- Je crois que j’ai… des souvenirs d’un moment trouble de ma vie... Ce sont des images enfouies dans ma mémoire.
- Tu veux dire euh.. des souvenirs… ?
- Une fois c’était dans un rêve, puis une autre fois hier, tu te rappelle ?
- Oui tu es tombée et tu t’es évanouie.
- Non, pas seulement. En fait j’ai ressenti une énorme douleur dans le ventre. Tu sais, comme si on me poignardait… C’était horrible, puis j’ai vu une voiture renversée et très abîmée.Abby passait la journée chez Oria ce week-end. Elles étaient toutes les deux assises sur son lit. Son amie portait un short, comme elle, et elle ne doutait plus de la taille de mannequin qu’avait la jolie blonde en regardant ses grandes et fines jambes parfaites. Elle la jalousait un peu. Depuis hier après-midi, lorsqu’elle a eut une crise presque traumatisante, la jeune brune se posait milles et une questions. C’est Abby qui a demandé de passer le week-end chez elle. Oria n’avait pas hésité à accepter. De toute façon elle avait envie de lui parler de quelque chose de difficile. De son passé.
Elle n’a pas parlé de son accident à qui que ce soit d’autre que la psychologue -qu’elle n’appréciait pas vraiment-, et à son meilleur ami Robin, mais vaguement. Il lui semblait qu’il y avait forcément un lien entre ce qui lui arrivait et son passé. On aurait dit que ses souvenirs refaisaient surface. Oria voulait demander conseil à la jolie Abby Robsen, son amie en qui elle avait une confiance indécise.
- Oria.. j’ai l’impression que tu caches quelque chose.. dit-elle incertaine.
- Non je ne cache rien… En fait j’ai du mal à te dire-
- Ce que tu penses, continua Abby d’un calme troublant.
Oria la regarda dans les yeux puis détourna le regard en se mordillant la lèvre. Rien de plus agaçant que de ne pas trouver les mots pour dire ce qui ne va pas.
- Mais tu peux tout me dire ! dit-elle comme si elle avait trouvé le malaise de son amie.Elle se lança.
- Il y a plus de cinq ou six mois je n’habitais pas encore ici à Pittsfield. Mon père m’emmenait à un tournoi de gymnastique d’après ce qu’on m’a dit. J’en faisais depuis mes sept ans. Sauf que nous ne sommes pas rentrés à la maison ce soir là. Un homme a appelé ma mère pour lui dire qu’on était très blessés car mon père venait de faire un accident. Puis, plus rien... J’étais dans le coma et j’y suis restée pendant au moins trois mois.
Abby l’écoutait avec tout le sérieux du monde.- Tu te souviens de l’accident ? Demanda t-elle après quelques secondes de silence.
- Pas vraiment.
- Je n’arrive pas à y croire… Cela a dû te faire un choc en te réveillant.
- J’étais perdue, je ne reconnaissais plus le monde autour de moi, sauf ma mère heureusement. J’avais oublié des choses, des souvenirs, des gens de ma famille, des amis…
- Et ton père ?
Son père… C’était un grand sujet sensible pour Oria. Le papa qu’elle avait toujours connu était un de ces "papa-poule" comme on dit. Un père qui s’occupait toujours de sa fille sans oublier un instant pour lui montrer tout l’amour qu’il avait pour elle. Lorsqu’on lui parlait de lui, Oria se souvenait de tous ces moments passés avec lui, et ça la tuait littéralement. C'est pour cela qu'elle avait peur d'en parler. Parce qu'elle savait qu'elle allait en pleurer et refusait de montrer son point sensible. Mais malheureusement, le destin en a décidé ainsi. Ses parents et elle vivaient une vie heureuse, jusqu’à ce qu’un accident leur arrache cette vie.
- Il est encore dans le coma.. Il a l’air de guérir doucement, son cœur bat toujours au même rythme. Je… J’ai très peur pour lui.
A ce moment Oria sentit sa gorge se nouer. Son père lui manquait plus que n’importe qui, et c’était chaque jours de plus en plus douloureux. Elle vivait dans l’espoir qu’un jour l'hôpital allait appeler pour dire que son père est réveillé du coma. A ce moment là, le mal serait fini. Ce cruel manque sera anéanti et Oria retrouverait une vie vraiment normale.Abby se pinça les lèvres et baissa les yeux. Oria pensa qu’elle l’avait rendue triste et se sentit coupable.
- Je suis désolée je ne voulais pas..
- C’est moi qui suis désolée Oria, je n’aurais pas dû te demander ça. Je sais que tout ça te fais du mal, mais c’est bien que tu m’en parles.
La blonde émit un sourire timide et la jeune brune le lui rendit. Elle avait les mains moites tant ce sujet était dur pour elle.
- Sinon, pourquoi as-tu décidé de m’en parler ? reprit Abby.
- C’est parce que hier j’ai revu des images de cet accident, quand j’ai fais une crise. Mais ce n’est pas la première fois… Il y avait aussi quand j’ai fais un rêve, j’ai vu son visage.
- Raconte moi tout en détail ce que tu as vu.
La jeune brune lui raconta point par point ce qu’il s’était passé pendant son rêve et lors de sa crise hier après-midi.
- Et donc tu penses que tout ça aurait un lien avec des souvenirs enfouis de l’accident ?
Abby prit un air curieux et réfléchit.
- Oui, il y a de grandes chances, dit Oria. Mais qu’est-ce que pourrait représenter cet oiseau de feu que j’ai vu ?
- Hm… Je ne suis pas vraiment douée en interprétation des rêves, mais le phénix pourrait peut être représenter un nouveau cycle de ta vie qui commence : le déménagement, les nouvelles têtes, le nouveau lycée, tes nouveaux amis…
Oria avait l’impression que ses idées s’étaient éclaircies. Elle n’y avait pas pensé mais c’était une forte possibilité.
- Et cet oiseau t’empêchait d’avancer pour voir ton père parce qu’au fond tu penserais que toutes ces nouvelles choses servent à oublier ton père, ce que ton cœur ne peux pas.
Abby était vachement forte en interprétation des rêves, Oria n’en doutait pas. Il était vrai que cette nouvelle vie lui faisait du bien : elle avait réussi à se faire des amis, à se plaire dans ce nouveau lycée et sa nouvelle maison était superbe. Mais au fond d’elle, un mal-être intérieur s’était logé, et c’était le manque de son père.
- Par contre le cerf, je ne sais pas… lança Abby avec un sourire désolé.
- C’est un cerf qui a fait dévier la voiture, répondit doucement un voix extérieure.
Les deux filles se tournèrent vers la porte qui était entrouverte. La mère de Oria se tenait debout, un sourire timide aux lèvres.
- Maman ?
- Il y avait une voiture qui vous suivait. Ils ont vu ce qu'il s'est passé. L'animal est sorti d'un angle mort, près d'un virage. Il s'est arrêté net en voyant la voiture de Dean, et ton père à tenté de l'éviter mais il a dévié et la voiture a roulé en tonneau dans la descente, hors de la route.
Elle avait la voix qui tremblait, ses souvenirs étaient beaucoup trop tragique, trop douloureux. Pourquoi ne lui avait-elle jamais dit ? Oria se sentait tellement coupable depuis ce jour, elle pensait que c’était elle qui avait distrait son père en lui parlant sur la route. Elle ne pu empêcher les larmes de monter à ses yeux et de dévaler ses joues. C'était comme incontrôlable, le manque et ce semblant de regret qu'elle avait étaient bien trop fort, elle ne pouvait se retenir de montrer ce point faible qui l'écrasait.
- Je suis désolée de ne pas te l’avoir dit avant ma chérie, ça a été vraiment dur pour moi d'accepter tout ça. J’ai vraiment cru que je vous avait perdu tout les deux…Elle prit sa fille dans ses bras. Elle avait les joues rouges et les yeux noyés de larmes elle aussi. Oria se sentit soulagée. Elle voulu se réconcilier avec sa mère à présent parce qu’elle devait surmonter cela avec sa mère.
Abby sourit. Elle était contente de les voir se parler normalement, sans disputes. Elle savait qu’il y avait un froid entre elles.***
Oria effaça son chagrin qui eut légèrement fait couler le mascara sur ses joues. Abby était adossée sur l'entrebâillement de la porte en l’attendant.
- Tu peux me tenir les cheveux pendant que je me rince le visage ? demanda Oria.
- Oui bien sûr.
Abby prit ses cheveux d’un côté et les tint pendant que son amie se rinça le visage à l’eau froide. En poussant ses mèches sur la gauche, elle vit la marque que la jeune brune avait dans son cou. Elle passa ses fins doigts sur celle-ci. En se relevant, Oria la remercia pour son aide et s’essuya le visage. Elle laissa tomber la serviette et vit Abby qui la fixa les sourcils froncés.
- Quoi ?
- Qu’est-ce que t’as dans le cou ?
- Euh… rien pourquoi ?
Elle analysa son cou dans le miroir et ne pensa pas tout de suite à la cicatrice qu’elle portait. Son amie se mit derrière elle et repoussa ses cheveux d’un côté pour mieux voir. Oria écartait les lèvres pour dire quelque chose mais ne trouvait pas les mots.
- Elle est horrible cette cicatrice..
- Je… Ouais je sais c’est pas très beau à voir. Je ne sais pas ce que c’est, les médecins m’ont dit que c’était une cicatrice de mon accident mais ils ne m’ont rien dit d’autre. Ce que je sais, c’est qu’elle me brûle parfois.
Abby se mit à rire bêtement et mima quelque chose en sortant de la salle de bain.
- Tu-sais-qui t'as lancé un sort ! Sauf que ce pauvre idiot s’est loupé !Quand la brune comprit ce à quoi elle fit référence, elle pouffa de rire.
- N’importe quoi, lança t-elle en secouant la tête.
Au fond elle ne voulait pas s’attarder plus sur le sujet. Oria ne savait rien de plus sur cette affreuse marque dans son cou et espérait d’ailleurs qu’elle allait s'effacer un jour. C’est ce qu’avaient dit les médecins en tout cas.
Dans la soirée, la mère de la jeune brune avait préparé un bon plat et un gâteau maison. A trois, elles avaient passé une bonne soirée autour de la table, et sa mère avait beaucoup apprécié Abby. Elles avaient parlé de choses qui se concentrent autour du lycée, notamment de Robin et Jeff, et de pleins d’autres choses.
Plus tard, Oria et Abby se jetèrent sur le lit après avoir regardé un film d’horreur. Elle était contente que son amie apprécie elle aussi ce genre de films qui étaient ses préférés.- Oh ! J’avais complètement oublié. J’ai ramené du chocolat en barre pour toutes les deux. Tu aimes au moins ?
- Oh mon dieu. Tu es sérieuse ? Je vais tout manger ne me donne pas ça, répondit Oria.
Abby secoua la tête en souriant de sa remarque ironique.
- Allez tiens, dit-elle en lui tendant la moitié de la plaque.
Pendant toute la soirée les deux amies se racontèrent des anecdotes et rirent aux éclats.
Rien qu’à deux à jacqueter comme des oiseaux de basse-cour, on aurait dit que la chambre d’Oria était devenue un poulailler. Puis les filles continuèrent jusqu’à presque deux heures du matin, où elles s’endormirent._______________________________________
Hey ! Bon je sais ce chapitre est vraiment pas terrible. En plus j'ai mis du temps à le poster, à cause des cours x: j'en suis sincèrement désolée, je me rattrape au prochain chapitre promis ! ;)
Que pensez-vous des interprétations d'Abby sur les rêves d'Oria ?❤
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We are surnaturals [Tome 1]
FantastiqueEst-ce qu'un accident pourrait faire de nous quelqu'un de différent ? C'est après trois mois de coma que Oria Fitzgerald se retrouve dans un tout nouveau lycée, loin de sa vie d'auparavant. La jeune fille va devoir se faire à sa nouvelle vie forcée...