Chapitre 17

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En me réveillant le lendemain, je mis plusieurs instants à me souvenir des évènements de la veille. J'avais secrètement espéré que tout ce qu'il s'était passé se résumerait à un malentendu, une erreur futile. Pourtant j'étais bien là, le soleil traversait à peine ma sombre chambre de Malefoy Mannor, la noirceur de mes pensées s'accentuait dangereusement au fil des longues et douloureuses minutes. Maman devait déjà être partie travailler à cette heure-ci: au moins, cela me laisserait un éphémère moment de répit. Soupirant de lassitude, je m'habillai et décidai de descendre lire pour m'éviter de mourir d'ennui. Au moment où je pénétrais dans le vaste salon du manoir, je crus défaillir de surprise. Au centre de la pièce se trouvait Sirius Black. Le soi-disant célèbre Mangemort, le parrain d'Harry... . Que pouvait-il bien venir faire ici, dans la maison même de l'un de ses plus grands ennemis? Tous les hommes de mon père, et de Voldemort de manière générale avaient parfaitement conscience de la réelle nature des agissements de Black. Il avait été du côté des parents d'Harry. De Dumbledore. Malgré mes yeux écarquillés et mon air effaré, il paraissait tout à fait serein, sûr de lui.
Ne savant trop comment entamer la conversation, je me risquai à employer une formule de politesse:
"Monsieur Black? Ma...ma mère n'est pas là, si c'est elle que vous êtes venu voir."
Son regard me fixai intensément tandis qu'il me répondait avec une voix bienveillante (la bienveillance me semblait être un concept si dépassé, en ce moment):
"Bonjour à toi, Drago. Rassure toi, j'ai ici tout ce que je cherchais: Toi. Ton ami Harry, c'est-à-dire mon filleul, m'a contacté et m'a informé de votre situation délicate. Il m'a également fait part de ton désir de rentrer dans l'Ordre du Phénix, dont je suis membre depuis sa création."
Il s'interrompit lorsqu'il remarqua mon expression interloquée: j'avais sous-estimé Harry. Jamais je n'aurais cru qu'il puisse lui en parler, au risque de se mettre à dos toute l'organisation; son amour égalait donc la puissance du mien.
"Oui, nous en avions vaguement discuté. Cependant, je sais parfaitement ce que l'Ordre pense de ma famille, j'avais donc vite abandonné cette ambition...
-Dis moi, comment t'appelles-tu?
-Je...je vous demande pardon?
-Je répète: comment t'appelles-tu?
-Je m'appelle Drago Malefoy.
-C'est exactement là où je veux en venir. Tu es Drago, une personne à part entière. J'ai confiance en Harry, je sais qu'il te connait à travers autre chose que ton nom. Tu n'es pas ton père, je le vois dans tes yeux. Viens avec moi, je te conduirai auprès de ton ami et de ta place dans ce monde: tu n'as pas à être victime de tes origines."
Au moment où j'allais répliquer, j'entendis crocheter la serrure du manoir tout en voyant Black soudain transplaner et disparaître en une fraction de seconde dans une trainée de poussière blanche. Maman. Elle ne m'avait pas prévenu qu'elle rentrait pour le déjeuner, et puis le temps était finalement passé trop vite. Encore un peu confus, je dus prendre sur moi pour lui dire sans mépris dans la voix:
"Bonjour, Maman. Pardonne moi pour hier. J'étais en colère, mes mots ont dépassé ma pensée.
-Ne t'inquiète pas, mon ange, je te comprends. Je n'étais pas de leur avis, tu as toujours été si heureux dans ton école. Drago, je veux que tu t'en ailles. Je veux que tu quittes cet endroit et que tu tournes la page sur tes jeunes années. Tu as 15 ans, tu es en âge de construire ta propre vie. Tu mérites mieux que nous, mieux que ton criminel de père et moi, qui suis si faible. Pars, Drago, je suis au courant pour Sirius. Demain matin, tu transplaneras au Quartier Général de l'Ordre du Phénix, où tu trouveras des réponses et une véritable famille. Je t'aime, mon amour, je t'aime bien trop pour te laisser rester coincé dans cette abominable existence."
Nous pleurions à chaudes larmes. Maman. Comment avais-je bien pu penser qu'elle s'était retournée contre moi? Son geste, ses paroles me touchaient en plein dans mon coeur déchiré. Je m'approchai, et la serrai contre moi de toutes mes forces. Jamais je ne l'abandonnerais: je prendrai soin d'elle, à ma manière.
  Nous restâmes un grand moment assis, en silence. Une foule de sentiments nous animait, le bouleversement remplaçant peu à peu la tristesse: dans le fond, j'avais toujours voulu partir. Seulement, l'idéal aurait été de l'emmener avec moi. J'avais peur de la laisser ici, livrée à elle-même.
  Lorsque la nuit tomba, je posai un dernier baiser sur la joue de ma mère et montai une ultime fois les escaliers jusqu'à ma chambre. Je perçus alors l'atmosphère qui régnait en maître sur Malefoy Mannor depuis maintenant des années: le froid, le désespoir, l'absence totale d'humanité. Je me sentis comme un monstre: ne pas regretter le lieu de son enfance, ne pas être secoué d'une profonde nostalgie, n'était-ce pas digne d'un homme dépourvu de sentiments? Rien n'allait me manquer. Ma place n'était pas ici. Elle était avec l'Ordre, avec Harry.
   Bien des heures plus tard, épris de liberté et d'espoir, je m'endormis dans un sommeil sans rêves et, pour la première fois depuis une éternité, sans aucune négativité.

Bonjour à tous, j'espère que les derniers chapitre vous ont plu... . Je me posais une question: vous aimeriez que ma fiction dure encore un long moment? Ou préféreriez-vous une fin proche? J'attends vos avis, Wingardium Leviosa ❤️⭐️

Toi contre moi- DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant