Chapitre 21

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On est lundi. Mon réveil sonne, j'ouvre les yeux avec difficulté. La nuit à été beaucoup trop courte pour moi comme celle d'avant d'ailleurs..

Nous n'avons toujours pas pu voir ma petite soeur depuis samedi matin. Elle est  toujours aussi mal d'après les médecins que nous avons eu au téléphone samedi et hier.

Je m'inquiète vraiment pour elle, je n'ai donc pas dormi ou presque depuis samedi matin. La journée de cours va être longue mais il faut que j'y aille. Ça ne sert à rien que je reste à la maison à ruminer toute la journée. Les cours vont peut-être parvenir à m'occuper un peu l'esprit, même si je n'en suis pas du tout sûre...

Ma pauvre Camille, elle doit se sentir seule et être morte d'inquiétude. Elle n'est pas bête elle comprends bien tout ce qu'il se passe. Ma petite soeur a peur de la mort et c'est la seule peur que je ne peux pas lui faire passer. La mort est présente partout autour de nous. Cest comme si un vilain lutin volait au dessus de nous partout où nous allons et attendait le bon moment pour nous emmener avec lui...

J'essaie toujours de rassurer Camille lorsqu'elle me parle de la mort mais ce n'est pas toujours facile. Certaines fois c'est plus fort que moi je n'y arrive pas. Parfois c'est même Camille elle même qui me rassure du haut de ses 6 ans.

Je me lève et vais prendre ma douche. Je m'habille et prépare mes affaires pour ensuite partie en direction du lycée à pied. J'ai besoin de marcher pour prendre l'air et voir des gens heureux. Je ne mange, je n'ai pas faim. Ça dure depuis déjà plusieurs jours et je sais que je vais finir par devoir me forcer à avaler quelque chose.

Mais rien que l'idée de mettre de la nourriture dans ma bouche, me donne la nausée. Mon estomac se retourne et je suis prise de haut le coeur. Je suis déjà passée par une période où je ne m'alimentais quasiment plus l'année dernière au moment de l'hospitalisation de ma petite soeur. La simple vue de nourriture me donnait environ de vomir. Pendant 4 mois je ne me nourrissait que d'un simple yaourt à chaque repas. Autant vous dire que ce n'était pas du tout suffisant. Je devenais faible, j'étais prise de vertige chaque fois que je faisais un petit effort physique. J'ai perdu plusieurs kilos.

La situation est redevenue à la normale après plusieurs mois à aller consulter une psychologue. Et jusqu'à maintenant ça allait, je mangeais de nouveau et avait repris quelques kilos. Je ne veux pas repasser par cette mauvaise période. J'essaierai donc de manger un peu ce midi. De toute façon les filles ne me laisseront sûrement pas ne rien manger.

J'arrive au lycée et les retrouve. Elles sont déjà au courant pour ma petite soeur mais nous n'en parlons pas. A la place elles préfèrent raconter leur week-end chacune à leur tour.

Manon a vu ses cousins et cousines qu'elle n'avait pas vu depuis plus d'un an. Ils habitent a l'autre bout de la France, donc ils ne se voient pas souvent. Mia quant à elle, a passé le week-end seule avec son petit frère et sa petite soeur. Elle a passé son samedi à jouer avec eux et son dimanche à les aider pour leurs devoirs.

J'aimerais pouvoir passer mes week-end comme elle. Rejouer avec Camille, l'aider à faire ses devoirs, lui apprendre à écrire et à lire...

A l'hôpital elle a de l'école si on peut appeler ça comme ça. Tous les matins, les autres enfants malades et elle se regroupent dans une grande pièce ou une enseignante vient leur faire cours. Camille est actuellement en grande section.

Nous entrons en cours et nous installons à nos places habituelles. J'essaie de me concentrer sur le cours mais ça reste très compliqué pour moi. Les profs sont indulgents avec moi mais je n'en profite pas trop non plus. Comme je  l'ai déjà dit je ne veux pas être favorisée par rapport aux autres élèves.

La matinée se termine et nous nous rendons au self avec les filles. Je fais l'effort de prendre une entrée et un dessert mais pas de plat. Ça ne me tente pas du tout.

Je mange avec difficulté mes carottes et mon yaourt au chocolat mais je parviens quand même à tout avaler. Il ne me reste plus qu'à espérer que ce repas ne ressorte pas de mon estomac avant la fin de la journée...

Le combat de Camille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant