Toi contre moi- Drarry

Chapitre 12

  Je courus à en perdre haleine, le visage noyé dans mes larmes. Poudlard me semblait tout à coup si étranger et indifférent à la douleur qui me consumait peu à peu. J'avais l'effrayante, mais réaliste impression que le monde se liguait contre moi et mes tentatives désespérées d'effacer mon nom et mon origine. Je ne savais pas précisément ce que j'attendais de Dumbledore: à vrai dire, ma seule étincelle d'espérance résidait dans le fait de pouvoir trouver un endroit où je n'aurais pas à subir d'autre regard que celui du directeur. Je ne lui avais jamais réellement adressé la parole, mais c'était un homme qui inspirait confiance et respect. Et puis, malheureusement, je n'avais plus grand-chose à perdre (à part Harry...).
Une fois ma course infernale enfin terminée, je frappai à la porte en bois massif tout en essayant de reprendre mes esprits et d'avoir l'air à peu près présentable. Une demi-seconde plus tard, apparut devant mes yeux apeurés Dumbledore, dans sa majestueuse robe rouge, sa barbe interminablement longue, et son sourire en coin, son sourire si rassurant. Je m'avançai à la hâte et entamai mon récit désastreux.
"Bonjour, Drago. *Il ne paraissait pas surpris de me voir ici.*
-Pro...professeur, des garçons de Serpentard...ils ont saccagé, mes affaires, ma valise et...
-Allons, allons, Drago, calmez-vous. Je sais ce qui se trame autour de vous ces temps-ci. Peut-être pas dans les moindres détails, mais votre ami Harry est venu me prévenir. *mon visage devint encore plus pâle que d'habitude.*
-Harry est venu ici? Que, que vous a-t'il dit? Ce n'est pas si grave, professeur...
-Monsieur Potter a seulement mentionné les agissements irrespectueux de vos camarades envers vous, n'ayez pas peur. Je ne sais pas exactement quelle relation vous entretenez avec Harry, mais rassurez-vous, je ne suis pas en mesure de m'en mêler. Je souhaiterais simplement vous dire que j'ai écrit à chaque famille de chaque élève, joignant à ma lettre le règlement intérieur de l'école sur le respect envers les autres. Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal, n'est-ce pas, Monsieur Malefoy? *Il cita cette dernière phrase avec le clin d'oeil le plus suspicieux qu'il m'ait été donné de voir.*
-Merci infiniment, Monsieur...
-Je ne fais que mon devoir, Drago. Entre les murs de Poudlard, vous êtes un élève, très apprécié de ses professeurs d'ailleurs. Ne craignez rien, et surtout venez m'informer à la moindre remarque désobligeante. D'accord? Promettez-le moi.
-Je vous le jure, professeur. Encore merci."
Je sortis de la pièce en trombe, l'âme habitée par la flamme de la vengeance. Je n'avais pas l'intention de faire du mal à aucun garçon de l'école, non. J'allais simplement leur montrer que ma soif de liberté était plus forte que leur malveillance maladive. Et pour cela, il me suffisait de continuer à vivre le plus sereinement possible. J'avais confiance en Dumbledore, inexplicablement mais sûrement.
En rentrant dans mon dortoir, je passai devant celui des Gryffondor et songeai à aller voir Harry un moment. Je montai les escaliers quatre à quatre: tout était désert, il aimait être seul durant les temps libres. J'entrai dans la chambre, désireux de trouver un havre de paix au moins quelques instants. Il était assis là, sur son lit à baldaquin, son livre ouvert sur les genoux, ses yeux suivant minutieusement chaque lettre. Mon coeur battant à cent à l'heure, je m'approchai de mon âme soeur, conscient que rien ni personne ne pourrait me dérober cette sensation de plénitude absolue lorsqu'il était près de moi.

❤️