We are surnaturals [Tome 1]

Chapitre 19

- Tu la trouves comment ?
Chaque pièces avaient été chacune aussi chaleureuses les unes des autres. Quand il avait ouvert les six différentes portes de cette maison en bois, la décoration et l'emplacement des meubles l'avaient laissée bouche bée, tant tout était magnifiquement propre, beau et moderne.
- Mais... c'est chez toi ? s'écria t-elle. Non, c'est pas possible. Parce que, si ma mère venait ici elle en deviendrait rouge de jalousie !
- A ce point ? dit-il en souriant et en s'affairant dans la cuisine.
- Absolument ! Je suis étonnée.
Je dirais même subjuguée, pensa Oria pour elle-même.
Il émit un rire fier et la remercia.
C'était plutôt rare de rencontrer quelqu'un qui avait un tel goût pour la décoration, surtout chez un jeune homme comme Kieran. De plus, lorsqu'il lui avait montré la chambre tout au bout du petit couloir, il n'y avait pas l'ombre d'une chaussette sale ou de vêtements qui traînent. Tout était propre et impeccable. Oria commençait même à en douter, il avait sûrement préparé son coup, tant c'était impossible.
- Tu vis seul, au milieu de la forêt ? demanda t-elle en haussant de la voix, à l'autre bout du salon.
- Oui, répondit-il avec calme.
- Oh, j'imaginais que tu vivais chez tes parents.
Il ne répondit pas à cette question imprudente et préféra éviter celle-ci. Oria eut la curieuse impression d'avoir touché un point qu'il ne fallait pas aborder.
- Tu souhaites quelque chose ? Du thé, du café, du chocolat chaud... lui proposait-il.
Le terme "chocolat" envoûta son petit coeur de flammes.
- Une tasse de chocolat chaud s'il te plaît, répondit-elle d'une voix mielleuse.
Alors elle s'avança vers la cuisine après avoir finit sa deuxième petite excursion dans le salon de la maison. Elle avait été étonnée par le nombre de films en blu-ray qu'il gardait sur des étagères tout autour d'une grande télé écran plat, et était déjà lovée dans le confort moelleux du canapé caramel en forme de "L" arrondi.
La cuisine quant à elle, était plus étroite que celle de sa mère. Malgré tout, les meubles étaient à peu près les mêmes que chez Oria, aussi moderne mais toujours dans ce ton lambrissé qui composait la globalité des teintes des meubles et du reste. Enfin, ce qui plaisait énormément à la jeune brune, c'était le petit bar qu'il y avait à l'entrée de la pièce, donnant sur la cuisine et proche de la porte d'entrée. C'était absolument agréable de prendre un petit déjeuner ici. Elle s'asseya sur l'un des tabourets blanc, et pivota sur celui-ci comme une enfant, en discutant avec Kieran. Lorsqu'il finit de préparer son chocolat chaud, il l'apporta dans un petit plateau avec sa tasse à lui aussi. Il semblait s'être préparé du thé à la menthe et à la réglisse, vue l'odeur qui avait piqué le nez d'Oria.
- Parle moi un peu plus de toi, lui demanda t-il en s'asseyant juste en face d'elle sur le bar.
- Eh bien, je n'ai pas grand chose à dire... dit-elle avec regrets.
- Raconte moi d'abord, comment as-tu fini par comprendre que tu étais un phénix ?
Oria se mit à souffler du nez en souriant par amusement.
- Ça va être un peu long à décrire... Mais si tu veux tout savoir alors, commençait-elle en prenant son souffle, tout a commencé par...
Et Oria se mit à lui raconter tout depuis le début : ses premiers "symptômes", en passant par ses rêves et ses visions, puis lorsqu'elle a appris que son père était revenu de son coma et qu'elle s'était retrouvée dans la cave, avec une inconnue, alors que son corps était totalement pris par le feu. Oria prit même le courage de lui raconter lorsque Robin l'a aperçu sous sa forme de phénix, dans sa propre salle de bain. Elle lui racontait absolument tout, sans oublier un seul détail. Après tout, Kieran semblait absolument adorable et compréhensif, et s'il pouvait être là pour l'aider... autant lui raconter toute sa vie. Malgré qu'elle se sentait ennuyante comme la pluie à ne parler que d'elle, le merveilleux garçon en face d'elle sirotait son thé en ne ratant pas une seule de ses paroles, riant par-ci par-là à certaines de ses répliques. Et rien n'était plus beau que son sourire, ni même une constellation d'étoiles dans le tableau noir de la nuit.
- Il faut bien le dire, ton amis m'avait beaucoup cherché. Et ce jour là je n'étais pas du tout d'humeur à me laisser agacer, dit-il en haussant les sourcils. J'étais tout de même un peu désolé après lui avoir flanqué le coup de poing de sa vie...
Oria le fixa avec des yeux plissés, avant de secouer la tête.
- Et lui te déteste plus que n'importe qui d'autre dans ce lycée !
Il émit un rire fortement compréhensif.
- Je me doute bien, il devait penser que j'étais un psychopathe à te surveiller comme ça.
Elle releva les yeux vers lui.
- Tu... tu me surveillais ? s'étonna t-elle, alors qu'elle le savait parfaitement. Son art était de déjouer chaque mystère qui tournait autour d'elle.
- Oui, je... j'étais obligé. Dès le premier jour cette année, j'ai senti que quelque chose de différent d'avant régnait dans ce lycée, dans cette ville. J'ai cherché, puis j'ai vite compris que c'était toi. Tu dégageais déjà tant de chaleur et de puissance, avant même d'avoir appris que tu étais différente.
- Et tu utilisais tes yeux de... de loups dans le lycée ? demanda t-elle en repensant aux premiers jours, lorsqu'un matin à la bibliothèque elle avait cru apercevoir deux iris rouges.
- Hm hm... Je veillais à ce que tu ne sois pas seule face à ce que tu es. Je pensais que tu en étais consciente, mais apparemment non. Tout s'est confirmé il y a quelques jours, lorsque j'ai du faire force. D'ailleurs, je suis désolé de t'avoir traumatisé, dit-il en faisant allusion à l'autre jour dans les vestiaires.
Elle éclata de rire.
- Ce n'est rien. Je crois que le plus traumatisant que j'ai vécu jusqu'ici, c'est la première fois que j'ai vu mon corps en feu. C'était...
- Étrange ?
Des images de ce soir là lui revinrent en tête, alors que ses yeux plongèrent dans le vide.
- Oui, étrange... J'avais l'impression d'être dans un rêve, que ce n'était pas réel, répondit la jeune brune d'une voix songeuse.