Introduction

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5 ans plus tôt...

Un gros bruit m'arracha à mon rêve. Encore endormie, je tendis l'oreille pour voir si ça ne faisait que partit de mon imagination : je n'entendais que le vent souffler un peu plus fort que d'habitude, la fenêtre avait dû s'ouvrir... Je m'apprêtais à me rendormir, espérant reprendre mon doux rêve où je l'avais laissé, lorsqu'un craquement retint mon attention. Il fut suivit d'un autre, puis d'un autre, puis d'un autre encore. Je m'enfouillis profondément sous les couvertures, le coeur battant. C'était des pas ! Des pas de quelqu'un marchant sur du verre ! Croumch, croumch, croumch... Pendant les parties de kolamaillard à l'école, j'étais devenue très douée pour répérer les pas de mes camarades. Il y avait deux personnes dans notre chambre ! Notre chambre. A Asaliah et à moi ! Je retins un gémissement, ma petite soeur dormait dans le lit sous le mien. L'air me parut soudain glacial et je du m'empêcher de claquer des dents.

- Elle ne nous avait pas prévenue qu'il y en aurait deux, des gamines. C'est laquelle ?

Des larmes se mirent à couler sur mes joues alors que la voix grave résonnait tout près de mon oreille. Je pouvais sans mal deviner où se trouver l'homme qui parlait : debout près de mon lit. Mon coeur tembourinait à présent dans tout mon corps et je me forçais à respirer doucement pour qu'il pense que je dormais encore.

- Laïa ? Laïa !

Le cri paniqué d'Asaliah m'arracha un sanglot que j'étouffais du mieux que je pus avec l'oreiller. J'avais peur, j'étais pétrifiée, incapable de lui dire de se taire et que tout irait bien comme mon cerveau me criait de le faire... Un hurlement étouffé suivit et je devinais qu'il l'avait attrapé et la tirait hors du lit au bruit qu'elle faisait en se débattant. Je l'entendais crier contre la main de son agresseur, j'entendais le souffle rauque qui suivait les efforts de celui-ci, j'entendais leurs pas retournant précipitamment à la fenêtre... J'entendais tout ceci sans pouvoir réussir à faire obéir mon corps qui restait enfouit sous les couvertures, tremblant. Je pleurais à chaudes larmes en gémissant doucement. Lorsque j'entendis le bruit s'atténuer, je pris alors conscience qu'ils quittaient la chambre en emportant Asaliah avec eux. Terrifiée et prise d'un sursaut d'adrénaline, je repoussais mes couvertures et ouvrais grands les yeux dans le but de voir quelque chose malgré la pénombre qui régnait dans la chambre. Dans la pâle clarté de la fenêtre, un homme tentait de sortir, serrant ma petite soeur contre son torse, une main plaqué sur sa bouche. Je croisais le regard terrorrisé et suppliant d'Asaliah et un hurlement franchis enfin mes lèvres. Mais c'était trop tard, l'homme disparut, emmenant avec lui ma soeur. Je bondis hors de mon lit et tombais lourdement dans les éclats de verre de la fenêtre brisée, hurlant et sanglottant pour qu'ils me la ramènent, qu'ils me prennent à sa place. J'entendis à peine la porte de la chambre s'ouvrir à la volée, des pas précipités entrer et des bras m'arracher au danger. Sous le choc, je me laissais faire. J'étais l'aînée et j'avais laissée ma petite soeur de 7 ans se faire kidnappée sous mes yeux... J'étais paralysée alors qu'elle appelait à l'aide... Je l'avais abandonnée... Je ne valais pas mieux que ceux qui l'avaiaient enlevé !


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