Chapitre 3

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Image : Jeff Arsen, interprété par Jordy Baan.


Elle ouvrit les yeux. Elle était à terre, l'air était froid. Le vent, le sol... tout était froid autour d'elle, mais seul son corps semblait lutter contre la température. La pleine lune était cachée par d'épais nuages noirs qui flottaient étrangement. Encore une fois, elle se trouvait à un endroit qui lui semblait familier mais ne se souvenait pas duquel. Elle se leva et marcha jusqu'au pied d'un grand arbre. En levant les yeux, elle se rendit compte que l'arbre était dégarnit de ses feuilles, et ses branches presque toutes fendues. Elle ressentit soudainement une profonde tristesse en le regardant, et détourna le regard. A sa grande surprise, à gauche se tenait debout un grand cerf. La jeune brune plissa les paupières, la brume l'empêchait de le voir nettement. Une colère se forgea en elle. Elle abattit ses yeux sur l'animal avec une lueur de rage, comme si elle souhaitait le frapper avec une force invisible. Étrangement, dans sa main se matérialisa une sorte de joyau orangé. Elle le regarda curieusement, puis, sans savoir pourquoi, elle jeta la pierre sur l'animal. Le cerf disparut dans une incroyable explosion de flammes. La jeune brune se courba sur elle-même par défense, la tête au creux des coudes. Mais étrangement, l'explosion de feu ne lui avait même pas brûlé la peau, ni les cheveux, rien. Elle était emprisonnée dans un mur de flammes mais elle pouvait voir, bouger, sans même sentir sa peau brûler. C'est en rouvrant les yeux, qu'elle vit quelque chose qui la stupéfia. Un gigantesque oiseau fait de flammes. Ses ailes, son corps, tout était en feu et lui même ne semblait rien sentir. Ses yeux étaient d'un doré éclatant et la lueur du feu flottait dans ses iris. Il était beau, grand et surnaturel à la fois... Elle fut séduite et voulait s'avancer jusqu'à lui. Mais il battit de ses immenses ailes et forma une sorte de barrière invisible, repoussant la jeune brune comme par une puissante bourrasque de braises. Pendant un instant, elle crut apercevoir le visage de son père derrière les flammes. Il la fixait avec un air de tristesse, et il semblait l'appeler au secours. Mais c'est alors qu'un puissant cri strident siffla, et coupa cruellement le lien visuel entre le père et la fille.

  Oria se réveilla en sursaut, le corps en sueur. Elle venait de faire un cauchemar, et eut du mal à calmer la rafale de son souffle et des battements de son cœur. Elle se débarrassa de sa couette blanche qui la couvrait, et s'assit sur le bord du lit. Il lui semblait entendre encore le cri de l'oiseau qu'elle avait vu dans son rêve. Elle ferma les yeux, tout était dans sa tête. Une sensation de picots lui parcourait la nuque. Elle passa sa main sur l'épaule puis caressa l'arrière de son coup. Elle sentit une forte chaleur douloureuse au niveau de la trace étrange qu'elle portait et grimaça. Oria se leva et se mit face à son miroir de garde-robe, elle vit ses cheveux en bataille et ses petits yeux fatigués, mais n'y prêta aucune attention. Elle glissa sa mèche de cheveux brun pour essayer d'apercevoir la trace à l'arrière de son cou, mais ne semblait rien trouver d'anormal à celle-ci, malgré que la douleur restait presque intenable. La jeune brune décida de se laver le visage à l'eau froide et d'aller se rendormir.

***

La jeune brune et son amie étaient en classe de littérature. Jeff était juste derrière elles, et se tenait avachi sur sa table.
- T'as pas dormi cette nuit ou quoi ? lui demanda Oria avec un sourire amical.

- Gn... J'ai du aider mon père à réparer sa voiture et ça nous a prit plus de temps que prévu. répondit-il la tête posée sur les bras.

Il se mit à pouffer de lassitude, et ce fut de justesse pour que la professeur ne l'entende pas. Elle sourit et se concentra dans le cours. La jolie blonde qui était à côté d'elle, se rendit compte au dernier moment qu'il y avait un poème à rechercher et qu'elle allait passer à l'oral. Oria la regardait se dépêcher de lire dans son livre pour en trouver un qui lui convient, au plus vite. Elle se moqua discrètement, non méchamment. Dans l'heure, elle écoutait les personnes qui passaient pour lire leur poème et commenter. Chaque avis était intéressant, et au passage, elle essaya de retenir les noms des élèves de sa classe.
- Oria ... Fitzgerald. C'est à toi !
Elle prononça son nom de famille comme avec un air de surprise qu'elle essaya de cacher discrètement. Oria la dévisagea. Elle se leva et prit la feuille où elle avait écrit le poème qu'elle avait trouvé. Elle se mit à côté de la professeur, devant toute sa classe, le dos appuyé contre le bureau. Elle respira profondément et pris un air calme, puis se mit à lire.

We are surnaturals [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant