Ensemble

✅ Chapitre 5

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"C'est impossible dit la fierté,
C'est risqué dit l'expérience,
C'est sans issue dit la raison,
Mais essayons murmure le coeur."

William Arthur Ward

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- Il y a un camp de Révoltés éminent là-bas, répondit-il.

Arcas s'adossa à un arbre. Il mourait d'envie de rejoindre le parc régional à quelques pas pour se transformer. Il ressentait le besoin primitif de courir vite, de montrer sa force, mais il savait à quel point ce type de pensées était arriéré. Il n'était pas qu'un animal, il était aussi un homme. Cependant, il avait parfois du mal à gérer les crises de son côté animal. Un peu comme les adolescents avec les hormones.

- Ah ! s'exclama Akheane. Je vois. Nous serons protégés ?

Akheane espérait sincèrement que ce serait le cas. Elle avait beau apprécier de vadrouiller avec Arcas, le danger en soit ne l'intéressait pas tant que ça. Ce qu'elle aimait, c'était l'aventure ! Elle reconnaissait que c'était un peu naïf de dire cela car l'aventure n'est plus de l'aventure sans danger. C'est une promenade.
Arcas, quant à lui, était frappé par la naïveté de la jeune fille. Ils n'étaient en sécurité nulle part. Alastor les cherchait sûrement déjà pour les tuer à l'heure qu'il était. Ils ne seraient plus menacés qu'à partir du moment où eux-mêmes menaceraient l'ennemi.
Ce qu'il fallait pour être en sécurité, c'était rassembler le plus de Révoltés possible, faire une armée et passer à l'attaque. Cependant, il était quasiment certain qu'Akheane détesterait ce côté agressif de lui-même. C'est pour cela qu'il répondit d'une voix douce et calme, rassurante, son regard se noyant dans la douceur des yeux de la jeune fille et la beauté de son visage :

- Akheane, murmura-t-il, il faut que tu saches que nous ne sommes en sécurité nulle part. Peut-être même qu'il n'y a plus rien là-haut. Peut-être que le camp des Révoltés n'est plus qu'un champ de ruines à l'heure qu'il est.

Akheane baissa les yeux en pinçant les lèvres et se remit en marche. Elle était déçue. Elle aurait aimé se sentir en sécurité. Quoique... Elle se sentait déjà protégée avec Arcas. Il était si impressionnant qu'il aurait fait fuire un grizzly. En parlant de grizzly, il lui avait bien dit qu'il venait du territoire des métamorphes ursidés, qu'il était auparavant le bras droit d'Ursaf, l'ancien chef, mais elle ne savait toujours pas ce qu'il en était de sa transformation. Sûrement un ours d'après sa provenance.
Elle aurait également aimé savoir où était exactement situé ce camp de Révoltés. Il fallait qu'ils regardent l'itinéraire à suivre. Pour l'instant, il y avait peu de chances pour qu'ils se trompent, mais elle ne savait pas à quelle distance au Sud le camp se trouvait.
Arcas lui emboita le pas en fourrant ses mains dans ses poches. Il boitait imperceptiblement, les sourcils froncés et la mâchoire crispée.
Pas parce qu'il avait mal, mais parce qu'il était furieux. Furieux après Alastor, qui était mort il y a plusieurs millénaires, et qui, par on ne sait quel moyen, avait réussi à revenir à la vie sans être invoqué. À moins qu'un fou ne l'ait fait?

De toute façon, c'était le risque de vivre dans un régime dictatorial, comme le savaient toutes les créatures.
Il était certain qu'il fallait que cela change, mais chaque personne au pouvoir disait à chaque fois vouloir le bien, et le peuple, naïvement, y croyait.
C'était lui qui avait tué Alastor la première fois. En le regardant droit dans les yeux, comme il se plaisait à le faire avec tout le monde, car il savait que ce ne serait pas lui qui baisserait le regard en premier. Les gens n'arrivaient tout simplement pas à soutenir son regard incroyablement perçant et déstabilisant.
Sans s'en rendre contre, il s'était mis à fixer le profil d'Akheane qui semblait fatiguée. Il ne s'était pas non plus rendu compte que le soleil se levait pour accompagner leur marche vers la liberté, teintant le ciel de couleurs violacées et orange.
Avec un peu de recul, il était presque content d'être là. Et de l'avoir trouvée. Akheane. Il ne l'aurait sûrement jamais rencontrée dans d'autres circonstances. Et pourtant...
Akheane se tourna vers lui car elle se sentait observée. Elle croisa son regard bouleversant et il détourna ses yeux droits devant lui, comme pris en faute.