✅ Chapitre 23

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C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour.

Albert Camus

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- Tu sais, si je ne t'ai pas parlé à travers le lien durant ta captivité, c'est parce que j'avais peur qu'Alastor ne découvre mes doutes, annonça l'ours-garou. Il n'aurait pas pu m'offrir sa confiance s'il l'avait découvert car... si tu meurt, je meurs...

Il guetta la réaction d'Akheane, mais elle avait la tête baissée sur sa tasse, aussi il ne parvînt pas à voir si elle était furieuse.

- C'est pour ça que j'ai complètement bloqué le lien mental.

-D'accord, murmura-t-elle d'une petite voix.

Elle en avait marre de toujours crier et protester. C'était fait et elle ne pouvait rien changer à ce qu'il s'était passé. Elle avait plus à gagner en profitant de l'instant, car ils allaient risquer leur vie d'ici peu, et qui sait ce qu'il pouvait se passer.

La jeune femme comptait profiter des gens autour d'elle tant qu'elle pouvait le faire. Après cette grosse journée, elle n'était même pas fatiguée. C'était certainement grâce au sang du métamorphe qu'elle avait ingéré le matin même.

La jolie brune releva la tête en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille et en serrant les lèvres comme elle le faisait si souvent.
Ses yeux gris sondèrent Arcas. Il semblait fatigué. C'est vrai qu'elle n'avait pas autant besoin de dormir que les autres. Il avait l'air d'attendre une sentence. Il la regardait attentivement.

L'ours-garou était vraiment beau. Akheane n'allait pas mentir et dire que c'était la première fois qu'elle le remarquait, mais cela la frappait particulièrement à cet instant. Ses yeux verts la transcendaient, comme à leur habitude. Elle jalousait presque les cils épais et recourbés de l'homme, qui lui donnait ce regard dévastateur.

Mais, là ne résidait pas son principal charme. En effet, son visage aux traits fins ne cessait de l'impressionner à paraître si dur. Elle baissa un instant les yeux vers la bouche du mercenaire. Cela dura si peu de temps qu'Arcas crut avoir rêvé. Ses cheveux bruns avait poussé, et sa barbe également, le vieillissant de quelques années. Ainsi, la doctoresse aurait pu lui donner une bonne trentaine d'années, alors que rasé, il en faisait vingt-cinq.

Soudainement, il abattit sa tasse sur la table, l'air agacé, puis il passa une main dans sa crinière.

- C'est tout ? s'exclama-t-il. Tu ne dis rien ?

À son tour, la jeune femme posa son reste de thé sur la table violemment, et se redressa en croisant les bras. Son air sévère aurait presque pu impressionner le métamorphe. Presque.

- Non ! répliqua-t-elle. Par contre, je veux bien que tu me parles de cette histoire de marquage.

L'ours-garou se figea. Il poussa la table sur le côté et s'accroupit devant Akheane. Même ainsi, il était à peine plus petit qu'elle. Elle le laissa faire, curieuse de savoir ce qu'il préparait. Il posa une main sur un des genoux de la jolie brune, et l'autre vînt replacer une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille avant de se poser sur sa joue.

Son toucher était aussi doux qu'une plume, mais brûlant d'une fièvre de désir dévorante. Le mercenaire soupira alors qu'elle retînt son souffle.

- Je ne pense pas que ce soit une pratique qui t'intéresse, déclara-t-il. C'est arriéré et...

- Je veux savoir ! s'écria-t-elle.

Arcas se râcla la gorge. Rien que le fait de savoir qu'elle s'interressait au marquage lui donnait très envie d'y procéder. Immédiatement.

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