Chapitre 11 : Si les regards ont un langage

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"Ecrire, c'est une façon de parler sans être interrompu" - Jules Renard.

Une semaine. Une semaine que Lexa réfléchissait. Elle aurait bien voulu aller de suite s'excuser auprès de Clarke, ce qui était certain c'est qu'elle regrettait, mais à chaque fois qu'elle croisait le regard de la blonde dans les couloirs du lycée son cœur se serrait, elle avait honte de son comportement. Elle était nocive pour son entourage. Et puis Clarke était également en tord dans l'histoire. Sauf que tout ça était passé au second plan quand mardi le père de la jeune Woods était rentré. Les premiers jours il était calme, jusqu'au jeudi soir où lui et son comportement sous l'emprise de l'alcool étaient réapparu, et c'est à ce moment là que Lexa réalisa que Clarke n'avait pas tord. Alors elle sombra un peu plus. C'était ce moment où le fait de se lever devenait difficile, alors imaginer de devoir se doucher, s'habiller, aller au lycée, faire semblant d'être comme d'habitude, et encore qu'est-ce qu'être comme d'habitude ? Pour ensuite rester attentive en cours, à ce que vos amis disent, mentir à vos proches sur votre ressenti. Etre une menteuse, voilà à quoi la vie de Lexa rythmée. Encore et encore. Alors la venue de son père et tout ce que ça impliquait n'arrangea rien. Lexa était dans sa chambre, debout devant son miroir en train de regarder les nouveaux hématomes sur son corps que son père lui avait laissé. Elle ferma les yeux quelques secondes pour retenir ses larmes. Elle n'était pas faible. Elle serra les poings tendus le long de son corps et releva le menton en se regardant dans le miroir. Elle n'était pas faible, mais elle avait besoin de Clarke.

On était samedi et le Soleil commençait sa descente pour laisser place à la Lune.

Une énième fois Raven demanda :

« T'es sûre ? Mamá Abby n'est pas là, je ne veux pas te laisser toute seule. »

« Ça va allait Rav', vraiment. Ça fait une semaine, et merci pour être toi, mais je t'assure que me retrouver un peu seule me fera surement du bien. Et je ne veux pas gâcher ta soirée avec Wick, alors vas-y » expliqua-t-elle avec un sourire. Raven vint lui déposer un baiser sur le haut de la tête.

« Merci hermana. Je t'aime »

Ces quelques mots réchauffèrent le cœur de la blonde. Elles prenaient soin l'une de l'autre, mais elles parlaient rarement de leur sentiment, alors ces quelques mots signifiaient beaucoup pour Clarke. La brune lui fit un dernier sourire et s'en alla. Clarke se rassit confortablement sur son canapé et alluma la télé.

Lexa, quant à elle, avait passé la journée à réfléchir, à trouver les mots justes. Elle s'en voulait tellement. Elle détestait quand elle n'était plus maître de son propre corps, de ses propres pensées. Et c'est en début de soirée qu'elle partit de chez elle pour aller voir Clarke, pour lui demander pardon, pour littéralement ramper à ses pieds. Elle était prête à tout pour la récupérer. Elle avait besoin d'elle dans sa vie. Et comme la plus grande des imbéciles elle l'avait repoussé et l'avait blessé. Alors que justement c'est ce qu'elle cherchait à éviter. Et puis Clarke voulait bien faire, même si elle s'y était mal prise.

Lexa se retrouva donc à taper à cette porte rouge qu'elle commençait à connaître. Mais personne ne répondit. Elle toqua un peu plus fort et c'est une Clarke en jogging, les yeux rougis par les larmes, qui lui ouvrit. A cette vision le cœur de Lexa se brisa un peu plus. Les yeux bleus de la blonde si pétillants d''habitude qu'ils illuminaient le cœur de Lexa un peu plus chaque jour étaient ternes à présent. C'était de sa faute. Elle avait vraiment fait n'importe quoi. Cette blonde était tout pour elle à présent, et elle l'avait compris bien trop tard.

« Lexa ? » dit Clarke, ne croyant pas ses yeux.

Elle ne croyait pas revoir Lexa d'aussitôt après tout ce qu'elle lui avait dit et surtout vu la semaine passée où la brune baissait les yeux à chaque fois qu'elle la voyait. Et malgré elle, les battements de son cœur s'accélérèrent en voyant cette brune en face d'elle, qui lui faisait toujours autant d'effets malgré tout ce qu'elle avait pu lui faire. Et faisant abstraction de la fatigue évidente de Lexa, elle la trouvait tout simplement magnifique. Si un jour vous cherchez l'allégorie de la beauté, pas la peine de chercher bien loin, appelez Lexa Woods.

When the Moon meets the Sun - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant