Chapitre 9.1 ⭐

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Monsieur Jefferson s'était montré curieux au début de la promenade dans les bois du vendredi, mais il s'était très vite rendu compte que je n'avais pas très envie de discuter, et encore moins parler de moi.

Il avait très vite abandonné l'idée de me faire parler et nous avions terminé la balade dans un silence qui était tout sauf pesant. Je m'étais attendue à pire en sa compagnie, mais sa présence pouvait être agréable quand il ne se montrait pas trop curieux.

J'en étais arrivée à me demander comment j'avais pu passer d'un moment d'égarement dans la forêt, à l'enfer. Littéralement. Je ne me qualifiais pas de stupide et encore moins de naïve – enfin, tout dépendait du sujet. Alors quand j'avais reçu un message provenant de ma défunte sœur le samedi en fin d'après-midi, je n'avais pas réfléchi très longtemps avant de me rendre à l'adresse qu'indiquait le message.

A présent, des petits cailloux me rentraient dans la peau, m'arrachant une grimace et je sentis mon cœur battre dans mes tempes alors que mon corps gisait sur le sol.

Ce que tu pouvais être stupide, Jiulia !

J'avais l'impression d'avoir perdu quelque chose. Mais quoi ? Je ne savais pas. Les petits cailloux sur le sol ne faisaient qu'accentuer ma douleur alors que je tentais vainement de me relever. Un goût de sang dans ma bouche me fit grimacer. J'apportai ma main à ma lèvre inférieure pour découvrir sans surprise qu'elle était fendue. Ils ne m'avaient pas ratée, ces salopards.

J'attrapai mon téléphone et tentai d'abord d'appeler Carmela. Pas de réponse. J'essayai ensuite sur le portable d'Ambre, toujours pas de réponse. Pour finir, j'appelai Coleen qui répondit après deux sonneries.

— Jiulia ? (L'étonnement transparaissait dans sa voix.) Pourquoi est-ce que tu m'appelles ?

— Tu crois que tu saurais venir me chercher ? articulai-je avec peine.

— Il s'est passé quelque chose ? Où es-tu ?

— Derrière le bâtiment de la boîte de nuit de la dernière fois. N'en parle à personne.

— Ne bouge pas, j'arrive !

Et elle raccrocha. Où voulait-elle que j'aille ? J'étais incapable de me lever.

Soudain, une petite pochette en cuire attira mon regard. Ça ressemblait beaucoup à un portefeuille. Je rampai jusque-là et m'en emparai. Je l'ouvris pour découvrir qu'il s'agissait bien d'un portefeuille. Peut-être celui de mon agresseur. Son permis de conduire m'indiqua qu'il s'appelait Diego Alaniz. Cela ne faisait aucun doute : il s'agissait bien d'un de mes agresseurs. Je l'avais bien regardé lorsqu'il s'était avancé d'un pas assuré dans ma direction. Connard !

La seule chose à laquelle je pensais, c'était l'explication que j'allais devoir fournir à Carmela pour ne pas qu'elle s'inquiète. Je pourrais lui dire que j'avais décidé de commencer la boxe et que ça ne s'était pas très bien passé.

Lui raconter la vérité aurait pu être une solution, mais je risquais de ne plus avoir de vie si je le faisais. Elle prendrait contact avec un professeur à domicile pour mes cours et ferait construire une salle de danse dans la maison pour que je puisse continuer à exercer mon sport.

C'était tout simplement hors de question que je lui dise la vérité.

L'idée de la boxe me plaisait assez bien. C'était décidé, je lui raconterai cette version. Du moins, le temps que je découvre le fin mot de l'histoire. A commencer par pourquoi cet abruti avait récupéré le téléphone de Magda ?

Le bruit sourd d'un moteur m'arracha à ma réflexion. Je reconnus la voiture de Coleen. Elle se gara au milieu du parking et accourut dans ma direction.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant