Chapitre 8.2 ⭐

5.5K 270 63
                                    

Pendant que monsieur Jefferson passait entre les bancs pour ramasser les autorisations pour la sortie au musée de ce vendredi, j'en profitai pour parler avec Coleen.

— Tu savais que ton frère était dans la boîte vendredi ? demandai-je.

— Je l'ai vu un peu avant la montée des flics. On t'a cherchée après, mais comme on ne te trouvait pas, on a pensé que tu étais déjà sortie.

Super, les amis !

— Vous auriez pu m'envoyer un message. Je me suis un peu sentie humiliée à l'arrière de la voiture de police avec mon prof !

Je pouvais le voir à son visage qu'elle se sentait mal pour la soirée et qu'elle s'en voulait. Ambre n'avait rien dit, mais elle était probablement trop saoule le soir même pour penser à quoi que ce soit. Il fallait que ce soit moi, la maman du groupe, qui me retrouve embarquée par la police.

— Vos papiers pour vendredi, demanda Jefferson en tendant la main.

Je les pris dans mon sac et plongeai mes yeux dans ceux de mon professeur de physique avant de les lui tendre. Il ne laissait transparaître aucune émotion. Je ne savais pas comment j'allais m'y prendre pour le remercier de m'avoir accompagnée. J'avais pris le temps d'y réfléchir pendant le week-end, et je devais bien m'avouer que c'était embarrassant et que ça risquait de pousser mon humiliation encore plus loin.

Ce n'était pas la première fois que j'étais embarquée par les flics. Mais le fait que Jefferson ait été là m'avait un peu déstabilisée. Il avait le don de m'agacer alors le remercier n'allait pas être une partie de plaisir.

Je rentrai enfin chez moi après une longue journée. Pas de chance pour moi, Marzia était là.

— Bien joué, Jiulia, lança-t-elle.

C'était reparti ! Ce n'était pas comme si j'en avais eu assez tout le week-end avec Carmela.

— Tu n'as pas de leçon de morale à me donner, Marzia.

— Ça va être difficile de faire pire, maintenant, continua-t-elle.

Je ne lui répondis pas et montai dans ma chambre. Ça m'énervait que Carmela ait cafté. Elle n'était pas obligée de tout raconter à Marzia, d'autant plus quand elle savait que ça risquait de créer une dispute.

Quand Carmela rentra du travail, on s'installa à table pour manger. Marzia était déjà repartie.

— Pourquoi tu racontes toujours tout à Marzia ? demandai-je au bout de quelques minutes.

— De quoi tu parles ?

— Vendredi soir.

— Je ne lui ai rien dit. Elle est au courant ?

Elle sembla réellement étonnée d'apprendre que ma sœur adoptive était au courant que je laissai tomber la conversation.

***

Le vendredi était enfin arrivé et je me préparai pour la visite du musée de la science. Carmela avait décidé de ne pas m'empêcher d'y aller. Certes elle n'était pas très contente de ma petite escapade de la semaine dernière, mais elle n'en avait pas fait tout un plat. Elle savait très bien que Marzia faisait exactement la même chose quand elle avait mon âge.

Ambre était censée passer me prendre chez moi pour aller jusqu'au lycée. De là, un car nous conduirait au musée.

— Tu as tout ce qu'il te faut ? demanda Carmela.

Je ne partais qu'une journée, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de s'assurer que j'avais bien prévu tout ce qu'il fallait dans mon sac à dos.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant