Chapitre 12.3 ⭐

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Quand on arriva dans la salle à manger, Marzia et monsieur Jefferson étaient déjà là. Bizarre, je n'avais même pas entendu le bruit de la porte d'entrée. Ma sœur adoptive ne se formalisa pas en voyant débarquer Félix et Bérénice, mais mon professeur de physique les scruta d'un œil curieux.

— Marzia, tu te souviens de Félix Alexander ? demanda Carmela.

— Le meilleur ami. Tu vas bien ? répondit Marzia.

Elle discuta quelques minutes avec lui, puis on s'installa autour de la grande table. Félix et sa sœur se mirent en face de moi, à côté de Carmela. Et mon professeur de physique se retrouva entre Marzia et moi.

Génial. Il fallait vraiment que je me retrouve à côté de lui ? Je me sentais minuscule sur ma chaise. Coralie déposa l'apéro sur la table et les conversations commencèrent à fuser.

J'entendais, mais je n'écoutais pas, comme me disait souvent monsieur Adcock, mon ancien professeur de physique. 

Deux trois fois durant l'entrée, la jambe de mon professeur de physique était venue frôler la mienne et je le soupçonnai de le faire exprès. Il me lançait par moment des regards espiègles qui me faisaient encore plus penser qu'il le faisait exprès. J'avais décidé de l'ignorer quand j'entendis mon nom.

— Et donc, Zeke, tu connaissais déjà Jiulia ? demanda Carmela. Mais pourquoi ne m'as-tu rien dit quand nous l'avions croisé au restaurant ? lança-t-elle à mon égard.

Je haussai les épaules.

— Je remplace son ancien professeur de physique.

— Oh ! Je vois. Et comment est-elle en classe ? continua-t-elle.

Il réfléchit un instant et son regard se posa sur moi. Je haussai les épaules pour lui montrer que ce qu'il allait dire m'importait peu.

— C'est une très bonne élève, mais ça, vous le saviez déjà. Elle est juste un peu distraite par moment, mais sinon, elle est très sage, expliqua-t-il.

Evidemment que j'étais sage. Je bavardais de temps à autre, mais ce n'était rien de bien grave.

Nouveau coup de genou sous la table qui me fit avaler de travers. Je toussotai légèrement et pris une gorgée d'eau tout en lançant un regard noir à mon professeur. Personne ne semblait avoir remarqué le petit jeu qui se jouait entre nous. Personne excepté Félix qui nous jetait des regards curieux.

Je jetai un regard furtif sur mon téléphone sous la table et remarquai que j'avais reçu un message de Connor :

Connor : Je bosse jusque 23h. On peut un peu se voir après, si tu veux.

Je m'apprêtai à répondre, mais Carmela me réprimanda sur l'utilisation du téléphone lors du repas. Je rangeai donc mon portable dans ma poche et reposai mes coudes sur la table en poussant légèrement celui de monsieur Jefferson.

— Je suppose que c'était Connor, devina Carmela.

Elle échangea un regard complice avec Marzia avant de reprendre :

— Marzia m'a raconté ce qu'il se passait ce matin et j'aimerai qu'on en parle.

De tous les moments qu'elle aurait pu choisir pour me parler de ça, elle avait décidé d'attendre celui qui risquait de me mettre le plus mal à l'aise. Il était hors de question de parler de ma vie sexuelle – inexistante jusqu'ici – à table devant mon professeur de physique et le garçon qui m'aimait en secret depuis trop longtemps.

— Je te l'ai déjà dit maman, elle fait juste ça pour t'énerver. Je sais bien qu'elle n'a jamais rien fait, lâcha Marzia sans aucune retenue.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant