Breaking the limit - 1

Chapitre 16.1 ⭐

La sonnerie de l'intercours retentit finalement et j'attrapai mon téléphone avant de sortir de la classe pour respirer un coup. Le jeudi matin, nous avions deux heures de physique, ce qui avait le don de m'assommer. Monsieur Jefferson ne m'apprenait presque rien et ça rendait son cours extrêmement long la plupart du temps. 

Je m'appuyai contre un des murs du couloir et j'aperçus au loin Connor qui s'avançait vers moi. Un garçon le stoppa dans son élan et je pus discerner un « Joyeux anniversaire, mec ».

Merde. C'était son anniversaire et il ne m'avait rien dit ? Il reprit son chemin pour me rejoindre et je me mis à réfléchir à ce que je pourrais bien lui offrir. Ça ne faisait pas longtemps que nous nous connaissions et encore moins que nous nous fréquentions vraiment, alors c'était difficile de savoir.

Je n'eus même pas le temps d'y penser une minute qu'il arriva devant moi.

— Salut, toi.

Il avait prononcé ces mots sur un ton charmeur avant d'approcher son visage du mien et de tenter de m'embrasser, mais je déviai doucement mon visage. Aujourd'hui plus que jamais, j'avais besoin de me convaincre de ce que je ressentais pour lui, mais pour ça, il fallait que je fasse abstraction du sale coup qu'il avait fait à monsieur Jefferson.

— Quelque chose ne va pas ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Je trouvai rapidement quelque chose de crédible à lui dire :

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que c'était ton anniversaire ?

— Je n'y ai pas pensé, c'est tout, m'expliqua-il en se massant la nuque.

— J'aurais aimé le savoir, râlai-je. Je ne suis pas très douée en surprise improvisée.

En tout cas, j'étais très douée pour cacher mon jeu. Il me sourit, amusé par ce que je venais de dire, et approcha à nouveau son visage du mien. Au lieu de venir à la rencontre de mes lèvres, il approcha sa bouche de mon oreille et murmura :

— Ce qui compte, c'est que tu sois là.

Il ne me laissa pas le temps de répondre – ni de me reculer – et ses lèvres prirent finalement le contrôle des miennes. J'eus soudainement un pincement au cœur. Même si une part de moi ne pouvait pas oublier ses agissements du passé, quelque chose me disait que lui ne pourrait pas oublier mes actes de la veille. J'avais délibérément embrassé mon meilleur ami... et notre professeur.

Un raclement de gorge nous fit nous séparer l'un de l'autre et monsieur Jefferson attendait devant sa classe en nous regardant d'un œil mauvais.

— L'intercours est terminé, rentrez en classe, déclara-t-il en disparaissant dans sa classe.

Les élèves l'écoutèrent et rentrèrent en classe. Quant à moi, je n'avais aucune envie d'y retourner. J'étais beaucoup trop tentée par ce professeur qui me faisait perdre la tête et j'avais besoin de passer du temps avec Connor. Alors j'attrapai sa main et je me mis à courir dans les couloirs tout en le tirant. Tant pis pour mes affaires de cours, je retournerai les chercher en fin de journée.

Il ne me posa pas de question tant que nous nous trouvions toujours dans l'établissement, mais une fois sur le parking, il commença à s'inquiéter.

— Tu comptes aller où comme ça ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas, où tu veux. Donne-moi tes clefs de voiture.

Il sortit son trousseau de clefs de sa poche et me les tendit. Je m'en emparai et le tirai à nouveau vers sa voiture. M'installant côté conducteur, je démarrai et mis le cap vers la forêt.