Gants

104 24 18
                                    

L'homme est là, face à la vitre. Autours de moi ça le regarde avec peur ou pitié, ça dépend. C'est eux qui font pitié ou peur quand j'y pense. Il est peut-être un peu fou. Peut-être un peu saoul. N'empêche qu'il est touchant. Que le monde ouvre les yeux et il sourirait face à la scène qui se joue dans l'arrêt de bus. L'homme a des gants de femme dans les mains. Neufs. Il y a encore le crochet il dit. Ses paroles sont un peu trop fortes. Des écouteurs ferment les oreilles, il est au téléphone. Le mec a dû les faire tomber en rentrant dans sa bagnole

L'homme est là face à la vitre. Un peu lourd, pataud. Les jambes légèrement pliées, il porte un vieux blouson, des grosses chaussures et sa gentillesse. Les gants semblent être un trésor au creux de ses mains.

L'homme est là, face à la vitre. Comme s'il voulait un peu de discrétion ; tentative de disparition. Bien-sûr, c'est un échec. Le verre est transparent, les ondes sonores résonnent clairement dans mes oreilles malgré le casque et la musique qui les cachent. 

L'homme est là, face à la vitre. Il se retourne. Je lui adresse un sourire. Les lignes de ses rides changent de trajectoire. Il me sourit. C'est franc, c'est beau.


--------

Voilà  ce texte est joyeux. N'est-ce pas JBSchrottenloher (d'ailleur chrottenloher c'est ton nom de famille ? Je me pose la question) ?

J'aime bien ça, décrire des scènes qui se sont vraiment passées sous mes yeux, c'est agréable. Bon je me tais.

Dans les corps souffle le ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant