Chapitre 17.2 ⭐

5.1K 219 32
                                    


Le trajet s'était fait en silence. Il avait peut-être un peu raison sur le fait que c'était compliqué de parler avec moi, mais j'avais cette impression que si nous parlions réellement de ce qu'il s'était passé, ça deviendrait encore plus vrai que ça ne l'était déjà et je m'en voudrais encore plus.

Je m'en voulais de faire du mal à ma sœur et à Connor même s'ils n'étaient pas encore au courant, mais pas d'avoir embrassé mon professeur. Ce que je ressentais était tellement compliqué à expliquer, mais je revins très vite à la réalité quand nous franchîmes le pas de la porte d'entrée et qu'une furie brune sauta dans les bras de monsieur Jefferson.

Elle passa ses jambes autour de sa taille tout en s'agrippant à sa nuque pour l'embrasser ; exactement de la même façon que je l'avais fait dans sa classe. Mon professeur resta de marbre quelques instants avant de la repousser délicatement. Quand elle se rendit compte que j'étais là, elle le lâcha et nous regarda perplexe.

— Ambre n'a pas su me ramener et monsieur Jefferson venait à la maison, donc voilà.

— Oh mais oui, que je suis bête ! s'écria Marzia. Coralie n'est pas là donc je vais préparer à manger !

Alerte catastrophe ! Surtout pas Marzia aux fourneaux. Elle du remarquer mon expression pas très rassurée car elle m'attrapa par le bras pour me tirer vers la cuisine. Elle fit un petit signe à monsieur Jefferson pour qu'il nous suive. Une fois dans la pièce, elle nous poussa tous les deux sur des tabourets et elle noua un tablier autour de sa taille.

— Alors, qu'est-ce que vous voulez manger ? demanda-t-elle.

Je lançai un regard affolé à mon professeur qui se tenait assis à côté de moi et il me rendit mon regard mal assuré.

— On pourrait peut-être commander quelque chose, tenta monsieur Jefferson.

— Mais non ! Pour une fois que nous sommes tous ensemble, il faut marquer le coup !

— En cuisinant ? demandai-je.

— La cuisine crée des liens, tu devrais le savoir : les parents de ton petit ami possèdent un restaurant, répondit-elle.

À l'évocation de Connor, je remarquai que mon professeur s'était un peu tendu sur son tabouret et qu'il avait serré les poings. La théorie de la jalousie à l'égard de Connor était plausible. Ou alors, il nourrissait toujours une haine viscérale pour lui, ce qui était encore plus probable que ma première théorie.

Marzia céda finalement, sauf pour le dessert.

— Et si ça ne te dérange pas, je vais m'occuper du dessert pendant que monsieur Jefferson et toi allez chercher le repas. Ne le prends pas mal, mais je ne veux pas avoir à annoncer à Carmela que la maison a brûlé, tentai-je.

— Inutile d'être à deux pour aller chercher à manger. Et arrête de l'appeler monsieur Jefferson, c'est trop bizarre, grimaça Marzia.

À ces mots, mon professeur de physique sourit derrière sa main.

— Très bien ! m'écriai-je en levant les mains en signe d'approbation. Zeke et moi-même allons nous occuper de préparer le dessert.

— Je préfère ça, dit-elle.

— Moi aussi, ajouta Zeke qui s'était tu jusqu'ici.

Marzia se rendit au salon pour commander notre repas et nous informa qu'elle partirait le chercher d'ici une vingtaine de minutes. Monsieur Jefferson profita du fait que ma sœur était dans le salon pour me murmurer :

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant