Après avoir redéposé Ambre chez elle, je décidai que j'avais déjà trop fait attendre Carmela alors je rentrai chez moi. En rentrant, j'entendis du bruit venant de la cuisine, je me dirigeai alors vers la source du bruit et tombai nez à nez avec ma mère adoptive. Elle était méconnaissable. Tout comme moi, ses yeux étaient entourés d'énormes cernes, ses cheveux, malgré le fait qu'elle venait de rentrer du travail, étaient gras et en batailles.
Cette image de ma mère adoptive me brisa le cœur. Je n'aurais jamais pensé qu'elle se mettrait dans des états pareils. D'autant plus que ce n'était pas si je l'avais laissée sans nouvelles pendant une semaine. Elle prit le temps de me regarder dans les yeux, pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas et me prit enfin dans ses bras.
— Mon dieu Jiulia !
— Je vais bien, tu vois, me contentai-je de dire.
Quand elle était réellement inquiète, Carmela parlait espagnol. C'était sa manière à elle de nous le prouver et d'évacuer la pression qu'elle avait assimilée tout ce temps-là. Quand elle mit fin à notre étreinte, je remarquai qu'elle venait de pleurer. Elle me prit par les épaules et m'attira dans le fauteuil. Elle appela ensuite Coralie et lui demanda de nous préparer des jus de fruits frais et de nous apporter un petit truc à manger. Quand elle déposa le tout sur la petite table, je gratifiai Coralie d'un faible sourire qu'elle me rendit. Elle était contente de me revoir et ça me faisait du bien.
Evidemment, nous n'allions pas nous contenter de boire et de manger des petits biscuits. Carmela attendait des explications plus concrètes que celles que Marzia lui avait données. Je commençai alors mon récit, le même que j'avais servi à mes amis plus tôt dans la journée. Tout comme Ambre, ma mère adoptive avait été témoin de la lâcheté de ma sœur biologique à l'époque de mon adoption et je ne m'étonnai donc pas de ne pas la voir s'émouvoir à l'entente de son décès prématuré.
Elle s'assura que j'allais bien et m'informa à son tour de ce qu'il s'était passé à la maison depuis mon départ. A commencer par le fait que Marzia avait revu son prétendant et que les choses ne s'étaient pas arrangées. Elle continuait d'y croire, mais ne voulait plus en parler alors elle était partie se réfugier chez une copine à elle qui n'habitait pas loin de la maison.
— Je voulais organiser une réception aussi, mais ta sœur m'a demandé d'attendre qu'elle se remette avec son Zeke.
Carmela adorait organiser des soirées et je n'étais pas étonnée que Marzia lui avait demandé de reporter juste pour pouvoir venir accompagnée. Elle continua ses explications et je ne l'écoutais qu'à moitié, jusqu'à ce qu'elle glisse dans la conversation le fait que j'allais venir accompagnée moi aussi.
— Ambre m'a dit que tu avais rencontré un garçon, m'expliqua-t-elle.
Sans blague ! Ma meilleure amie ne savait définitivement pas tenir sa langue et j'allais devoir arranger ça au plus vite.
— Oui, rencontré ! On n'est pas marié.
Inutile de la contredire, elle savait qu'Ambre ne pouvait pas lui avoir menti à ce sujet.
— Tu as tout à fait le droit de sortir avec des garçons, Jiulia... et avec des filles aussi ! Tu sais que je n'ai rien contre ça.
Oh non, elle était lancée et nous étions parties dans une conversation que je ne voulais pas avoir maintenant.
— Je... écoute je t'en parlerai si... enfin...
J'en perdais mes mots. Qu'est-ce que j'essayais de lui dire exactement ?
— Je ne doute pas que tu m'en parlerais si jamais tu avais des rapports sexuels avec quelqu'un, mais je voulais juste te rappeler que j'étais là pour t'écouter.

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Breaking the limit - 1
Teen FictionJiulia est jeune, maligne, et elle sait que la vie peut parfois ne tenir qu'à un fil. La sienne ne lui a d'ailleurs pas beaucoup souri, mais le sort semble enfin avoir décidé de ne plus s'acharner sur elle. C'est pour cette raison que pour ses deux...