Dans les corps souffle le vent

C'est terrible comme il saigne

Tw : self harm

C'est terrible comme il saigne
Tout au fond dans la boite crânienne
C'est terrible comme il saigne
Tout au long par les paupières

         Peut-être qu'il va mourir. Cette pensée est absurde, il le sait, mais l'hémorragie morbide le guette, terrible monstre enserre sa gorge. Griffe, griffe la cervelle. Stridants échos des cris par les draps étouffés percent ses tympans. Un peu de bave à la commissure des lèvres, la tristesse, ce n'est pas comme dans les films, c'est moche, ça pue la sueur. Transpiration de la peau, transpiration des yeux.

C'est terrible comme il saigne
Tout au fond dans la boite crânienne
C'est terrible comme il saigne
Tout au long par les paupières

         Ses vêtements lui collent à la chair, ses pensées lui collent au front. Quelle jolie chute au ralenti dans la mélasse. Le monde qui s'effondre, ça a quelque-chose de beau n'est-ce pas ? Ô terrible chorégraphie qui agite ses épaules et tranchante chorale des hoquets. Il voudrait vomir, vomir les larmes, vomir la haine.

C'est terrible comme il saigne
Tout au fond dans la boite crânienne
C'est terrible comme il saigne
Tout au long par les paupières

         Et puis il y avait les applaudissements à la télé, ces frappements de mains indécents. L'envie de frapper, de casser l'écran, bouffer les morceaux de verre pourvu qu'ils lui tranchent la trachée. C'est drôle comme ses pensées deviennent incohérentes. Trancher, trachée, trancher. En voilà une bonne idée. Il va trancher, trancher, trancher.

C'est terrible comme il saigne
Tout au fond dans la boite crânienne
C'est terrible comme il saigne
Tout au long sur les poignets