Chapitre 6

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Mercredi, les élèves du lycée de Pittsfield n’ont cours que le matin. A vrai dire, c’est un lycée pas très grand. C’est ce qui enchantait Robin qui avait l’air de super bonne humeur aujourd’hui. Cependant, il était comme ça pour autre chose. Il avait décidé de changer de classe pour venir dans celle d’Oria, Jeff et Abby. C’était impossible pour lui de rester sans eux. Et par chance, le directeur avait accepté.
Le blond arriva en courant vers ses amis, déchaîné à cette heure du matin. Il lança une grosse tape sur l’épaule de Jeff. Les deux garçons se racontaient des choses assez débile, ce qui fit pouffer Abby. Cette dernière se tourna vers Oria qui elle, n’avait pas l’air très enthousiaste et semblait ailleurs.
- Ça va pas Oria ?
La jeune brune se tourna vers son amie et lui fit un sourire.
- Oh, si, je vais bien !
Abby ne répondit pas mais la regarda d’un air douteux. Oria cachait quelque chose, c’était sûr pour elle. Les quatres adolescents avaient cours de littérature ensemble à la deuxième heure. Pendant toute l’heure de cours, Oria se sentait bizarre. Elle avait tellement chaud, alors qu’en cette période d’octobre les températures avaient considérablement baissé. Et puis… elle avait l’impression de ne pas avoir assez dormi, tant elle avait chaud même dans son sommeil. Elle n’avait pas l’envie de venir au lycée mais sa mère l’avait encouragée à y aller tout de même, et lui avait dit qu’elle avait sûrement un petit “coup de blues”. Mais c’était pire que ça pour elle. On aurait cru qu’elle était malade, mais sans symptômes apparents, simplement… elle ne se sentait pas elle-même. A la sonnerie, Oria rangea en vitesse toutes ses affaires dans son sac, et suivit ses amis vers la sortie pour aller en cours de maths, mais quelque chose la retint. Une main chaleureuse et incertaine venait doucement d’attraper son poignet.
- Oria, je pourrais te parler une minute ?
 Elle reconnut la voix de Mme Lawrence qui était sa professeur de littérature. Sa voix était si douce et tranquille. Oria la fixa un instant, en attendant que tous les élèves sortirent de la classe.
- Tu m'as l'air totalement... ailleurs aujourd'hui. Quelque chose ne vas pas ?
 Un calme incroyable régnait autour d'elle, dans sa voix, dans ses gestes... Il y avait quelque chose de confiant en elle, mais Oria ne savait pas d'où ça venait. Peut être dans ses yeux... Ils étaient d'une couleur ambrée magnifique.

- Euh... non tout va bien, mentit Oria.
- Je préfère. Si quelque chose ne vas pas, tu peux venir me voir d'accord ?
- Oui bien sûr ! répondit Oria, un léger sourire hésitant sur les lèvres, en partant pour son autre cours.

 Mme Lawrence n'était pas comme certains professeurs qui se foutaient des élèves, s'ils réussissaient ou non, s'ils allaient bien ou pas. Elle s'assurait que tout le monde se sente bien ici, pas seulement dans son cours mais aussi dans le lycée.

 La professeur la regarda partir d’un air très dubitatif et inquiet. La jeune brune était quelque peu en retard pour son prochain cours et ne vit pas ses amis dans le couloir. Elle chercha la salle, en indépendance, alors que personne n’était dans le couloir à part elle. Soudainement, la jeune brune eut un énorme vertige. Elle se rattrapa sur le mur, puis regarda derrière elle s’il n’y avait personne. Les couloirs était toujours déserts. Son regard se posa sur le sol qui à présent eut l’air d’être la vue de depuis un gratte-ciel, ce qui lui donna la nausée. Oria s’abaissa en fermant les yeux et portant sa main à la bouche. Une larme chaude coula de ses yeux brillants. Elle ne prit pas moins d’une seconde pour décider d’aller se réfugier aux toilettes les plus proches. Arrivée dans celles du rez-de-chaussée, haletante, elle s’appuya sur un des lavabos et se lava le visage à l’eau froide pour se réveiller et se refroidir. Son corps était incroyablement chaud. Puis subitement, elle ressentit une horrible douleur dans son cou qui la fit gémir, pour ne pas crier. Oria ne se sentait peut être pas très bien, mais ne voulait surtout pas attirer l’attention de quelqu’un qui passerait à côté des toilettes. La douleur disparut aussi vite qu’elle était apparue, et la jeune brune passa sa main froide et humide sur l’arrière de son cou. Il lui semblait que c’était sa cicatrice, qui était si chaude au toucher. Elle releva la tête et renifla. Son reflet dans le miroir était vraiment inquiétant. Sa peau était rouge tant elle avait chaud, ses quelques mèches mouillées… Mais ce n’était pas son apparence qui avait attiré son regard, c’était ses yeux. Ils étaient si brillants, inhabituels. Soudain elle crut voir le tour de ses pupilles virer à l’orange pendant un instant, comme du feu. Comme des braises qui jaillirent dans ses iris pour disparaître dans l’obscurité de ses pupilles. Oria recula du miroir, subjuguée, croyant qu’elle avait rêvé. Ce n’était pas possible, c’était si irréel. Elle avait forcément rêvé. Elle mit quelques secondes à reprendre ses esprits et se brusqua lorsqu’elle sentit son téléphone vibrer. C’était Abby qui lui avait envoyé un message en douce.

We are surnaturals [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant