Chapitre 15 - Aiden

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Je suis comme un fou, l'asile est sûrement plus calme que mon esprit remplit de ces tourments interminables. J'essaye de la joindre, en vain. Son portable est toujours sur messagerie, je ne sais donc pas ou elle est, ni comment elle gère tout cela. Des images d'elle tournent en boucle dans ma tête, à m'en donner la nausée. Je sais que je dois agir, mais comment le faire sans empirer la situation. C'est le moment de prendre des risques, incontestablement car si je l'abandonne dans sa colère il sera trop tard pour nous. J'étais à deux doigts de trouver la clé de son cœur, et là, je sais qu'elle est en train de se refermer, de moi, de nous, d'elle-même. Mes pensées sont stoppées par le claquement de la porte d'entrée, je cours au salon mais ce n'est pas elle, juste cette petite peste de Chloé, j'ai envie de lui faire violemment manger cette porte, elle claquerait pour quelque chose d'utile au moins !

- Ça va Casanova ?

- Espèce de petite garce !

- Ah ! Les nouvelles vont vite !

- Pourquoi Chloé ? Et donne-moi une réponse qui en vaut le coup, ça vaudrait mieux pour ta petite gueule !

Clairement mes mots deviennent violents, ils sont au même niveau que mes maux, que ma douleur. Et le sourire satisfait qu'elle affiche ne fait qu'attiser ma colère. Elle a dû aller très loin, car si ma vue ne défaille pas, un bleu pointe joliment sur sa joue pour remonter jusqu'à son œil. De suite elle instaure une distance entre nous, elle sait qu'elle a été trop loin, mais je sais qu'elle ne se démontera pas pour autant face à moi, et c'est bien le cas quand elle me lance ;

- Ta petite pute à une sacré droite ! Tu aurais pu lui dire pour Marie, ça m'aurait évité la rembauche avec un fichu bleu ! Aiden, Aiden ... mon pauvre Aiden ! Pris à son propre piège, je t'avais prévenu. Et finalement une semaine me semblait trop long ! Quand tu es partie du restaurant, j'ai compris que tu allais prendre la mauvaise décision, je devais faire quelque chose. Maintenant on va pouvoir reprendre le cours de notre vie tous les trois, ici, comme avant.

Dans mon esprit, Chloé à la tête tranchée, le cœur arraché de la poitrine et je l'ai démembré une douzaine de fois. Heureusement que ma tempête est déjà passée par là. Mais ça ne présage rien de bon pour nous, si elle a été assez en colère pour la frapper, je n'imagine pas ce qu'elle peut ressentir contre moi.

- Tu as fait une grosse erreur Chloé crois moi, tu vas le regretter.

- Tout rentre dans l'ordre Aiden, tu as Camille !

- Mais je ne la veux pas bordel ! Tu ne comprends rien ! Maintenant retourne à tes avions. Je m'en vais, à mon retour je veux que tout de toi ai disparu de cet appartement. 

- Ah oui ? Et comment tu vas expliquer ça à Camille ?

- Je te laisse ce plaisir, tu es douée pour annoncer des nouvelles au gens ! Traîne pas je ne vais pas partir toute la journée !

C'est faux, je vais peut-être partir toute la journée, ou même deux. Je ne reviendrais pas sans l'avoir trouvé, mais je veux être sûr que cette garce ne soit plus là à mon retour. Cela fait déjà longtemps que j'aurai dû la dégager. Je suis chez moi alors j'ai le droit de prendre toute les décisions, ça a toujours été comme ça. Enfin quand j'y pense la seule fois où je n'ai pas donné mon avis c'est quand Camille a proposé à Lia de vivre ici ... et je ne regrette pas qu'elle ne met pas consulter. Bien au contraire.

Avant de partir, je me rue dans ma chambre pour attraper mon calepin, je ne compte pas écrire maintenant, je suis à cours de temps mais je vais le garder avec moi, il est hors de question que Camille le relise encore une fois derrière mon dos. Il ne la concerne pas. Dans un excès de colère j'envoie tout valser, les tables de chevet, la lampe, tout se retrouve au milieu de la pièce en vrac et en morceaux. A bout de souffle, je m'effondre au milieu de ce capharnaüm. A ce moment, je sais à quoi ressemble l'enfer. J'y suis, je ne vois pas d'autre explication. Le monticule de débris qui autrefois ressemblait à une chambre est l'exact reproduction de mon cœur. Détruit. Je savais que j'aurais dû lui dire à propos de Marie, mais nos moments ensemble était si précieux et toujours volés. Pourquoi je les aurais gâchés avec ce détail qui à mes yeux n'est rien. Je sens que j'ai touché un point de sa problématique, sinon Chloé ne se serait jamais retrouvé avec un bleu de cette envergure. Mais personne n'est parfait, ni elle, ni moi. Et je n'arrive même pas à m'expliquer la situation, alors la lui expliquer...

Sunrise { Terminé }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant