Sans crier gare

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À une heure tardive de la nuit, quand tout le monde dort et que tous les chats deviennent gris, ils erraient, encore tous les sept dans la gare supposée être fermée.

On pouvait entendre résonner leurs pas rythmés.

Yoongi dessinait sur les murs au marqueur indélébile, il souhaitait que son œuvre soit ineffaçable, qu'importe le temps qui passait.
L'homme à la tignasse verte marquait son chemin, laissait sa trace.

Jungkook était descendu sur les rails, malgré le panneau qui interdisait formellement cet acte.
Il prit une grande inspiration, gonfla ses poumons au maximum et cria de toutes ses forces.

Un peu plus loin, Namjoon inspectait les wagons à l'arrêt.

Ils étaient souvent venus ici.

Ce qui rappela à Taehyung sa toute première rencontre avec le plus jeune et l'homme au cheveux roses.
Il reconnaissait les rails, même si ceux ci n'étaient plus couverts de neige.
Il n'avait pas tout à fait oublié sa tentative de suicide ratée, mais désormais il n'en n'avait plus envie.
Un revers de la manche de sa veste en cuir, il sécha les larmes qui avaient perlées aux coins de ses yeux.

Hoseok vint lui taper sur l'épaule, sans lui poser aucune questions, il ne souhaitait pas en savoir plus.
Il fut rassurer quand son ami lui fit son plus beau sourire rectangulaire.
Hoseok avait toujours trouvé le sourire Taehyung charmant et très atypique.

Puis, Seokjin fit résonner sa voix aux alentours.
Il avait vu au loin, le gardien qui faisait sa ronde.

Alors ils se reunissèrent tous pour courir dans la même direction, à en perdre haleine.
Passant par ses longs tunnels couverts de graffitis multicolores.

Quand Yoongi tourna la tête durant leur fuite, il pu apercevoir le sourire de tous ces amis.
Ils étaient un peu hors la loi, certes, mais ils ne faisaient rien de bien mal.
Ils cherchaient juste un peu de liberté.

Dans les ruelles sombres, ils ne s'arrêtaient pas, bousculant légèrement parfois un ou deux passants.

JiMin, le rouquin, montra du doigt un photomaton dissimulé dans un recoin.
Ils s'entassèrent tous à l'intérieur, mirent toutes les pièces qui trainaient dans les fonds de leurs poche dans la machine.

Quand le flash se déclencha, ils firent leur plus belle grimace.
Chaque photo était différente de la précédente, certaines un peu floues.
Même à travers de ce cliché, on pouvait sentir la gaieté qu'ils émanaient.

“Cours, cours, cours encore ; je ne peux pas m'arrêter.
Cours, cours, cours encore plus ; c'est plus fort que moi.
Tout ce que je peux faire, c'est courir.
Tout ce que je peux faire, c'est t'aimer.”

Et ils reprirent leur course, dans l'obscurité personne ne pourra les reconnaître.

You never walk alone •° втѕ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant