-Aie, non arrête, tu vois bien que ca ne sert à rien !
-Mais si, essaie de synchroniser tes pas sur les miens.
-Je te dis que ça ne sert à rien avec ta patte folle !
-Ce n'est pas ma faute si j'ai mal à la jambe, quand même!
-Chut, tu vas te taire oui ? Tout le monde nous regarde !
Nous sommes en plein jour, et Ezekiel s'est glissée dans mon ombre. Le peuple de la Nuit préfère la fraicheur de l'obscurité, d'après elle. Pour moi, ils profitent du soir pour ramper comme des rats hors de leur cachette.
-Parle moi de Faust, ordonnai-je.
-Il est grand.
-Mais encore ?
-Rien du tout, je ne l'ai aperçu qu'une seule fois.
Marcher dans l'ombre d'un autre est difficile, il faut synchroniser nos pas et nos actions. Marcher dans l'ombre d'une personne signifie entrer dans sa tête. Marcher dans l'ombre de quelqu'un, et que celui-ci marche dans notre ombre signifie non pas s'effacer un peu soi-même, mais affronter notre essence profonde. Ezekiel m'a dit que la possession d'un corps revient à peu près à la même chose, c'est pour cela que voler l'ombre et la conscience de quelqu'un est si difficile.
C'est pourquoi j'ai du mal à marcher droit.
Ezekiel s'arrête brusquement. Nous sommes à une croisée des chemins.
-Le chemin de pavé te ramène au commencement, Faust t'attends au bout de la sombre route de charbon, que choisis-tu ?
-Pourquoi me demandes-tu ça ?
- Une fois que tu auras trouvé Faust, tu sais que la roue s'enclenchera et te mènera à Athair, et Athair na-d'oidche di Meliodaz a juré ta mort.
-La roue s'est déjà mise marche depuis longtemps.
-La fin de ton existence ne te fais pas peur ? Tu seras regretté.
- Je ne manquerai à personne. Pas sur une longue durée du moins. Il n'y a rien après la mort, c'est la fin de l'existence, on ne retrouve pas les gens qu'on aime dans un champ de fleurs.
-Tu es bien pessimiste.
Ezekiel pose mon pied droit sur la route de charbon, puis le deuxième, et ainsi de suite. Le reste vient tout seul. Le charbon craque sous mes pas.
-Que sait-tu de la Mort?
- Il y a ceux qui infligent et et ceux qui subisse dans ce monde, Sleepwalker.
-Combien de fois as-tu tué?
Elle pousse mon pas plus vite.
-Suffisamment de fois. La première fois est vertement inconfortable, cela prends du temps et de l'énergie. J'avais un peu mal moi-même la première fois que je l'ai expérimenté. Je me sentais bizzarement bleue après.
-C'est dégoutant !
-Je n'ai jamais dit le contraire. Je l'ai tué lentement, patiemment. J'avais du sang partout, sur mes vêtements, sur mes mains, sur mon visage. Rouge sang, rouge sang patout...Et lui semblait dormir. Je lui ait fermé les yeux, on aurait dit qu'il dormait ainsi, apaisé, tranquille. Je me demande encore aujourd'hui s'il méritait de mourir, et s'il méritait de vivre. Cet instant m'a marqué, on s'en souvient toute une blanche vie.
-Une seconde, tu a dis que tu avais une tête ?
Ezekel ne réponds rien.
_Tu l'as perdu, c'est ça?
-Je l'ai caché.
Je hoche silencieusement la tête. Elle a du si bien la cacher qu'elle ne se souvent plus ou elle l'as mise. C'est compréhensible, et de plus en plus fréquent de nos jour.
La route de charbon se déroule sur de long kilomètre, pour disparaitre dans des quartiers sombres et enfumés. Des personnes à l'allure menaçantes cachent leurs yeux sous la visières de leurs chapeaux lorsqu'ils m'aperçoivent.
Une sensation étrange déjà-vu m'envahit, Ezekiel as du venir ici plus d'une fois.
-As-tu déjà tué une femme ?
-Oui, un prostituée blonde comme les rayons du soleil. Je l'ai embrassé, et serrée si fort dans mes bras jusqu'au lever du jour brun.
-Feras-tu la même chose avec Séraphine?
-Non ! Es-tu aussi fou que l'on murmure, Sleepwalker ? Je ne tuerais jamais, jamais violette Séraphine !
-Pourquoi sommes-nous près de la voie ferrée, Ezekiel ?"
Ezekiel continue de marmonner: "Tuer Séraphine... quelle idée... Quoique ?"
Je regarde autour de moi. Décidément, je ne reconnais rien. La route de charbon disparait en dessous d'une longue colonne vertébrale de fer luisante dans la brume qui rampe et s'enroule autour de mes chevilles. Cette brume épaisse et blanche déroule ses anneaux et fait disparaitre le sol, se glisse le long des murs suintants des entrepôts qui nous entoures, floutent les contours et se mêle au ciel gris et froid. Des cliquètements, bruissements... tout un tintamarre épouvantable nous entoure. Et parmi tout ce désordre le crissement caractéristique de pierre de charbons frottant les unes entre les autres.
-"Stop.
Je m'arrête.
-Fait quelques pas vers l'avant. Voila, maintenant frappe cinq petits coups secs à la porte devant toi.
Je ne sais pas pourquoi elle fait cela, elle très bien réussi à contrôler mes pas jusqu'ici. Peut être que le repaire de Faust et interdit au Peuple de la Nuit. Connaissant Meredith, ça ne m'étonnerait pas.
-Voila, la porte devrait s'ouvrir à présent.
La porte s'ouvre, en effet.
que
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LE SLEEPWALKER
ParanormalDebout sur un immense monstre de fer surplombant la ville, je sens le vent siffler dans mes cheveux. Mon sac pèse lourd sur mes épaules ,mais je ne peux pas m arrêter,je ne peux pas me reposer , je ne peux pas dormir. Jamais. Sinon ILS vont me retro...