3

95 9 12
                                    




Nous montâmes dans la voiture. Je boudais en lorgnant la place côté conducteur de Jeremy.

—  Ne sois pas triste, me charria-t-il, tu peux admirer la vue.

—  Si c'était moi qui conduisais, dis-je, on serait déjà à l'aéroport.

Il accéléra en déclenchant les gyrophares. La vue défilait de plus en plus rapidement. Fenêtres ouvertes, nous foncions vers l'aéroport. Une demi-heure plus tard, nous arrivions à JFK.

—   La voiture était bien à conduire ? demandai-je.

—  Une merveille, dit-il, j'ai une Renault donc compare la puissance et l'allure, tu comprendras.

Nous entrâmes dans l'aéroport. Nous mettions nos lunettes de soleil et regardions partout.

—  On devrait se séparer, me dit-il. On s'émet un signal avec nos lunettes quand on a trouvé le gars.

—  D'accord, lui répondis-je, je vais voir aux supérettes, aux boulangeries et aux restaurants. Tu t'occupes des toilettes, des pharmacies et des parfumeries. On se retrouve aux enregistrements de bagages.

Je partis de mon côté. J'entrais dans une boulangerie et cherchais, il n'était pas là. Quand je sortais, mon téléphone sonna. C'était mes parents. J'hésitais, puis répondais.

—  Allô ?

—  Coucou Emily ! répondit ma mère. Comment ça va ?

—  Très bien et vous ?

—  Ton père s'est cassé la jambe en tombant de la marche bancale de l'escalier du deuxième étage. On est à l'hôpital pour qu'on lui donne un plâtre et des béquilles.

—  Le pauvre ! Mais cette marche est bancale depuis cet été ! Vous ne l'avez toujours pas faite réparer ?  

—  Pas encore, non. Où es-tu ?

—  Je suis à l'hôtel...

Je reçus un appel émetteur de Jeremy.

—  Je dois te laisser, je suis en retard, je te rappelle ce soir, dis-je en raccrochant au nez de ma mère.

Le localisateur me fit savoir que Jeremy... courait vers moi.

Un homme brun me bouscula en courant.

—  C'est lui ! me cria Jeremy en courant vers l'homme.

Je me mis à courir et mes talons ne m'aidaient pas. Je pris un peu de vitesse. Je ne pouvais pas le rattraper. Je pris la voie des airs. Je montais sur des sièges en bousculant des gens assis qui me crièrent dessus.

—  Faîtes un peu attention !

—  Tu ne peux pas marcher, comme tout le monde !

J'avais autre chose à faire que de les écouter. Je sautais et m'accrochais à un panneau avec la souplesse d'un chat. Je positionnai mes pieds et j'atterris sur les épaules de l'homme, qui tombait à plat ventre. Pour ne pas m'écraser, je repliais les jambes, tombant sur le dos en roulade. Je me relevais et fis un croc-en-jambe à l'homme qui se redressait. Je sortis ma dague de ma botte et lui pointait dans le dos.

—  Vous êtes folle ! hurla-t-il. Au secours !

Des gens regardaient la scène. Consciente de révéler une enquête, je l'empoignais par la nuque et le traînais dans un cagibi interdit au public. Jeremy arriva quelques minutes après. L'homme me regardait avec un regard noir en me répétant qu'il n'avait rien fait.

—  Inutile de nier, dit Jeremy. Dites-nous où sont vos bagages !

—  Je les mis en soute, dit l'homme. Mais pourquoi vous m'avez arrêté ?

Luxe & CrimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant