Partie 28: Les autres

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Bon Dieu, Meredith, tu m'as fait peur! J'ai cru que tu étais morte! 

Je sais ce que tu vas dire "Ne m'enterres pas tout  suite, bougre d'huitre!", mais tu es incorrigible, j'étais vraiment inquiet tu sais ?

Je suis soulagé de voir que tu en as encore sous la pédale, n'est-ce pas ?














Voila ce que j'aurais aimé dire, ceci et tant d'autres choses, mais l' existence est coute, et la vie n'est pas tendre.

Les hommes ne sont que de minuscules particules de Soleil qui dansent dans la lumière. Certains s'éteignent, mais l'œil est bien vite attiré par d'autres qui apparaissent et scintilles doucement, jusqu'à ce qu'elles aussi s'éteignent à leur tour, et ainsi de suite jusqu'à ce que le Soleil lui-même poursuive sa course lente pour aller se coucher, puis se lever à nouveau , dans un jet de lumière sanguine qui éclabousse la couche éthérée des nuages, éphémères eux aussi.

Le monde est un cycle, et l'existence, de la vie jusqu'à la mort n'en est qu'une partie. Personne ne peut rien y faire, personne ne sais qu'il y a après la mort, il y a certaines questions que l'Univers se pose, mais auxquelles l'Univers ne peut y répondre.

Mais moi je sais, je sais ce qu'il y a après la Mort,

Après la Mort, il

n'y

a

rien

Il n'y a rien, rien du tout, juste l'immense vide, où l'esprit se désagrège lentement, l'essence elle-même cesse d'exister, de penser et ne se rends même plus compte un vide qui l'entoure. Une parade noire qui s'étends à l'infini, où les essence qui n'ont pas encore disparu marchent en hurlant vers l'espace. Personne ne retrouve personne, personne ne revient, le noir, et un immense océan de larmes s'étends à perte de vue avant de sombrer dans le non-lieu, l'endroit qui n'existe pas, qui n'existera jamais car personne ne pourra prouver son existence. 






Une minute...









-Qu'es-ce que t'as à me regarder avec ses yeux de poissons morts?

-Tu...tu as le sommeil de plus en plus lourd, Meredith...

-Faut bien ca, j'ai droit à un peu de repos en fin de compte. Mais te fais pas de bile, Peter Pan, j'ai encore quelques affaires à régler avant de passer l'arme à gauche, et puisque tu es là tu vas m'aider pour une fois.

Je me passe la main sur les yeux,

-Tout ce que  voudras, ma belle.

-Je fais abstraction de ta mièverie, cette fois encore. Approche, j'ai un truc à te dire.

Elle m'attrape par le col, et me tire vers elle.

-Tu sais pourquoi je t'ai jamais parlé de mes enfants?

-Parce que tu n'en avais pas envie?

-Parce que quand j'ai passé le flambeau d'impératrice à ma garce de fille, elle a pas hésité à me laisser choir  comme un vieux moulin à café, mais c'est pas le plus important, non. Tu vois, Impératrice oblige, elle a eu à son tour des gosses.

-Des...?

-Ta gueule, laisse moi finir, Séraphine n'est pas fille unique, ils sont cinq en tout, quatre garçons et une fille, mais ils se sont faits répudier.

-Pourquoi? J'en ai le souffle coupé.

-Une sale histoire, sale histoire...Meredith secoue tristement la tête. Ils sont partis, et ont vécu leur vie chacun de leur coté, mais c'est là que tu entre en jeu.

Elle me pince une joue pour s'assurer que j'écoute bien puis articule très lentement, pour que je retienne chacun de ses mots.

-Tu vas me retrouver ces cinq petits salopiots, dis leur que tu es le Sleepwalker ils comprendront, je les ait bien préparés à la fin. Je veux les voir et leur parler avant de mourir. Service pour service, ils te mèneront  à Athair na h-Oidche di Meliodaz. Tu as compris?

-Mais, comment ? Comment...? Je bredouille, comment Meredith est-elle au courant du nom complet d'Athair?  A-t-elle le don de Double Vue elle aussi ? Pourquoi ne m'en a-t-elle jamais parlé ?  

Meredith me gifle.

-Tu as bien compris, Zéro ?

Non je ne comprends pas, à quoi tout cela rime? Cela ne peut pas être la fin, pas déjà ! Meredith est solide comme un roc, elle ne peut pas mourir, elle ne peut pas ! Je ne veux pas qu'elle meurt ! 

-Oui, Meredith. J'ai du mal à avaler ma salive, ma gorge est nouée.

-Bien, dit-elle d'un ton satisfait.

Elle retombe sur les coussins du sofa et me regarde presque avec tendresse.

-T'en fais pas, va. Tu dois arrêter de paniquer à chaque fois que tu me vois dormir. La mort est la fin pour moi, mais le monde va certainement pas s'arrêter de tourner. Je suis sure que tu t'entendras bien avec les frères, de Séraphine, ce sont des bons petits. Je réponds à une seule question et ensuite je dors, je suis un peu fatiguée.

La question qui s'impose à moi reste "Comment connais-tu Athair ?".

-Comment s'appellent les frères de Séraphine ?

Meredith murmure dans un filet de voix, les yeux mi-clos.

-Il y a Faust l'ainé, Feanor le puiné, Félicis le cadet et Félix le benjamin.

Je regarde ses paupières s'alourdir.

-De bons p'tits saligauds...soupire-t-elle.








LE SLEEPWALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant