La nuit s'est éteinte

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         En sortant le soleil fond sur son cœur. Nuages, nuages doux dans la tête. Plus de pluie, à part peut-être sur ses joues, il ne sait pas, sûrement pluie de joie, son attention est portée autre part. Le vent s'échappe comme une furie de son plexus, son corps est entièrement, pleinement ouvert, déchirure de la délivrance.
         Ça sent la pelouse coupée, le printemps qui coule du sol, qui siffle dans les oreilles. L'odeur jaune-bleutée, monte, monte dans les narines et c'est l'envie de crier, de hurler, comme un maître du monde, comme debout sur un rocher face à la mer.
         Il y a les pâquerettes sur le sol, et il le sait, ces fleurs sont de l'espoir.

La nuit s'est éteinte
Au fond de ses poumons
La nuit s'est éteinte
Révolte de la tiédeur

        Et à l'intérieur, il y a comme un enfant qui danse et s'envole, comme un enfant qui s'affranchit, comme un enfant qui ose à nouveau espérer l'espoir. Il le sent qui piétine, là, dans son bas ventre, sur son estomac. Il le sent qui souffle sous les paupières, et alors il se rend compte qu'il est amoureux, il ne sait pas de quoi mais il est amoureux. Peut-être des branches qui se balancent ou de l'herbe qui ploie. Peut-être du renouveau ou des caresses de la chaleur.

La nuit s'est éteinte
Au fond de ses poumons
La nuit s'est éteinte
Ne restent que les étoiles

        Il a envie. Envie de courir, rire, pleurer, exploser de colère, et pleurer, et rire, et enlacer, enlacer tout le monde, et exploser de colère, et pleurer, et sauter sur place, et envisager de grandes petites choses, et rire, et tout ça en même temps, éprouver sa multitude et vivre, vivre, vivre.
         Et il y son rythme qui bat dans ses oreilles, son rythme intérieur, et les pieds qui tournent sur les pédales, et la musique qui afflue dans ses veines.

La nuit s'est éteinte
Au fond de ses poumons
La nuit s'est éteinte
Transcendance  

Dans les corps souffle le ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant