DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]

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Le début des hostilités... les choses sérieuses commencent...

Elijah

J'enfilai les vêtements qu'Alexia avait déposés dans la chambre. Elle était toujours aussi prévenante envers les invités qu'ils accueillaient, même quand ceux-ci avaient volé leur chambre pour s'adonner à quelques plaisirs charnels.

Je n'avais pu voir la tête d'Amalia, mais cela avait dû être épique. Benjamin nous avait disputés comme il l'aurait fait avec deux enfants. Mais nous n'avions pas fait profil bas pour autant.

Les loups étaient comme ça. L'intimité était un concept très vague pour certains. Beaucoup plus pour quelques-uns qui avaient passé la nuit ici. Je savais déjà à quel genre de commentaires nous aurions le droit en descendant.

La Main de Bear Creek n'allait pas nous louper sur ce coup là.

J'entendis le frottement des vêtements sur la peau d'Amalia. Je percevais sa respiration et son odeur ; celle du savon plus particulièrement. Et si je m'approchai suffisamment, je pourrais sentir mon odeur sur sa peau.

Cela me fit sourire.

Je l'avais marquée autant qu'elle m'avait marqué.

Une morsure pour une morsure.

Mon corps n'avait jamais autant appartenu à quelqu'un. N'importe quel autre loup que le mien se serait pavané et aurait voulu montrer à tous à qui appartenait Amalia, mais le mien n'était que vaguement intéressé par tout cela.

Il observait sans intervenir.

Il y avait de l'intérêt, certes, mais moindre. Je savais qu'Amalia ou même sa louve finirait par poser des questions, mais pour l'instant ce n'était pas le cas.

Je passai une main dans mes cheveux humides et les secouai un petit peu pour faire tomber les dernières gouttelettes.

Mon bandeau était trempé et je détestai la sensation contre ma peau. Il collait et ça me piquait.

Je tournai complètement le dos à Amalia et le défi d'une main tremblante. Mes doigts eurent du mal à défaire le nœud d'Amalia, mais je finis par y parvenir.

Je le tins dans ma main alors que je baissai la tête.

J'avais la sensation d'être nu. J'avais l'impression qu'il me manquait quelque chose.

Une partie de moi.

Je n'avais pas l'habitude d'être ainsi. Je n'aurais su l'expliquer avec des mots, mais c'était comme porter un bijou toute une vie et l'enlever soudain. Je savais que ce n'était que pour quelques minutes, mais ça ne changeait rien à l'impression.

La main d'Amalia dans mon dos me fit sursauter et mon loup bougea alors, véritablement mal à l'aise. Ma bouche s'entrouvrit et j'inspirai doucement.

Elle ne bougeait pas dans mon dos.

Ce n'était qu'un bandeau. Ce n'était pas quelque chose de vital et pourtant... pour moi, ça l'était.

C'était comme être à découvert dans un endroit complètement hostile.

— Tu te tournes ? souffla-t-elle d'une toute petite voix.

J'hésitai. Ne bougeai pas. Elle m'avait déjà vu sans bandeau, elle avait déjà vu les terribles marques tout autour de mes yeux, mais je ne sais pas, en cet instant, il y avait quelque chose de différent.