We are surnaturals [Tome 1]

Chapitre 12

- Je… je ne sais pas quoi te dire. lança t-elle en apparaissant dans l’encadrement de la porte de chambre.
Le jeune blond, assit sur le lit, lui fit signe de venir. Oria s'exécuta. Elle portait l’odeur de la chaleur humide de la douche mélangée au savon. Ses cheveux étaient humides et coiffés, la longueur de ses mèches reposant le long son dos. Seul une serviette cachait le milieu de son corps propre et nu.
- Dis moi tout.
- Mais c’est si… compliqué, et il y a tellement de choses…
- Alors raconte moi tout depuis le début. Je te croirais, moi. Jamais je ne penserai que tu es en train de me mentir, si c’est ce que tu penses. J’ai tout vu de mes yeux, je n’ai aucune raison de ne rien croire, répondit-il d’une voix calme.

 Oria le fixa. A son grand étonnement, il était toute ouïe. Elle soupira et décida de raconter tout ce qu’elle enfermait dans sa tête depuis si longtemps. Toutes ces choses devenaient impossibles à gérer seule. Il fallait qu’elle dévoile tout un jour, alors elle décida que ce serait à son meilleur ami.
- Tout à commencé, je crois, le soir de mon accident. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais il est arrivé.. quelque chose. Mon père a dit avoir vu une lumière orangée surgir du ciel, pendant l’espace d’une seconde. Il a dit qu’elle est arrivée sur moi, puis est repartie aussitôt. Trois mois plus tard, je me suis réveillée de ce coma. Je n’avais aucun souvenirs de l’accident. J’ai eu du mal, comme tu le sais à me réhabituer au monde. Puis je suis arrivée en seconde année dans ce nouveau lycée. Je ne connaissais que toi. C’est là que les ennuis sont arrivés. J’ai commencé à remarquer que mes … “aptitudes humaines” s’étaient étrangement développées par rapport à ce qu’un “vrai” humain peut accomplir. Je cours plus vite, je sens des odeurs plus fortes, des odeurs que je n’avais jamais senties auparavant. J’ai plus de réflexes, j’en devenais imbattable au hand ball. Et si je le veux aussi, je peux écouter les battements de ton coeur.
 Elle s’arrêta un instant pour reprendre sa respiration et continua.
- J’ai vécu un cauchemar et deux visions, sûrement très importantes.
- Qu’est ce que tu voyais dans celles-ci ?
 Oria releva la tête et s’imagina ce qui restait dans ses souvenirs. Elle lui raconta tout ce qu’elle avait vu d’abord dans son cauchemar, la nuit de son troisième jours au lycée de Pittsfield. Elle lui parla de l’arbre, de cet endroit dont elle avait du mal à se souvenir, puis du cerf, du joyaux orange, de l’oiseau de feu, le visage de son père... etcetera.
- Lors de ma première “vision”, j’avais l’impression de revivre mon accident. J’ai d’abord eu la sensation qu’on me tranchait le ventre, puis je suis tombée et j’ai crié. La douleur semblait tellement réelle. Je voyais que je saignais et j’ai compris que j'hallucinais. J’ai reconnu notre vieille mustang noire retournée, les vitres cassées… J’ai revu ce même cerf, debout sur un talus qui me fixait. Et plus rien. Je crois que le pire de tout, c’est que c’est à cause d’un cerf que nous avions fait un accident. A la seconde vision, reprit-elle, j’ai failli me faire écraser par une voiture en me rendant chez toi. Je n’ai jamais voulu t’en parler. Au moment où la voiture s’est arrêtée à quelques centimètres de mes genoux, j’ai eu une sorte de “flashback”. J’ai tout de suite fait le lien, plus tard, avec ce que m’avais dit mon père. J’ai vu mes mains tachées de sang, j’étais à terre. Puis une masse orangée m’a percuté. J’ai ressenti une douleur atroce dans mon cou, comme si cette chose m’avait arraché la peau, et puis c’était fini. Toutes ces images avaient défilées à une vitesse effroyable, en l'espace de quelques instant.
 La jeune brune releva les yeux vers son meilleur ami qui la regardait avec des yeux brillants. Il était silencieux et semblait réfléchir.
- Toutes ces choses ont un lien… Je pense qu’elles peuvent m’aider à comprendre, reprit-elle.
- Hm.. oui, répondit-il. Il semblait perdu dans son regard vide. Seul la lueur de la pleine lune qui investissait sur les murs de sa chambre reflétait dans ses yeux.
- Il y aussi une autre chose.
- Quoi donc ?
La jeune brune se leva et se mit à chercher après le fameux collier. Elle le trouva sur son bureau, éclairé par le peu de lumière qu’il y avait dans la chambre. Elle se rassit et tendit le collier à Robin.
- Il te dit quelque chose ?
Le blond prit le bijou dans sa main et l’examina attentivement. Il retroussa ses lèvres et son menton avant de répondre.
- Un collier avec une pierre ambrée.. Je ne connais personne pouvant porter ça. Je l’avais seulement remarqué sur toi, sans me poser de question.
- Il appartient à Selene Lawrence.
Il se tourna vers elle, sidéré.
- Tu veux dire, notre professeur de littérature ?
- Elle même.
Il la regarda d’un air dubitatif en plissant les yeux. Oria se mit à soupirer.
- Non je ne l’ai pas volé, si c’est ce que tu te demande. Et d’ailleurs là, c’est un autre mystère.
- Comment tu l’as eu ?