Chapitre 1

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Image : Robin Dunbar, interpreté par Niclas Gillis.

La journée ne pouvait pas être plus fatigante pour un premier jour de rentrée dans un nouveau lycée. Elle n'y connaissait absolument personne, et c'était la première fois en deux mois de vacances d'été que la jeune Oria ne s'était pas réveillée à sept heures du matin. Le réveil avait été particulièrement dur. Elle avait passé seule le court trajet en bus et était rentrée au soir avant sa mère, vers dix-huit heures. Oria s'était affalée sur son lit en rentrant. Ses muscles étaient fatigués, et elle ne se sentait pas d'attaque pour tenir debout une minute de plus. Elle était assez dégoutée de cette première journée dans son nouveau lycée, pour une simple raison : Oria détestait être seule, c'était comme un cauchemar pour elle. Sans personne à qui parler, elle ne trouvait aucun intérêt à cette journée. Surtout que ce changement d'établissement était le choix de sa mère, et pour cela elle lui en voulait. Elle se rappela alors de ce matin même, d'une discussion assez froide avec sa mère.


"- Tu sais au moins pourquoi je l'ai décidé ?
- ...
- La psychologue m'a recommandée de te changer de lycée après ce qu'il s'est passé. C'est pour ton bien Oria."
Sa mère la regardait d'un air mi-tendre mi-désolé, comme une tentative d'approche.

Depuis quelque temps, Oria et sa mère sont en froid car elle lui reproche de l'avoir éloignée de ses amies. En effet, après un violent accident de voiture avec son père en Janvier, la jeune fille est tombée dans le coma pendant presque trois mois. Elle s'en est sortie miraculeusement, malgré une énorme blessure au ventre et des coups parsemés sur le crâne. Pendant ces trois mois, les médecins ne pensaient pas qu'elle survivrait à tous ces chocs, mais Oria a survécu, en cicatrisant incroyablement vite. Cela a guérit l'angoisse de sa mère qui est à présent soulagée de retrouver sa magnifique jeune fille de presque dix-sept ans. Mais malgré les diverses approches timides de sa génitrice, Oria restait impassible. Elle lui en voulait d'avoir choisit, comme sa "psychologue" l'avait souhaité, de lui changer entièrement sa vie jusqu'à changer de lycée.

"- Sauf que ce n'est pas comme ça qu'on va réussir à m'aider à retrouver une vie normale !
- Alors que veux-tu que je fasse ! Ce n'est pas simple pour moi non plus tu le sais.. J'ai vécu trois mois dans l'espoir de vous revoir tout les deux vivant après cet accident ! Et trois mois seule, c'est horriblement long..."

Oria partait après avoir avalé son déjeuner. Sa mère restait seule dans la maison, triste après cette violente conversation. Oria savait combien son père lui manquait, car contrairement à elle il n'était pas encore sorti du coma. Il avait été plus blessé physiquement par l'accident que sa fille. Mais la jeune brune n'osait pas, ne montrait pas ses sentiments, et se renfermait lorsqu'on évoquait le nom de son père. Ce changement chez sa fille avait suscité l'incompréhension pour sa mère, et elle était triste de ne plus reconnaître la jeune Oria toujours souriante, agréable et ouverte d'esprit. Elle avait considérablement changé en une personne plus introvertie, plus méfiante.
C'est en partant de chez elle que la jeune brune ne prêtait pas attention à ce que sa mère avait pensé tout haut, tout en susurrant, lorsqu'elle avait franchit le pas de la porte.

- "Ce que tu ne sais pas, c'est les jours à l'hôpital que je passais à attendre que tu reviennes à la vie..."

Oria soupira à cette pensée. Elle aimait beaucoup sa mère, parce qu'elle l'avait aidé pendant ses vacances à retrouver une vie normale, à se souvenir de tout ce que son accident lui avait fait oublié de sa vie. Il était vrai que certaines parties de son cerveau étaient troubles après cela : certains souvenirs de son enfance qu'on lui citait toujours à chaque repas de famille, des personnes, des mots ou bien de simples formules de mathématiques... Elle avait oublié certaines choses à cause de cet événement de sa vie, qui pourraient lui être utile dans le futur. Il lui était évident que sa mère veuille l'aider après cet accident, mais pour elle rien n'était pire que de perdre ses amis de son ancien lycée. Malheureusement dans sa tête, leurs visages étaient flous et elle ne se souvenait pas de ces moments qu'elle a eu avec ses amies. Mais étrangement Oria ressentait quelque chose en pensant à elles. Un sentiment qui lui semble être de la tristesse, un manque considérable, ou peut être de la nostalgie. Cela lui faisait mal. Pour elle, il était plus dur de "changer de vie" que de "reprendre le cours de sa vie normale", c'était deux choses différentes.
Oria songea encore à cette journée. Elle savait qu'elle allait avoir du mal à se faire des amis dans ce nouveau lycée, mais malgré tout il fallait qu'elle y parvienne. Elle se souvenait alors de la fille qui était restée à côté d'elle pendant les cours. C'était une fille presque taillée comme un mannequin, aussi fine qu'elle, avec de fins cheveux blonds vénitiens et de grands yeux gris, du nom de Abby Robsen. Elle lui avait dit qu'elle venait de Virginie, près de Richmond, et qu'elle était toute nouvelle ici. Oria la trouvait adorable et sans se le cacher, elle aimerait la connaître un peu plus.
Elle soupirait encore, les joues écrasées sur son coussin. Soudain, elle entendait la sonnerie de message de son téléphone. La jeune brune s'empressait d'aller lire le message, et dans un mouvement de frustration elle courbait le dos, en voyant que le message venait de sa mère.

We are surnaturals [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant