LE SLEEPWALKER

Partie 2

                   Oui je sais ,dit comme ça ç'est assez surprenant et pourtant... En y réfléchissant bien, je  ne suis pas vraiment mort , ce jour-là , mon  cœur et mon cerveau n'ont pas cessé de fonctionner , mais mon âme m'a été arrachée .Pourtant à je continue à exister... C'est compliqué.

              Contrairement à ce qu'on pourrait penser, être mort n'a pas que des inconvénients, par exemple je n'ai plus besoin de dormir, je ne vieillis plus ( mais ça ne veut pas dire que je suis immortel, attention !) et  mes cheveux  ne repoussent plus quand je les coupe. En revanche, je ressens de moins en moins d'émotions, comme si un grand calme vous envahissait en permanence . Je commence également à perdre le goût et mes cheveux blanchissent, ce qui donne un curieux mélange de blanc et noir qui contrastent avec mes yeux .J'ai toujours détesté mes yeux .Je suis sûrement la seule personne au monde qui ait un complexe sur ses yeux . Je les trouves trop grands et leur couleur... Elle est désagréable, bleu poison avec une touche de vert.

           Bon ,je ne vais pas passer le reste de la nuit a complexer sur mes yeux poison ou mes cheveux hétérochrome, il faut que je continue.Je commence à avoir froid , ça m'apprendras à m'asseoir sous la bruine. Une ville... il devrait y avoir une ville quelconque dans le coin, un village, un bourg, un hameau, n'importe quoi ! Je commence à marcher, une forêt ,bien.

            Il faut vous dire qu'ici il n'y a plus de nature. Plus rien ,même pas un papillon, alors les hommes ont déclaré devoir s'adapter et tout ce qu'ils ont trouvé à faire, c'est construire des arbres de métal. Totalement inutile, me direz-vous, et bien pas tant que ça. Les meilleurs ingénieurs se sont débrouillés pour reproduire la photosynthèse, non seulement avec le dioxyde de carbone, mais aussi avec tous les gaz possibles et inimaginables. Vous direz ce que vous voulez, je n'aime pas ce paysage de fer et d'acier. Je trouve ça...Triste, voilà . Le soleil jette un éclat dur et coupant sur les arbres et le chant du vent dans les feuilles n'est plus le même. Les générations futures ne connaitrons jamais la douceur de l'herbe tandis que cette génération -ci l'a déjà oubliée . Mais moi, je me souviens de tout, ça fait si longtemps que je suis mort.

             La rumeur métallique des arbres m'a mené tout droit vers de petites lumières qui scintillent en bas d'une colline. Un village ! Vu la taille, j'appellerai plutôt ça un trou perdu mais qu'importe !J'espère seulement que quelqu'un pourra me fournir des engrenages pour réparer Mademoiselle Perle .