Chapitre 6.2 ⭐

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Arrivée devant le bâtiment où se trouvait l'appartement de monsieur Jefferson, je trouvai rapidement une place pour me garer. Elle m'avait dit que c'était quel étage, déjà ? Cinquième ? Sixième ? Je décidai d'aller voir sur les boîtes aux lettres pour éviter de sonner à toutes les sonnettes. Huitième. Je n'étais pas si loin.

Je montai donc à l'étage et m'arrêtai devant la porte de l'appartement. Était-ce une bonne idée ? L'idée d'aller dans l'appartement de mon professeur de physique ne m'enchantait pas plus que ça, même si d'habitude, j'aimais bien de briser les règles, là, c'était un peu une intrusion dans sa vie privée. 

Oh et puis qu'est-ce que j'avais à perdre ? Il était tout le temps en train de fouiner pour connaître mes problèmes. C'était à mon tour, maintenant. Je frappai donc à la porte et une Coleen complètement saoule apparut.

— Jiulia ! s'écria-t-elle.

— Ouah, ça se passe bien à ce que je vois, fis-je remarquer.

— Tu es vraiment très belle, tu le sais, ça ? Avec tes grands yeux verts et...

— Tu me laisses entrer ? la coupai-je en ricanant.

Elle s'écarta pour me laisser entrer, ses yeux bleus ronds comme des soucoupes.

L'appartement était très chaleureux ; quand on entrait, on tombait directement sur un grand séjour. Ambre était assise dans le fauteuil, à côté de Scarlett qui avait l'air dans un état pitoyable, elle aussi. Il y avait aussi Salomé, la demi-sœur de Dimitri et... personne d'autre, en fait.

À ce moment-là, je me demandai vraiment dans quel genre de soirée je venais de mettre les pieds. On aurait dit une secte et ça ne me rassurait pas du tout. Je venais de passer une très bonne soirée, et je refusais de me laisser enrôler dans un clan suspect.

Mon expression sceptique n'échappa pas à ma meilleure amie qui quitta le fauteuil pour venir se mettre à côté de moi dans l'entrée.

— Je sais ce que tu penses : c'est glauque. Mais on s'amuse plutôt bien, tenta-t-elle de me convaincre en me tirant par le bras jusque dans le fauteuil.

Une grande chicha trônait au centre de la petite table de salon. Il y avait des cendriers à côté avec des feuilles et des joints entamés. Je comprenais mieux l'état d'euphorie de Coleen. Bizarrement, je n'avais aucune envie de fumer ou même de boire, sachant très bien que nous étions assez loin de chez moi et que je n'aurais probablement plus aucune envie de bouger après.

Ambre essayait de me narguer en roulant une cigarette dans laquelle elle émietta une substance verdâtre.

— Ce que tu peux être coincée, Jiulia, se moqua Scarlett.

Elle devait déjà être bien entamée pour avoir envie de m'adresser la parole, même si c'était pour me dire qu'elle me trouvait coincée. C'était puéril, mais juste pour lui donner tort, j'attrapai le joint qu'Ambre venait d'allumer et tirai un coup dessus en jetant un regard par-dessus à Scarlett qui sourit de toutes ses dents. Ma meilleure amie tapa dans ses mains, heureuse comme jamais.

J'allais amèrement le regretter.

— C'est la dernière fois, Ambre, l'avertis-je.

— Pff, ce n'est pas la première fois que tu me dis ça, gloussa-t-elle. Et puis, ce n'est pas pour le peu de fois où tu en prends.

Elle n'avait pas tort. Mais ça grillait les neurones, ces machins-là. Coleen vint nous rejoindre dans le fauteuil avec une bouteille d'alcool.

— J'ai trouvé ça dans le bar de mon frère, jubila-t-elle.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant