-On est pas tout seul ! Répéta Méphisto avec un grand sourire.
Il sauta de mes bras et se mit à courir vers la porte condamnée d'une tour délabrée. Quel idiot je fais, je n'avais pas remarqué l'horloge aux aiguilles de fer rouillé qui se dressait fièrement à la pointe de la tour. La céramique qui décore le cadran s'est brisée et laisse à nu les rouages, rouillés eux aussi.
Cette horloge est vieille comme le temps .
Méphisto amorce un mouvement pour cogner contre la porte condamnée mais se fige.
-"Non, on va plutôt passer par la petite porte."
Sur cette décision, il contourne la tour et sortit une petite clé portée en pendentif sous son gilet. Le petit s'agenouilla et déverrouilla une minuscule serrure . Un grincement inquiétant se fit entendre . Une trappe de bronze dissimulée dans la parois de la tour s'abattit à nos pieds dans un nuage de poussière. Je ne pu m'empêcher d'y jeter un petit coup l'œil expert. Les engrenages permettant d'abaisser la trappe étaient un peu abimés mais de bonne qualité. Aluminium, très bon choix de matériau, c'est un métal qui s'oxyde difficilement. Celui qui a construit ça est un professionnel, un puissant forgeron au doigts de plumes.
Méphisto s'est déjà coulé dans les entrailles obscures de la tour. Je suis maigre, il est petit, nous arrivons tous deux à passer par la trappe sans problème. Les semelles de mes bottes heurtent la première marche d'un escalier tortueux en colimaçon qui monte, monte, monte... Il y a quelque chose accroché aux murs. Des boites à musiques, des poupées de chiffon, des jouets, des bouquets de fleur séchées qui dégagent un parfum de miel lourd et entêtant.
-"Bienvenu chez moi", la voix du garçonnet couvre la mélodie mécanique des boites à musique.
L'escalier n'en finit pas. Le bruit des chaussures claquant contre les marches s'éternisent. Tac, tac, tac...
Méphisto grimpe les marches de plus en plus vite.
-"Jeza ! Hurle-t-il soudain. Jeza, tha e rium, fosglaibh an doras !
Il cogne contre un porte en forme de serrure décorée de dorures ternies et de petits papillons de papier. Il laissa échapper un petit rire lorsque la porte s'ouvrit toute seul, comme si tout ceci n'était qu'un jeu. Nous entrons dans une pièce circulaire, à la décoration encore plus chargée que le long de l'escalier. Des filets de lumières s'écoulent des interstices des engrenages de l'horloge et illuminent les lieux d'une douce lumière de fin d'après-midi.
-Viens, Zéro, sourit Méphisto, je vais te faire visiter !
Sifflement. Quelque chose se planta dans le mur à quelques millimètres de ma joue. Je ne ressens rien, même pas de la surprise, c'est désespérant.
Le quelque chose est une carte. Une carte ? Une carte à jouer, plus précisément. Le message est clair .
"Si tu avances ne serait-ce que d'un pas tu en subira les conséquences ."
Méphisto a l'air ennuyé, il se hisse sur la pointe des pieds et décroche la carte du mur.
-Excuse ma sœur , elle a peur des étrangers. Jeza, eagal, tha e snog !
-Earsba sam bith aon ! Siffla une voix fraiche et douce contrastant avec le ton se voulant menaçant.
Un petit pied chaussé de velours noir emergea de l'ombre suivi par le reste de la personne. Une toute petite fille aussi jolie qu'une fleur de sureau se dressa devant moi. Elle avait le même regard mélangé et le même nez que son frère. La simple différence est qu'elle avait l'air sincèrement irritée par ma venue et qu'elle portait une mignonne robe blanche de danseuse avec trois cœurs rouges brodés dessus.
-Zéro, je te présente ma sœur jumelle, Jézabel, Jézabel, voici Zéro, il va nous aider à retrouver Athair !
Pardon ?

VOUS LISEZ
LE SLEEPWALKER
ParanormaleDebout sur un immense monstre de fer surplombant la ville, je sens le vent siffler dans mes cheveux. Mon sac pèse lourd sur mes épaules ,mais je ne peux pas m arrêter,je ne peux pas me reposer , je ne peux pas dormir. Jamais. Sinon ILS vont me retro...