L'oiseau migrateur

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Il y avait cette période singulière dans l'année.
Celle où la majorité des personnes espérait réapercevoir un rayon de soleil au petit matin.
Des jours de plus en plus long, la chaleur du printemps revenir à nouveau.

Cette période où il faisait toujours froid et ou la neige tombait encore parfois. Celle où le temps n'est pas vraiment au beau fixe et, ou chaque matin, on prie pour qu'un bourgeon fasse son apparition.

Hélas l'hiver est particulièrement long et rude.
Saison des gelures et des lèvres violacées et gercées. Bien loin du bain de lumière et du bruit des vagues qui s'échouent sur le rivage.

Jungkook migrait tout comme les oiseaux quand les températures baissaient.
Malheureusement il ne pouvait pas faire tous ces flocons blancs qui avaient, tel un miracle, cessés de tomber depuis peu.

À bord de ce train, Jungkook songeait.
Tellement que ses pensées s'entremêlaient entre elles, au risque parfois de créer de solides noeuds.

Il regardait le paysage défiler par la fenêtre.
Tout allait si vite mais lui semblait au ralenti.
Il était comme tiré en arrière par de solides chaînes.
Il lui manquait quelque chose.
Quoi ? Il ne savait pas.
Sûrement le printemps et le renouveau.
Il aurait volontier échangé le gris et le blanc contre un peu de vert et de bleu.

Plus de gaité autour de lui l'aurait peut être aidé à rire ne serait ce qu'une poignée de minutes.

Tout comme l'oiseau qu'il incarnait, il savait pertinemment où il se rendait. Espérant une vie meilleure et nouvelle.

Enfin, c'était ce qu'on lui avait promis. En réalité Jungkook ne faisait que s'en aller loin de ses divers problèmes. Mais étrangement, ceux ci persistaient, exactement comme le gel matinal.

Pour faire passer le temps, il fit de la buée sur la fenêtre afin d'y dessiner.
Un simple flocon, unique.
Il l'effaça du revers de sa manche.
Puis il fit une fleur qui venait d'éclore.
Il se voyait à travers elle.

Il était la fleur aux pétales neufs, l'oiseau aux frêles plumes.

Le paysage ralenti petit à petit pour enfin se stabiliser et complétement.

Pourquoi son voyage avait il été interrompu ?
Et pourquoi l'hiver cruel ne voulait pas enfin faire place au doux printemps ?

“Ici, tout est plongé dans l'hiver même en août. Mon cœur cours seul après le temps sur le Transperceneige.”

Et pour quelle raison ce sentiment de vide persistait ?

You never walk alone •° втѕ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant