Chapitre 1.1 ⭐

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— Jiulia ! Je ne vais pas te le répéter cent fois. Lève-toi !

J'entendais Carmela crier depuis le rez-de-chaussée. Je levai la tête pour regarder l'heure. 6H30. Beaucoup trop tôt. J'enfonçai à nouveau ma tête dans mon oreiller pour masquer le son de sa voix.

Des bruits de pas résonnèrent dans un claquement sourd dans le couloir et s'arrêtèrent juste devant la porte de ma chambre. Celle-ci s'ouvrit brusquement sur une Carmela en colère.

— Jiulia ! Peut-être que pour toi, c'est une tradition d'arriver en retard le jour de la rentrée, mais pour tes professeurs, ça représente une note dès le premier jour !

Je me redressai et m'appuyai sur mes coudes pour pouvoir lui faire face. Depuis que j'avais été adoptée il y a de ça plusieurs années, les jours de rentrée se ressemblaient tous : Carmela, ma mère d'adoption, prenait sa matinée pour s'assurer que je me réveillai à temps et que j'arrivai à l'heure en cours. Quand j'étais encore enfant, elle faisait même comme tous les parents et m'accompagnait jusque dans ma salle de classe.

— Carmela, il n'est que 6h30 ! soufflai-je.

— Justement. Tu as dix-sept ans et tu entames ton avant-dernière année avant la fin du lycée. Comment crois-tu que cela sera quand tu travailleras ?

Je savais qu'elle savait que j'étais travailleuse, mais j'aimais également dormir et elle semblait parfois l'oublier. Je savais aussi qu'il viendrait un jour où je devrais me lever pour aller travailler, mais pour l'heure, j'étais toujours étudiante et je comptais bien en profiter. N'était-ce pas ce que les personnes plus âgées nous disaient de faire ? De profiter de notre jeunesse avant de ne plus en avoir le temps.

— Je serai indépendante ! dis-je pour la titiller un peu avant de me retourner et de remonter la couverture jusqu'à ma bouche.

Je vis apparaître un léger sourire sur ses lèvres avant que celles-ci ne laissent échapper un soupire. Si cela l'amusait, elle ne voulait rien laisser transparaître, mais c'était trop tard : j'avais déjà aperçu son sourire.

Comme je m'y attendais, elle tira sur ma couverture pour la jeter sur le sol. Je me retrouvai alors totalement à découvert, avec comme seule chose sur le corps un short en coton et un top. Pas de quoi me tenir chaud.

— Si tes notes dans tous les cours pouvaient égaler ta note de physique, peut-être que je te laisserais dormir un peu plus longtemps, mais tu as du boulot !

Je grimaçai à sa remarque. La physique, c'était mon dada. Je n'avais besoin de rien faire, tout me venait naturellement comme si j'avais été une déesse de la physique ou une autre bêtise du genre dans une autre vie. On aurait pu penser que les autres matières passeraient aussi bien, mais ce n'était pas le cas. Je m'assis finalement en tailleur sur mon lit et mon regard croisai celui de Carmela.

Son but n'était pas de me casser. Je le savais. Elle voulait juste me faire prendre conscience des choses importantes, mais me demander d'exceller dans toutes les matières revenait à demander à un chat d'apprendre à aboyer ; ça ne pouvait pas marcher.

— Allez, habille-toi et je te dépose.

Elle sortit enfin de ma chambre et je décidai de m'habiller en prenant bien mon temps. J'enfilai un pantalon troué aux genoux, un t-shirt blanc et un gilet. J'ouvris mes rideaux et observai le temps : il faisait ensoleiller, mais je vis tout de même quelques nuages au loin. Pluie ou pas ? On verra ça plus tard. Dans tous les cas, j'avais mon gilet. Je pris mon sac à dos et descendis au rez-de-chaussée. Je pris un café et me dirigeai vers l'extérieur de la maison où m'attendait Carmela.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant