Luxe & Crime

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Deux heures et demie après cet entretien, je disais à bientôt à Jeremy et Lisa. Je montais dans l'avion pour Barcelone. Je tirais ma valise jusqu'à ma place, puis m'endormit.

— Excusez-moi, mademoiselle ? Voulez-vous quelque chose à boire ? me réveilla une voix.

Je sursautais et battis des paupières. Je souris au steward.

— Je voudrais un verre d'eau bien fraîche, s'il vous plaît, demandai-je.

On me servit mon verre d'eau glacée, qui me réveilla quelque peu. J'atterrissais deux heures plus tard. Je pris un taxi qui m'emmena devant mon appartement en bord de mer. Le chauffeur parlait sans arrêt en espagnol trop rapide, donc je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'il disait. Je descendais du taxi et enlevai mes lunettes de soleil. J'entrais dans l'immeuble, puis me dirigea vers mon appartement au rez-de-chaussée.

J'ouvris la porte et contemplais mon nouvel appartement, ébahie : tout d'abord, ce n'était pas un appartement, mais un duplex, un grand escalier se trouvait dans l'entrée. Les murs étaient peints en beige, des tableaux de bon goût étaient accrochés un peu partout dans tout l'appartement. Le lit deux places était à baldaquins et la salle de bain vaste. Le salon contenait un divan blanc, une télévision gigantesque et une grande table. La cuisine était grande. Je me dirigeais vers l'étage, où se trouvait une autre salle à manger, une grande pièce avec une table de réunion et le balcon. Je poussais la baie vitrée pour aérer. Je me dirigeais vers la dernière chambre, qui se révéla être une garde-robe faisant trois fois la taille de la cuisine. On ne voyait pas un morceau de mur dans la pièce, car les dressings étaient énormes. J'ouvrais la première commode : des chaussures s'étalaient sur les étages. Toutes comportaient une étiquette avec son prix, son lieu d'achat et son jour d'achat. Elles avaient toutes étaient achetées le même jour. Apparemment, ma grand-mère s'attendait à ce que je vienne ici un jour ou l'autre avant qu'elle ne meure. Pendant une heure, je m'amusais à ouvrir tous les dressings et à fouiller dans les vêtements, en poussant quelques fois des cris de surprise en voyant une paire de Manolo Blahnik, ou une robe Oscar de la Renta. Je ne réussis pas à ouvrir une armoire très grande, car on ne pouvait pas l'ouvrir. Un mot était scotché sur l'armoire : N'essaye pas d'ouvrir cette armoire, c'est un meuble de décoration de grande marque, Grand-Mère Sparks.

L'écriture de ma grand-mère me parut étrange, tout comme le fait d'avoir une armoire de décoration. Je me dirigeais vers une baie vitrée que je n'avais pas vue, cachée derrière un imposant bureau, et l'ouvris. Je constatai avec étonnement que c'était la porte pour accéder au jardin. Le jardin était petit, mais très beau. Un très grand chêne était en plein milieu, et une échelle en corde pendait d'une grande branche. Je me souvins de l'arbre. Je grimpais dessus quand j'avais dix ans. Je montais à l'échelle, et découvrit avec ravissement une petite cabane en bois fixée à un enchevêtrement de branche. On avait coupé toutes les feuilles au-dessus de la cabane, pour pouvoir contempler le ciel. Un hamac était pendu entre deux branches et un télescope était posé. Je descendais de la cabane et m'installai dans le canapé lorsque mon téléphone sonna. C'était M. Smith.

— Emily ! aboya-t-il. Que fais-tu ?

— Je suis dans mon appartement à Barcelone, répondis-je.

— Sais-tu que nous avons une filière en Espagne ? demanda-t-il.

— Oui, pourquoi ?

— Tu as un jour pour trouver un coéquipier pour cette mission, me dit-il. Et Jeremy a réussi à réduire son apprentissage à quatre jours. Tu seras donc seule en mission trois jours.

— C'est fantastique ! m'écriai-je.

— Oui, oui, c'est fantastique, c'est merveilleux, c'est sensationnel et c'est super, grommela mon patron. Occupe-toi vite de te trouver un autre partenaire !

— D'accord, promis-je. Au revoir.

— Oui, à bientôt, me dit-il.

Et il raccrocha. Je sortis mon ordinateur portable de mon sac Givenchy et me connectai à mon serveur SSI. J'accédai au service espagnol et fis dérouler la liste d'agents en Espagne. Je regardais certains profils, envoyais certains mails mais personne n'était d'accord pour affronter la ME. Un agent me dit de regarder le dossier de la ME. Je cliquais sur le dossier Manigances Espagnoles.

Manigances Espagnoles

Organisation espagnole créée en 2002. Spécialisée dans les vols. Ses actions ne se limitent pas à son pays d'origine, mais à l'étendue mondiale. Selon des sources récentes, la meneuse est Svetlana Carlyle.

Crimes classés selon l'année

2004 : - Vol d'une bague royale à Madrid, Espagne. Le voleur a été abattu lorsqu'il s'est débattu pendant l'arrestation.

- Meurtre d'un lord Anglais à son domicile, puis vol de tous ses biens. Voleur incarcéré à Londres, Angleterre.

2006 : - Agression d'une femme milliardaire à Phoenix, Arizona. Agresseur mort, écrasé par un train.

2007 : - Meurtre d'une famille de cinq personnes par vengeance personnelle. Svetlana Carlyle, meneuse de la ME, a tué les cinq personnes à New York, États Unis. Elle s'est ensuite enfuit de la prison de New York en tuant le gardien de nuit.

2008-2012 : Aucune action, sauf échanges téléphoniques suspects avec Washington.

2013 : -Vol d'un bijou inestimable à Monaco et agression puis meurtre de la part de plusieurs membres de la ME. Bijou retrouvé. Membres arrêtés, sauf Svetlana Carlyle. Affaire en cours.

Morts

Morts des membres de la ME : 7

Morts d'agents de la SSI : 53

Je restais sous le choc en voyant le nombre de morts. Je comprenais maintenant pourquoi personne ne voulait pas poursuivre la ME. Je me dirigeais vers le salon en pensant que je trouverais demain un agent qui accepterait. J'ouvris ma valise d'un coup de pied et mit mes affaires dans une armoire dans la garde-robe. Je sortis tous mes livres et les mis dans la grande bibliothèque. Je pris trois livres et me dirigeais vers le jardin. Je montais dans la cabane et m'installai dans le hamac.

Je passais tout le reste de la journée à lire, puis m'endormis dans le hamac.