Introduction

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J'en avais assez. La salle était chauffée, même si c'était l'été. Les fenêtres étaient fermées et les épais rideaux noirs en velours tirés. La salle rectangulaire comportait une immense table de réunion en verre reflétant la lumière du grand lustre de cristal, la seule source de lumière de la pièce, rendant les murs gris moins austères. Une cafetière était disposée dans un coin de la pièce. Les chaises grinçaient et les hommes criaient. J'en avais assez. Je levais les yeux de mes ongles parfaitement manucurés et parfaitement rouge lorsqu'un homme cita mon nom. Les autres se mirent à hurler, vociférer et s'insulter. Les idiots, pensais-je. Leur raison de se hurler dessus était moi.

— Une femme sur le terrain ! s'écria un homme bedonnant. Elle se ferait tuer.

— Insinuez-vous que les femmes soient moins puissantes que les hommes ? demanda un autre homme, défendant la cause féminine.

— Non, dit un autre misogyne, mais elles sont plus vulnérables. Regardez-la avec ses ongles et ses chaussures hors de prix. Elle serait vulnérable, répéta-t-il. Elle ne...

Je jetais mon épaisse et lourde chevelure brune par-dessus mon épaule. Je lançais un regard noir à l'homme qui ferma immédiatement sa bouche.

— Vulnérable, dites-vous ? ricanai-je. Vous êtes tous à parler à mon sujet de façon déplacée alors que je ne connais que quatre d'entre vous.

— Que pourrait-elle apporter de plus à la société ? demanda un petit homme.

— Elle a toutes les qualités nécessaires, répondit un vieillard. Elle fait des sports de combats, de la gymnastique, elle a un diplôme d'informatique. Elle pourrait se fondre dans la masse. Il faudrait la mettre sur le terrain.

Ils se remettaient à hurler. J'avais mal à la tête. Je me levais.

— Taisez-vous ! criai-je.

Ils s'arrêtèrent pour me regarder.

— Je n'ai pas envie d'aller sur le terrain, mentis-je pour faire cesser ce chahut. Il n'y a pas des postes concernant des données ou autre chose incluant de l'informatique ?

Les misogynes sourirent d'un air triomphal et satisfait.


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