire.

Je ne sais même pas quoi lui dire, la voir dans cet état m'exaspère. Ça me rend fou, littéralement. Je lutte même pour ne pas peter un câble. Sa souffrance est tellement grande qu'elle me la fait ressentir seulement en prononçant son prénom. Je ne sais pas non plus comment la consoler alors comme un imbécile, je lui ai sorti la seule phrase qui m'est venue en tête et la seule que m'a conseillé ma foi en Allah à ce moment là.

— Tout est une question de mectoub Lana, laisse dieu apaiser ta souffrance.

Son regard se dirige vers moi et comme si j'avais trouvé la bonne réponse logique dans cette mauvaise caméra cachée elle a fini par se calmer dans mes bras. Deux minutes plus tard on retourne s'assoir à notre table pour attendre notre repas. Je n'ai pas envie de rester en face d'elle wallah je veux être à ses côtés mais je ne veux pas être déplacé donc je me contante juste de la regarder reprendre ses idées calmement.

— Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai une crotte de nez sur la joue ? Me demande Lana entrain de grimacer légèrement.

Je rigole simplement sans lui répondre. Je crois que même avec une crotte de nez elle serait belle mashAllah. Je continue de la regarder et je la vois sourire.

— Si je retrouve Alma je le retrouve. De dit elle le sourire aux lèvres. Et tu vas m'aider frérot.

Voilà ma récompense. Voilà la réalité. Voilà je suis son « frérot ». Et c'est à ce moment là que je me rends compte que mon intention a son égard et totalement différentes ce que je pensais jusqu'à présent..

@_invisible-lg_ alias @andreSilvavie

«Se Deus quiser» Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant