Shadows

Chap. 47 : Sacré

La Montagne Blanche avait été transformée en véritable réseaux de couloirs et de pièces de tailles différentes. On ne voyait certes pas la lumière du jour mais chaque recoin n'en restait pas moins lumineux. Les murs et le sol étaient faits d'un mélange harmonieux de granit et de la même roche blanche qui recouvrait l'extérieur de l'immense montagne. Alors que je l'avais comparée à de la craie à son état brut, je réalisais qu'une fois polie comme l'étaient les parois des couloirs, elle ressemblait davantage à du marbre. Je laissais mon regard caresser les bougies servant de sources de lumière, arborant les murs de reflets magnifiques. Je passais devant plusieurs pièces, me permettant de jeter un regard à l'intérieur - car aucune ne semblait avoir de portes - à la recherche d'une personne qui pourrait m'orienter vers l'endroit où je pourrais trouver le Roi où les hommes de mon père. Malheureusement et à mon plus grand désarroi, chacune d'entre elles étaient vides. Je découvris ainsi plusieurs pièces toutes très différentes les unes des autres.

Je compris bien vite que la petite pièce dans laquelle je m'étais réveillée était sans doute une sorte d'infirmerie car ce fut la seule pièce que je vis avec un feu, le reste des pièces possédaient des chanceliers ou des sortes de cristaux qui émanaient de la lumière. Je découvris donc des chambres, tantôt petites tantôt beaucoup plus larges, mais toutes dans une atmosphère quelque peu modeste - avec très peu de décoration, seulement de quoi me permettre d'affirmer que des gens et parfois des enfants vivaient là - mais avec à ma grande surprise beaucoup de cristaux en tout genre, ce qui renforçait le côté irréel des pièces aux murs nacrés. Un sourire se ficha sur mes lèvres alors que je découvrais ce qui devait être une bibliothèque car la grande pièce possédait de nombreuses étagères remplies de parchemins et de vieux livres, et je discernais de multiples tables et chaises. Bien que ce n'était pas étonnant car ce peuple pacifique était les gardiens de la connaissance et du savoir. En retournant à mon exploration, je me retrouvais face à de nombreux couloirs partant dans des directions différentes, semblant monter ou descendre. Je fronçais les sourcils, de plus en plus inquiète de n'avoir rencontrée aucunes fées. Je craignis un moment de les avoir fait fuir avec mes états d'âme, mais cette théorie n'avait pas vraiment de sens, alors je supposais qu'ils étaient tous rassemblés quelque part. Un instant, j'hésitais à faire demi tour, car quelqu'un finirait bien par venir me chercher dans la petite pièce et j'espérais que Sam y soit encore. Mais, en faisant mine de revenir sur mes pas, je réalisais que j'étais tellement absorbée par mon exploration que j'avais dû passer de couloir en couloir sans même m'en rendre compte, si bien que j'ignorais par où aller. Je pestais tout bas et sursautais quand les murs répercutèrent mon injure contre moi-même, l'amplifiant. Je m'en serais inquiété si un léger rire n'avait pas attiré mon attention. Je souris et chuchotais, sachant cette fois que mes mots allaient résonner :

- Et si tu sortais de ta cachette au lieu de te moquer ?

Le rire se répéta et la tête d'un jeune garçon sortit par l'une des portes. Son grand sourire innocent et rieur était contagieux et le mien s'élargit. Il semblait très jeune et avait une touffe de cheveux blonds en bataille posée sur un visage rond. Je lui fis signe de me rejoindre et il n'hésita pas une seule seconde, sautillant dans ma direction. Attendrie, j'observais les ailes fragiles dans son dos, s'agitant de temps à autre en prenant des reflets colorés. Je m'accroupis et demandais doucement :

- Quel est ton nom, mon grand ?

- Er-wan, articula le jeune fae en se redressant avec fierté avant de m'observer à nouveau avec de grands yeux bleus curieux. Toi ?

- Enchanté Erwan ! Je m'appelle Laïa, répondis je aussitôt en lui tendant la main. Est ce que tu pourrais m'envoyer voir un adulte s'il te plaît ? Je suis un peu perdue...