Chapitre 4.2 ⭐

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Il me poussa légèrement pour entrer et me tendit la rose.

Je détestais les fleurs, mais j'appréciais l'intention.

Son humeur avait l'air d'avoir radicalement changé depuis le moment où il m'avait quittée sur le parking du lycée.

— Je suis venu m'excuser pour tout à l'heure, déclara-t-il finalement. J'ai repensé à quelque chose et je n'aurais pas dû et ça a tout foutu en l'air. J'espère sincèrement que tu vas me donner une seconde chance.

Son regard était presque suppliant, mais je pouvais également voir un peu de regret dans ses iris bleus. Je lui souris avant de lui faire oui de la tête. Après tout, ce n'était pas comme si je lui en voulais vraiment. Et ce n'était qu'un premier rendez-vous sans vraiment en être un.

— Tu es d'accord ?

Une lueur d'espoir était réapparue dans ses yeux alors que son sourire s'étirait jusqu'à ses yeux.

— Bien sûr, quand veux-tu remettre ça ?

— Disons samedi soir ?

J'acquiesçai. Quelque chose me disait que cette fois-ci, ça allait être un vrai rendez-vous et mon cœur sautilla dans ma poitrine. Ok, il fallait que je me calme si je ne voulais pas passer pour une ado en chaleur.

Il me gratifia d'un baiser sur la joue avant de faire demi-tour pour repartir d'où il était venu. Le rose me monta aux joues. Je déposai la rose dans un pot qui était posé sur une des armoires dans l'entrée et remontai dans ma chambre. Je passai ma tête dans l'entrebâillement et fit un sourire jusqu'aux oreilles à ma meilleure amie qui m'attendait impatiemment assise en tailleur sur mon lit.

— Alors ? m'encouragea-t-elle.

— On dit que le second rendez-vous, c'est le bon, non ?

Ambre tapa dans ses mains, visiblement encore plus excitée par la nouvelle que moi. J'étais contente de remettre ça avec Connor, mais j'avais en même temps la désagréable impression de ne pas l'être assez.

Plus tard dans la soirée, quand Carmela fut rentrée, elle nous appela pour manger. Elle ne fut pas non plus surprise de voir Ambre s'installer à table avec nous. Elle savait très bien qu'Ambre était ma meilleure amie, mais connaissait aussi sa situation familiale et c'était pour ça qu'elle ne relevait jamais quand Ambre décidait de passer la nuit – voire même la semaine par moment – chez nous.

Ses parents ne s'occupaient pas énormément d'elle quand elle était petite et encore moins maintenant. Quand elle s'était coupée les cheveux tout court et qu'elle les avait teints en blond, sa mère ne l'avait même pas remarqué, et son père non plus, d'ailleurs. Elle avait tout ce qu'elle voulait au niveau matériel. Mais comme elle me le disait souvent, elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour que ses parents s'occupent d'elle.

Après avoir mangé et après s'être lavées, Ambre et moi étions allongées dans mon immense lit comme on en avait l'habitude et nous discutions de tout et de rien avec le bruit de la pluie qui s'écoulait sur la vitre. Certaines personnes trouvaient ce bruit apaisant. Mais moi, je le trouvais relativement agaçant.

Ambre, qui me connaissait évidemment par cœur, me mit des écouteurs dans les oreilles et c'était avec Hallelujah de Pentatonix que je m'endormis. Cette nuit, pour la première fois depuis longtemps, je rêvai. Pas de rose et de rendez-vous galant dans un restaurant de pâtes. Mais de van, de physique et d'homme en chemise bleue. Ambre m'avait contaminé l'esprit avec ses histoires.

Le lendemain, le réveil fut assez facile. J'avais plutôt bien dormi et étais prête à affronter la longue journée qu'était le jeudi. Ambre, par contre, ne semblait pas décidée à se lever. Je pris alors l'initiative d'appeler Coralie pour qu'elle nous apporte le petit déjeuner dans ma chambre même si je savais pertinemment que Carmela ne voulait pas qu'on mange dans les chambres. Qu'importe. Contrairement à elle, ce n'était pas Coralie qui nettoyait ma chambre, mais moi-même.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant